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| ..:: Entre rats et ferraille ::.. | |
| | Auteur | Message |
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Ayshan
Nombre de messages : 108 Age : 36 Age Virtuel : 18 Date d'inscription : 05/01/2007
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| Sujet: ..:: Entre rats et ferraille ::.. Dim 29 Juil - 23:22 | |
| Brisant le silence pesant de ce coin reculé du vieux port, une canette de verre alla s’écraser non loin de là. A cette heure avancée de la nuit, les environs étaient déserts. Les vieux bâtiments de brique rouge s’élançaient vers le ciel sombre, comme un mur impénétrable. Etait-ce l’obscurité qui appuyait cette impression ? Vieux entrepôts désaffectés, les pans en ruines n’avaient pourtant rien d’insurmontable et étaient devenus depuis longtemps le repère d’une population nocturne ; humaine comme animale. Cette nuit là, si on avait tendu l’oreille, on aurait pu entendre les couinements discrets des quelques rats affamés qui se terraient dans la poussière. Mais personne n’était là pour leur faire cet honneur. Personne ? … Encore un bruit. Bris de verres et froissement de métal. Là bas, sur la rive, un vieux lampadaire crache une lumière d’un jaune sombre. L’ampoule, recouverte de cette poussière grise et collante caractéristique du bord de mer, semble vouloir désespérément briller. Au bout de la jetée, une forme sombre. Humaine. Les pieds se balançant dans le vide, la silhouette semble pourtant bien encrée, comme décidée à prendre racine à cet endroit même.*Et la mer et l’amour ont la mort pour partage, mais la mort est plus forte que l’amour par sa rage… mm… Mer déchaînée ou calme, mais ce soir tu ne dis rien. Silencieuse, comme moi. Combien de personne as-tu déjà accueilli en ton sein ? Des milliers… marins insouciants ou princesses déchues, alcooliques d’un soir et femmes désespérées… Je ne suis pas de celles là. Ma tête est pourtant vide. Je me sens lasse. Aucun but et quel avenir ? Impression que le temps s’est arrêté.*D’une main, elle saisit une vieille canette rouillée à sa portée et entreprit de la tordre. Le bruit métallique lui fit froncer les sourcils mais elle ne s’arrêta pas pour autant. Souhaitait-elle déchirer ce pauvre corps de métal déjà ravagé par le temps ? Approchant sa main gauche, elle attrapa l’autre extrémité pour la tordre à l’opposé, fronçant les paupières de plus belle devant cet objet insignifiant qui semblait la narguer en résistant à la torsion de ses mains rageuses. Un craquement plus fort que les précédents. Sa mâchoire se crispe. Le métal à enfin lâché prise. En se déchirant, il est entré dans la chaire de sa paume gauche. De rage, elle envoie la canette valser quelques mètres plus loin, sur le macadam gras et poussiéreux. Quelques gouttes d’un sang sombre s’écoulent le long de son poignet. Elle pince la peau qui entoure la blessure pour le faire jaillir encore et encore. Cherche-t-elle à nettoyer la plaie ?*Sang obscure. La nuit est tombée pour te cacher. Mais qui pourrait te voir et qui s’en soucierait ? Pas une âme qui vive dans ce trou trop perdu… même les rats ont mis fin à leur concert lugubre et les corps décharnés des poissons oubliés sur le rivage ne sont depuis longtemps plus en capacité de s’en inquiéter. Je divague… un poisson qui s’inquiète… divaguer, vagues, comme j’aimerais qu’elles m’emportent ce soir !*Lentement, elle approche sa main ensanglantée de son visage. Les yeux rivés sur le sang, elle semble tenter de se concentrer. Vainement. Elle n’arrivera à rien ce soir. Elle laisse retomber l’extrémité de son corps dans une flaque noirâtre et racle sa paume au sol, pour faire disparaître le sang. Lorsqu’elle l’en extirpe, l’eau poussiéreuse et sale a pris la place du liquide visqueux. Elle l’essuie sur sa veste et la glisse dans sa poche, comme pour la cacher. Ses doigts se tordent dans le tissu, comme s’ils voulaient s’y enfoncer profondément. Un froissement. Rencontre de la chaire avec… Elle se saisi de l’objet de son interrogation et dégage sa main de la poche de son blouson. Tournant sa paume vers le lampadaire qui jette toujours une faible lumière au lointain, elle écarquille les yeux pour observer les feuilles sèches et brisées qui ornent maintenant sa peau encore humide. Elles sont alternes, fines, à limbe grossièrement triangulaire, très découpées… une odeur discrète mais désagréable s’en dégage. Elle fait la moue. De la ciguë. *conium maculatum* Elle l’a ramassé près du ruisseau dans la forêt, il y a quelques jours. Elle avait alors besoin d’un antinévralgique pour calmer ses douleurs à la nuque… elle a du en oublier une partie dans ses poches. Coïncidence étrange. *Partir si simplement. D’un coup, sans prévenir.* Elle marque une pause. *sans prévenir ? Comme tous ces imbéciles…* Encore un instant de réflexion. *Et ça se prend pour plus que ça n’est. Lui qui est apparut sans prévenir dans ma vie, s’est permis de s’en aller de la même manière. Némésis. Maître némésis. Tu parles. Le pouvoir ne fait pas tout. Du moins pas la renommée. Pas à mes yeux. Mes yeux ? Quelle importance ici et maintenant ? Petite poudre d’un vert pâle, presque grisâtre. Tu me nargues ? Je te hais. Je te déteste presque autant que lui et pourtant je t’admire. Capable de donner la vie comme la mort, capable de tout et de rien. Comme nous tous, finalement.*Approchant les fines particules de ciguë de son visage, paume tournée vers le ciel, elle semble s’apprêter à souffler dessus pour les disperser dans le vent. Un temps d’hésitation. La plaie de sa main ne semble plus courir ses pensées. Elle tend sa langue vers la plante séchée. Puis la rentre dans sa bouche. Non. A quoi bon s’intoxiquer ici, entre rats porteurs de mort et flaques noirâtres ? Si déjà la fin venait à elle, elle préfèrerait mourir ailleurs… loin de ces pensées sombres, de cette silhouette noire aux boucles d’argent hantant ses idées du moment. Une nausée. Reposant sa main au sol, elle laissa tomber la poudre sur le macadam, et le sang se remis à couler.De sa main intacte, elle saisit le vieux sac de toile beige qui gisait à ses côtés. Il était le seul à l'avoir accompagné dans ses moindres gestes, lui n'avait pas changé. Son contenu importait peu, elle savait ce qui se cachait en son intérieur et cela suffisait. Elle le serra contre son ventre, comme pour s'en imprégner, petit morceau de toile insignifiant qu'il était. Insignifiant? Pour les autres, surement. D'une voix tremblante et discrète, elle laissa échapper quelques notes de ses lèvres..."Trois cent corbeaux survolent la mer, Trois cent marins finissent au cimetière..."[message destiné à quelqu'un qui le sait...] | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Pour toi, ma mère. Lun 30 Juil - 17:28 | |
| Malgré le fait qu'un de ses yeux soit aveugle du fait d'un bandeau noir à motifs ésotériques rouges par-dessus celui-ci, peu de détails de la scène avaient échappé au jeune homme. Dissimulé derrière un muret de briques à moitié détruit, orphelin d'attaches pour tenir encore très longtemps debout, Jugulus, réfugié dans l'obscurité, avait laissé son oeil gauche traîner dans les rares parcelles éclairées par la lumière des vieux lampadaires du port. Là, dans le brouillard, une jeune femme qu'il ne connaissait pas avait semblé prise dans ses pensées, avant de "jouer" avec quelque chose dans sa main. Un quelque chose qu'il identifia vite à de la Cigüe. La vénéneuse plante, morte, entra dans sa bouche, avant d'en ressortir très vite, tandis que le sang de l'inconnue coulait d'une de ses mains, d'une blessure qu'il n'avait pas remarquée auparavant.
"Bah..." Se retournant de la scène, Jugulus se laissa retomber au sol, sans grand souci de le faire en silence. Une jambe négligemment dépliée de toute sa longueur au sol, l'autre arquée sous lui, une main au sol, l'autre dans ses cheveux, le jeune homme se sentait à l'aise malgré l'irrégularité du sol et du mur instable sur lequel il s'appuyait. Puis, déjà las de cette position, il chercha à se remettre le dos moins courbé, afin de moins "craindre ses vieux jours". D'une des sept poches de son pantalon, tomba une petite pierre. Le son de celle-ci, s'écrasant sur le bitume, se répercuta quelques secondes avant de s'arrêter aussi simplement qu'il était venu. Pas alerté pour un sou, il s'empressa cependant de ramasser la précieuse pierre taillée violette. Une améthyste. Sans un mot, il la rerangea dans sa poche, où d'autres petites pierres étaient elles aussi rangées. Eclairées un instant par la faible lumière alentour lors de l'ouverture de ladite poche, elles semblaient désireuses de toutes emprunter le même chemin que leur soeur, afin de pouvoir sortir rien qu'un instant, voir une parcelle de monde, avant de replonger dans la noirceur de ces... poches.
Jugulus ne doutait pas qu'une pierre, comme toute "créature" de la Nature, pouvait avoir une vie. Aussi, prit-il comme un geste de générosité de laisser ces dernières admirer encore quelques instants ce qu'elles pouvaient "voir", avant de refermer pour de bon la fermeture éclair. Les esprits des pierres n'avaient certes rien à voir avec ses pouvoirs originels issus de plantes, mais ceux-ci, bien peu usités, n'avaient pas encore révélé leur vraie utilité. Il ne les avait que peu employés, même négligés, au profit du soin de son apparence, et de ses babioles diverses. Ses cheveux noirs, comme toujours, lors de la courte brise se laissèrent aller au vent, comme les quelques foulards et autres tissus qu'il avait accrochés à ses habits, voire à son corps. Son apparence était toute customisée.
"Bon... Il s'agit pas de rester ici trois plombes. S'agit pas non plus de végéter ici inutilement. Allons faire un tour..." Désormais tout à fait relevé, le dos droit sans avoir à être posé, Jugulus se retourna, provoquant encore de nouvelles sonorités, sons se répercutant doucement, de ses deux chaînettes, une au cou et l'autre transperçant de part en part une de ses poches, ainsi que ceux de ses boucles d'oreilles du jour, deux croix inversées retombant sur ses épaules, au bout de quelques courtes boucles enchaînées. Ensuite, il fit quelques petits pas discrets, comme une petite danse, avant de contourner le muret et de se retrouver à quelques mètres de la femme. Six mètres. Peut-être sept. Le léger tic-tac de sa montre à gousset, accrochée elle aussi à une poche, faisait office de "symétrie" à chacun de ses pas.
Qu'il était donc décoré... Il était peu courant de croiser ce genre d'énergumène extravagant, bardé de décorations à n'en plus finir. Tous ces artifices, tous ces maquillages et ces masques... tout ça le mettait bien à l'écart. Et c'était bien son but, d'ailleurs. Ne supportant pas vraiment le contact humain depuis qu'il avait été traité comme un animal en cage et même pire par sa propre famille, il avait passé tant de temps seul, que bien souvent, dans un lac ou dans un éclat de verre brisé, il se regardait. A chaque fois, il voyait le même homme. Toujours ce même noir aux yeux. Les mêmes cheveux sombres qui ne manquaient pas de former des myriades de "cornes" sans même qu'il eût besoin d'y appliquer du gel. Les mêmes yeux, les mêmes bras, le même ventre mou et si maigre. Rien ne changeait vraiment; à chaque nouvelle fois qu'il se voyait, il essayait à nouveau de changer. Et rajoutait des petites choses, par-ci, par-là. C'était le pourquoi de toute son étrange apparence.
"Mater Mater Inferorum, Mater Mater. Lilith Mater Inferorum mater Mater..."
Fredonnant un étrange air, il approchait d'elle. L'inconnue avait certainement déjà perçu sa présence. Il n'avait vraiment pas fait dans la discrétion, contrairement à son habitude. Mais elle l'intriguait. Et si ça se passait mal... Son oeil gauche restait fixé sur la silhouette de la femme; bientôt, son oeil droit fut libre de toute vision, quand sa main eût arraché le bandeau. Main et oeil droits surveillant un poignard à la lame fine et effilée, il progressait son avance. Une petite chaîne, une de plus, accrochée à l'arme, lui permettrait de la mettre hors de son petit fourreau et de sa poche en un éclair, et la gorge de sa victime serait bientôt "éventrée". La magie n'était décidément pas son truc... Si en revanche, les capacités de son adversaire étaient fort tournées vers la magie, le scénario risquait d'être tout autre. Il fallait mieux être prudent.
Risquant un pas dans la lumière tamisée d'un de ces lampadaires, il apparut dans une semi-clarté à elle. Vaguement ébloui, il mit un instant sa main gauche devant ses yeux, avant de la replacer le long de son corps. Enfin, il la distingua mieux lui aussi. Ses yeux étaient aussi verts que les émeraudes qu'il avait "collectionnées". Le visage fin, et jeune. Elle semblait dans le même état alerté, presque apeuré de tout à l'heure. Entre-temps, elle avait pris soin de serrer un étrange sac contre elle, comme si c'était toute sa vie qu'il contenait. Sa plaie n'avait pas l'air de s'arranger. Ne maîtrisait-elle simplement pas la magie de guérison, ou bien n'était-elle même pas ce qu'ils appellaient une "magicienne"? Bah. Il le saurait bien assez tôt.
"Against the heaven's legion, Vampires, Demons, Undead, Lilith's Child will be our guide, In this infernal battle... "
Le fredonnement ne le quittait pas. Mater Mater Inferorum... Il en avait oublié où il les avait apprises. La seule certitude: ces chants avaient un charme qui lui plaisait malgré tout. Ils lui avaient tant servi, pour combler les silences dans lesquels il errait.. Aujourd'hui encore, il chantait. Toujours calmement, mais avec toujours la même ferveur aussi. |
| | | Ayshan
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| Sujet: A toi, fiston... Mar 31 Juil - 1:39 | |
| Son regard s’était perdu dans le vide, en direction de cet horizon sombre et lointain, aussi inaccessible qu’irréel. Le clapotis des vagues semblait plus discret, comme si le vent avait ralentit sa course. Lentement, elle reprenait ses esprits, pourtant toujours perdue dans ses pensées. Pourquoi repensait-elle à cet homme ? Il n’était plus, le chapitre était clos. Cette rencontre l’aurait au moins conforté dans ses idées ; bien que l’interaction des deux être ait été courte, elle avait démontré une fois de plus qu’elle avait raison de garder sa confiance, de ne la donner sous aucun prétexte. Seuls les arbres en était dignes, les plantes en général. Les hommes, aussi fourbes et incohérents qu’ils étaient, ne la méritaient en rien. Deux personnes l’avaient pourtant reçues. Trois peut-être, si elle y incluait son petit frère. Mais il n’était qu’un souvenir parmi tant d’autres. Le reconnaîtrait-elle seulement si elle le revoyait à présent ? Rien ne pouvait l’en convaincre…
Sa main intacte glissa à l’intérieur du vieux sac de toile usée duquel elle extirpa un objet bien étrange. D’une couleur naturelle, entre le gris et le brun, il semblait mou et flexible. Elle le contempla quelques instants. Elle aimait son contact contre sa chair, et un fin sourire apparut sur son visage. Satisfaction ? Il y avait un peu de cela. Comme si la seule possession de l’objet suffisait à lui insuffler un peu de joie, ou de contentement. Ses pieds qui se balançaient toujours nerveusement dans le vide arrêtèrent leur cadence infernale pour se reposer sur le flanc de la jetée. De la même main, elle triturait l’objet en rêvant, l’observant sans l’observer vraiment, la tête toujours un peu ailleurs. Un bruit. Elle tourna la tête. Rien. Ce n’était pourtant pas un rêve, le cliquetis métallique discret semblait résonner non loin de là. Sans bouger, semblant garder son calme, elle reporta néanmoins toute son attention sur la provenance du son. Corps et âme, ouïe et esprit étaient tournés vers le vieil entrepôt dont le mur s’était à moitié écroulé. Seul son regard, qui s’était détourné de sa main, continuait à fixer l’horizon, du moins c’est ce que le visage à l’expression pensive de la jeune fille laissait penser. Des pas. Discrets mais perceptibles dans ce silence palpable. Du coin de l’œil, elle observait les ombres qui se dégageaient de l’obscurité. L’une d’elle, semblant bien plus vivante que les autres, se mit en mouvement. Le corps de la jeune fille se raidit. Crainte ? Nervosité ? Angoisse ? Rien de tout cela. Le simple réflexe physique d’un corps méfiant.
La silhouette se rapprochait à petits pas. Ne regardant pas directement dans sa direction, elle ne pouvait estimer aisément la distance qui les séparait. Quelques mètres tout au plus. Prête à bondir d’un instant à l’autre – une énergie nouvelle semblait avoir pris possession de son être -, elle restait néanmoins toujours de marbre, assise dans la même position. De ce fait, la nature même de l’inconnu lui était étrangère. Mais, bizarrement, elle semblait ne pas s’en soucier. Elle avait un caractère réfléchi et n’était pas venue ici ce soir là, sans connaître les risques que cela impliquait… Quelle âme insouciante oserait s’aventurer en ces lieux sans même être capable de se défendre ?
En esquissant quelques derniers pas discrets, la silhouette sombre se mis à fredonner les paroles d’une chanson trop bien connue de la jeune fille. Elle l’avait entendu plus d’une fois de la bouche des lycéens qui peuplaient l’école, censée lui apprendre les rudiments d’une magie qu’elle connaissait déjà. Des adolescents sombres pour la plupart, renfermés sur eux même ou, au contraire, criant à qui pouvait l’entendre leur haine d’un monde imparfait, leur haine d’y être vivant, leur haine… Peut importait finalement. Elle détestait cette chanson.
*Lilith, Mère des enfers… la foi en un mal n’implique-t-elle pas naturellement la foi en un bien ? Mais il est si simple de se voiler la face, si simple de choisir cette simplicité envoûtante qu’est la douleur. Si simple.*
Pensées brèves. Etait-il temps de s’adonner à la réflexion ? L’homme se rapprochait toujours, semblant penser que non. Un mouvement. Un bras qui se soulève et le bruit d’un tissu froissé. Rien d’alarmant. Une chose gênait pourtant davantage la jeune fille ; la distance de séparation entre les deux corps se réduisait rapidement. Elle avait toujours eut horreur de la proximité imposée, horreur de sentir une présence humaine non désirée trop insistante.
*Personne n’a donc pris le temps de t’expliquer la théorie de la bulle intime ? Me feras-tu cet honneur ? Imbécile… Si tu approches encore, tu regretteras rapidement d’avoir engagé tes pas sur cette avancée de terre*, pensait-elle les yeux toujours rivés sur la danse des vagues. Un pas. Le corps de la jeune fille, mue par une force qui semblait pourtant avoir quitté son corps quelques heures auparavant, se redressa en une fraction de seconde. Elle debout, son vieux sac pendait le long de son échine, ses cheveux noirs et emmêlés volaient au vent dans la direction du large, dégageant son visage. L’inconnu pouvait le contempler mais elle ne s’en souciait guère. Un visage ne donne qu’une information partielle de l’être qui se trouve devant vous. Elle pouvait de ce fait le voir de toute sa hauteur, lui qui s’était avancé jusqu’au halo de lumière craché par le vieux lampadaire. Instant d’observation réciproque. *Il a des cheveux noirs, comme moi, mais ne me ressemble en rien. Ses habits sont simples, noirs, sans grande fantaisie. A son cou et à ses poignets ainsi qu’à ses oreilles, pendent ce que l’on pourrait appeler « ornements » de métal. Des chaînes, des croix, mais aussi divers rubans posés là pour on ne sait quelle raison. Un teint blanc, livide, maladif. Rien de réjouissant.* Cette vision remplaça dans ces pensées celle de Némésis, elle aurait toujours gagné cela. *A ses ongles, une couche d’un noir profond assombri encore l’ensemble, contrastant avec la peau fine et grisâtre de ses mains.* Elle retient en silence une moue significative. Très simple, elle n’a jamais eu l’idée de se grimer, de falsifier son image. Elle ne comprend pas ce genre de mascarade, mais le fait est que certaines personnes en sont la proie. Celle-là plus que toutes autres…
Alors qu’il se remet à chantonner, elle esquisse un mouvement discret et change de place le petit objet resté dans sa main gauche, pour le glisser au creux de sa paume droite. Instantanément le sang cesse de couler, la plaie se referme. D’un geste précis, elle le range dans le sac et referme ses doigts sur un corps de métal articulé. Elle ne souhaite pas se battre et pourtant, elle connaît la suite de la chanson. *We want blood from the nun's neck…*
Non, elle n’avait pas l’intention de se qualifier de bonne sœur. Mais elle n’offrirait pas son cou à un quelconque étranger ce soir, surtout pas un être émétique dans son genre. La main toujours serrée sur le corps de l’arme, elle guettait maintenant le moindre geste de l’homme. Néanmoins, elle entrouvrit les lèvres d’entre lesquelles quelques mots s’échappèrent, sur un ton neutre, simple.
-Puis-je savoir ce qui me vaut l’honneur de votre présence ?
Les couinements des rats avaient repris discrètement, comme s’ils avaient pris soudainement conscience que le silence n’était plus de mise en ces lieux. Elle ne s’attendait pas à une réponse, du moins pas une réponse empathique. Mais peu importait. L’essentiel maintenant était de le cerner… pour, peut-être, mieux le combattre. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: A mes rêves. Mer 8 Aoû - 12:11 | |
| " Un honneur... Tu parles. Personne n'a jamais été ravi de ma présence, ce n'est pas aujourd'hui.. que ça risque de commencer."
Titubant désormais dans le halo lumineux, Jugulus semblait comme dans un état second. Il n'avait jamais touché à la moindre substance suspecte, pas plus la peau d'une femme qu'un quelconque alcool, une drogue ou tout autre type de chose qui peut rendre une addiction à quiconque en prend; ce type de situation où il n'est plus totalement maître du sol sous ses pieds est pourtant régulier. Cinq à six fois dans le mois, ces sortes de crises le prennent. Un homme soûl. Qui dit soûl dit perte de contrôle. Bien que muni d'un sens des responsabilités aigu et d'un bon sens habituellement à tout épreuve, un Jugulus soûl devient par définition, un Jugulus encore plus fou.
Sans paraître s'inquiéter une seconde de l'attitude défensive de la jeune fille et de son arme, il se mit à scruter le ciel, comme possédé par d'anciens démons. Et effectivement, cette nuit était encore de celles où il était hanté par ses démons, dont il ne se débarasserait probablement jamais. Ce qu'ils étaient vraiment, il n'en avait jamais eu idée. Seulement ils étaient là, et ils avaient fait de tourmenter Jugulus leur jeu favori. Rapidement, les images apparurent. Des flashs.
¤ Le dos d'une jeune femme. Jugulus reconnaissait ce dos... Ces cheveux qui y pendaient... Un autre flash, le dos se rapprocha. Puis encore une fois. Encore. Juste une autre fois... Et le visage fut totalement tourné vers lui. ¤
Paralysé, Jugulus ne pouvait que subir son hallucination. Ses démons, apparemment ravis du spectacle qu'il leur offrait, semblaient tout à fait disposés à continuer leur entreprise. Il les laisserait faire... Revoir ce visage.. Même s'il savait ce qu'il avait à craindre de ces visions, juste voir le visage de celle qu'il aimait.. Justifiait la moindre de ses souffrances. Mais elle était aussi sa seule joie. Sans doute était-ce, son addiction. Petite dépendance personnelle. Mais ô combien précieuse...
" One might see in Mina, my disease... But it is She who has infected me, for All Eternity... "
Le visage était bien celui de la jeune femme. Son aimée le regardait, silencieusement. Esquisserait-il à nouveau un geste vers elle? Naïf, croirait-il une nouvelle fois les démons? Se pourrait-il qu'enfin, la vraie personne soit là? Il tendit la main... et elle s'évapora. Evaporer n'était finalement pas le terme exact, car une fois le rideau de fumée levé, un être avait pris la place de la femme qu'il aimait. Quel étrange monstre... C'était toujours elle. Mina... Mais ses yeux, ses cheveux, ses ongles avaient changé. Elle devenait un monstre, et il n'y pouvait rien. Une Harpie? Et pendant que les larmes coulaient à nouveau, lentes et éternelles, des joues de Jugulus, le cri des démons en extase retentit à travers tout le port.
" As the sun slips the tearaway stars, into the scented scheme of night, I kissed Her mouth like a dark red rose, set upon a marbled dream of white, so pure of thought like a Vestal statue..."
Le jeune homme continuait à chanter, inlassablement, comme une prière adressée à tous les dieux quels qu'ils soient, qui pourraient peut-être l'aider à La retrouver. Cependant, les démons n'entendaient pas en rester là. Et bientôt, ce fut au tour de Jugulus d'hurler, mais contrairement aux créatures, songes et pensées malheureuses qui se plaisaient à voir sa souffrance, il ne riait pas, ni n'appréciait les douleurs qui le tiraillaient et l'abattaient à chaque fois un peu plus.
¤ Le visage, entouré de serpents, les mains, pourvues d'ongles crochus de feu, les yeux, perçants et agressifs, se rapprochaient de lui. Non, il ne voulait pas... Ce n'était pas Elle, rien qu'une illusion... Mais même comme ça, il s'en fichait, il l'aimait. Peu importait le reste.. Alors, il retendit sa main, comme un naïf qui n'est jamais lassé d'être abusé. Les serpents le mordent, les ongles le griffent. Mais les yeux ne mentent pas. L'illusion n'est qu'illusion, mais la douleur elle, est bien réelle, comme trop souvent. Ses lèvres approchent de son rêve. Mais soudain, plus rien. Le néant. Jugulus se retrouve seul dans son rêve devenu cauchemar. ¤
Si jeune, et déjà plus une seule larme à verser.. Trop déjà, ont été versées. Les démons repartent, probablement satisfaits de la tourmente et du désespoir qu'ils ont fourni à ce jeune homme. Ce dernier rouvre ses yeux. Que voient ses yeux...
Un monde qui n'a pas besoin de lui. Et lui non plus n'a pas besoin de cette Terre. Ce n'est que le théâtre de son amour, rien de plus. Mais pour le moment, la jeune fille qui lui fait face et n'a rien d'illusoire pour sa part, n'a pas l'air de plaisanter. Un instant, Jugulus regretta qu'aucun d'eux deux ne possède une lame aiguisée, afin de se trancher vite la gorge. Mais ce suicide prématuré ne semblait pas encore à l'ordre du jour. Les démons préparaient encore des visions plus terribles. Peu lui importait au fond qu'ils déforment l'image tant chérie en monstre. Mais si ils lui montraient une quelconque forme de... ce qu'il aurait appellé tromperie... Si il la voyait en proie à un amour autre que le sien, ce serait la fin de ses jours, lame ou pas.
La rage grandissait en lui. Si une seule de ces créatures osait lui montrer l'interdit, si une seule allait à l'encontre de son unique rêve, il les chasserait et les pourchasserait à travers tout l'Univers, et les tuerait un à un, gardant le plus fautif pour la fin. Pour l'heure, il avait un adversaire. Une adversaire, même. Elle n'avait pas l'air d'un démon... Un piège?
"They say the darkest hour Is that before the dawn When nothing in one’s power Can dissipate the great forlorn Shadows of the fire that haunt me Like risen whispers of her name For dawn is a dusk Wherein needs must Erupt from the grave, aflame... "
D'arme, Jugulus n'en disposait pas. Les esprits de ses pierres avaient davantage de vertus et de connaissances que de capacité à combattre. De plus, la magie de combat n'était vraiment pas son fort. Alors, il tapa légèrement ses mains l'une dans l'autre, en cadence. L'intérieur de certaines de ses poches brilla, puis celles-ci s'ouvrirent d'elles-mêmes, et les petites pierres colorées, et leur esprit probablement en elles, quoiqu'invisible pour quiconque, s'envolèrent à quelque distance de Jugulus et de la femme. Les pierres brillaient, et à défaut de servir d'arme, elles pouvaient au moins éclairer sa vision. Leur seul problème était de produire un léger grésillement tant que leur lumière de couleur continuait d'être produite.
Il n'aimait pas la confrontation.. Mais si il voulait être en mesure de se débarasser de ses démons, il fallait qu'il gagne en puissance et en assurance... et même en foi. Oui, croire en Cette personne lui donnerait les armes nécessaires pour abattre ces horribles diables. A moins d'être entraîné plus sérieusement par quelqu'un qui saurait l'exorciser, il n'y arriverait pas. Lorsqu'il s'entraînait, il finissait toujours par retomber sous une de ces illusions qui l'anéantissaient parfois pour des heures.
" Voilà... avec ces petites couleurs, le port paraîtra moins sombre qu'il ne l'est en réalité.. Euh... "
Il hésitait à se présenter. Que savait-il d'elle? Trop peu de choses.. Mais il n'y avait personne d'autre ici. Et c'était la première fois que quelqu'un était témoin d'une de ses crises. Alors, il décida de se jeter à l'eau. Au sens figuré, bien entendu.
" Je m'appelle Jugulus.. c'est mon prénom, précisa t-il. Son nom était suffisament étrange, et on ne faisait pas vraiment la différence entre nom et prénom pour le sien. Quant à ma présence ici... Je ne sais pas vraiment, mes pas m'ont simplement amené ici, je ne connais pas du tout l'endroit. Voilà... maintenant..Qui es-tu...? "
Les pierres colorées peignaient le visage, et même les habits de Jugulus de leurs couleurs réjouissantes. Leur petite lumière le rendaient tour à tour Arlequin, César, et lorsqu'elle s'échappait, il redevenait le sombre Jugulus. Mais ça ne durait pas, et le carnaval de couleurs gaies continuait de défiler sur son visage, souriant, presque ému, à en juger par les petites larmes qui coulaient du bout de ses yeux. Dire qu'il aurait juré n'en avoir plus une seule à pleurer.. Ses souffrances débutaient seulement. Sa souffrance, et.. son attente. |
| | | Ayshan
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| Sujet: Re: ..:: Entre rats et ferraille ::.. Sam 25 Aoû - 3:11 | |
| Elle observait du coin de l’œil la danse titubante du jeune homme qui traçait quelques lignes de pas décousues de sens sous le halo du vieux lampadaire. Sa démarche sans assurance lui rappelait celle de clochards côtoyés il y a quelques années, lors de ses premières nuits dans les squats de Tokyo. Si il y avait une chose qu’elle avait en horreur, c’était bien la dépendance. Elle l’avait connu durant quelques temps, peut-être juste assez pour pouvoir oser donner un jugement sur la chose. Ne plus maîtriser ni corps ni esprit était jouissif, certes. C’était comme si quelqu’un d’autre prenait la relève, comme si l’on pouvait enfin se relâcher en se regardant évoluer aux commandes d’un dompteur imaginaire. Pourtant, lorsque le brouillard évaporé, le besoin d’une nouvelle dose se faisait ressentir, la sensation qui s’emparait du corps de la jeune fille était celle d’un étau qui se resserre doucement pour vous serrer, vous faire étouffer lentement, crier à perdre haleine, mourir lentement. Dans ses moments là, elle se jurait avec violence que plus jamais elle ne toucherait à cette douce poudre blanche, que plus jamais elle ne serait l’esclave de sa propre volonté.
Si elle avait réussi à lâcher prise, l’homme qui se tenait devant elle ne semblait pas avoir amorcer le chemin du retour. Comme ivre, il donnait l’impression de se complaire dans cet état d’inconscience, laissant la scène à ses pensées nombreuses, au silence de la nuit, à tant de choses qu’elle n’aurait pu entrevoir.
Cette impression ne fut pourtant que de courte durée. Alors qu’elle regardait toujours les gestes du jeune homme, le corps de celui-ci sembla se raidir. Comme paralysé sur place, son visage donnait à voir un rictus étrange dont on aurait su dire s’il était ou non sincère. A quoi donc pensait-il ? Son organisme paraissait avoir pris le relais de son esprit, ses muscles se contractant en rythme comme pour mieux supporter de probables visions qui emplissaient sa tête. Tel un spectateur à qui l’on aurait imposé la pièce qui se déroulait sous son regard, il donnait pourtant les signes d’un « addict », une personne qui trouverait le bonheur dans une dépendance douloureuse. Levant sa main à hauteur de poitrine, il la laissa retomber dans le vide, les doigts en avant, comme pour effleurer l’air.
*Non, ce n’est pas l’air qu’il a effleuré, ou tenté d’effleurer… une image qui n’est autre qu’un mirage, une hallucination…*
Une rose d’un rouge sombre… Ainsi rêvait-il de celle qu’il avait aimée ? L’amour, elle n’aurait pu en parler. Le seul être qu’elle ait jamais aimé - sa famille mise à part –, c’était Yun. Or pouvait-on appeler « amour » un mélange de compassion, de compréhension et de fraternité ? Si tel était le cas, cet amour là ne rimait en rien avec celui qui semblait habiter le jeune homme. Pourtant, sans pouvoir l’expliquer, elle avait le sentiment qu’un lien d’une force impénétrable pouvait être aussi enivrant qu’un shoot incontrôlé. Lui, toujours titubant, offrant son corps à la nuit, semblait en être inconsciemment convaincu.
Il avait entrouvert la bouche et des cris en sortaient à présent, déchirant la nuit, mettant un terme aux couinements discrets des rats ainsi qu’aux mélodies qu’il psalmodiait peu avant.
*Je devrais le laisser ici, seul, sur la jetée. Le laisser seul avec ces rêves qui l’enivrent, seul avec ce passé qui le rattrape. J’ai la place de passer et rien ne m’en empêche.*
Pourtant elle reste là, debout, à contempler la scène. Elle fait peut-être bien, il semble revenu à lui, perdu. Que cherche-t-il ? Le but d’une vie sans la Rose ? Le pourquoi de sa présence ici ? Il observe la jeune fille d’un œil plus présent, plus attentif. Elle n’a pas desserré sa paume sur le corps de métal et il la vu, ou du moins ressenti puisque l’arme repose toujours dans le sac de toile à l’intérieur duquel elle a plongé sa main.
*Ils disent que l’heure la plus sombre, est celle avant l’aube… lorsque rien, en mon pouvoir, ne peut dissiper les ombres du feu qui me hantent.*
Etait-ce pour cette raison que le jeune homme ordonna à ses pierres d’éclairer la nuit ? Une supposition aussi improbable qu’une autre. Elle regarda d’un œil curieux ces petits ronds lumineux flotter en l’air autour d’eux, éclairant faiblement le lieu. Que souhaitait-il ? Mettre en évidence ce qui allait devenir bientôt l’arène d’un combat improvisé ? Ou peut-être simplement lui faire passer un message dont elle ne saisissait pas la signification ? Il répondit lui-même à cette question, comme s’il l’avait lu dans le regard de l’adolescente. Un sourire intérieur gagna l’esprit de la jeune fille. Si elle était venue là cette nuit, c’était précisément pour que l’obscurité l’emporte et l’oublie, pour que tous l’oublient, pour qu’elle s’oublie. Elle avait ce besoin incompréhensible de partir, de s’isoler trop souvent, de se fondre dans la noirceur de la nuit.
*Et voilà que je me retrouve au bout d’une avancée de pierre, face à un adolescent qui fait flotter des esprits colorés dans les airs… belle réussite.*
La présentation qui suivit fut courte, épurée. Il l’acheva en lui renvoyant simplement la balle. Le temps n’était ni aux confidences, ni aux grands discours. Elle avait appris à ses dépends que les hommes avaient perdu les capacités de voir, d’entendre et de comprendre. Elle s’en souviendrait à présent, du moins elle tâcherait. A toujours trop rêver, elle avait tendance à espérer et à retenter l’expérience vainement, quand son cœur lui soufflait d’agir de la sorte. Ce soir en revanche, elle savait qu’elle ne s’attarderait pas dans les affres des mots incontrôlés…
-Mon nom est Ayshan. Quant à ma présence ici, elle me semble toute aussi improvisée que la tienne.
La nuit toucherait bientôt à sa fin et l’aube ne tarderait pas à offrir au regard ses premières lueurs. Pour l’heure, le ciel était d’un noir de jais, comme les paroles de la chanson précédemment entonnée par le jeune homme. Belle coïncidence. Elle l’observait toujours, tendant de déceler le moindre mouvement, le plus faible changement d’état. Elle ne cherchait pas le conflit mais lisait dans les yeux du jeune homme une étrange détermination.
Si elle avait été seule, elle aurait fait apparaître un café brûlant, elle en avait une folle envie.
*Peut-être la seule dépendance qui me reste…*
Soudain, sans vraiment réfléchir à ce qu’elle faisait, elle leva sa main libre au niveau de son visage et fit apparaître la corolle d’une rose d’un rouge sombre satiné au creux de sa paume. Les paroles de la chanson l’avaient-elles inspiré ou ne cherchait-elle qu’à provoquer une réaction chez le jeune homme ? Elle n’en avait elle-même pas la réponse mais elle bascula son poignet, libérant la fleur qui se mit à flotter devant elle, entre leurs deux silhouettes qui se découpaient dans la nuit… | |
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