Spirit~Magic
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 †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.†

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Chlosseu
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†Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.† Empty
MessageSujet: †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.†   †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.† Icon_minitimeVen 9 Fév - 23:28

* Quelle mouche l'avait donc encore piqué ? Il n'aurait su le dire lui-même, et pourtant ses pas l'avaient mené tout droit à cette étrange plaine qui semblait un havre de calme et d'apaisement. Cet endroit avait tout pour plaire, songea Némésis. Silencieux, spacieux, vide de toute présence gênante, peuplée uniquement par un peuple aussi silencieux que peu encombrant: les morts. Et dire que ces gens-là, qui avaient vécu comme lui, marché comme lui, traversé la vie et souffert comme lui, étaient désormais ici, dans l'oubli le plus total. Cette pensée le mit mal à l'aise. Lui qui ne mourrait pas avant quelques éternités de par son statut de vampire, verrait autour de lui les gens dépérir, vieillir et mourir sans arrêt. Serait-il un jour capable d'endurer ces pertes, heure après heure, dans une angoisse sans cesse croissante? Et plus il connaîtrait de personnes et plus il redouterait de les voir mourir. *

* Certains mettaient leurs vies en péril eux-mêmes, parfois même se donnaient la mort. Il n'avait jamais pu comprendre ces gens-là, sans doute parce qu'il n'avait jamais eu l'occasion de souffrir assez pour ça, et certainement aussi en raison du fait qu'il pouvait bien tout essayer, sa manière d'être lui empêchait tout suicide. Il mourrait quand il perdrait ses pouvoirs, voilà tout. Un jour lui aussi serait poussière comme tous ces compagnons muets qui se dressaient céans autour de lui. Ces ombres dans la peine, l'oubli d'eux-mêmes, ne l'effrayaient nullement. La mort... On la disait pleine de souffrances, mais la douleur l'angoissait bien peu. *

*D'ailleurs, pensa t-il, n'était-ce pas un apaisement que la mort? Trouvant quelques pierres tombales taillées grossièrement sur son passage, il s'interrogea quelques instants sur sa qualité d'être vivant. A quoi donc tenait sa vie? Selon les anciennes croyances grecques, à un simple fil tenu par les Parques. Plus il voyait s'amonceller les cadavres et les tombes autour de lui, et plus il pensait qu'un jour, peut-être, il serait allé les rejoindre, si seulement sa qualité de vampire ne l'en empêchait pas. *

* A voir les inscriptions gravées sur certaines pierres, ces morts dataient de tous les âges, et venaient de tous les mondes possibles. Certains langages lui étaient totalement inconnus, d'autres lui étaient compréhensibles mais les dates semblaient étonnantes. Beaucoup de civilisations semblaient se côtoyer ici, à travers les âges. Parfois, certaines sépultures lui semblaient des palais, et il en vint à se demander pourquoi les morts, si nombreux, avaient si peu de place dans le monde par rapport aux vivants, et pourquoi la même inégalité régnait chez les morts que chez les vivants. L'égalité n'était donc jamais acquise, même après la mort, conclut-il, acquiesçant pour lui-même. *

* La différence se faisait dans l'âme, disait-on. Mais une âme s'élève t-elle ou bien reste t-elle toujours au point habituel? Certaines méritent-elles plus une béatitude éternelle que d'autres mériteraient des damnations à n'en plus finir? Mais alors, tout serait réglé dès la naissance, et l'inégalité s'en retrouverait renforcée. Mieux vaut être un mort heureux pour l'éternité qu'un vivant heureux pour sa vie, même si le mort a souffert toute sa vie. Allons, que de divergences d'esprit avait-il là. Il cessa là ses digressions spirituelles comme il se devait pour se reporter à ce qui l'entourait. *

* Il avait couru pour arriver ici. Il ne savait pas bien ce qui l'avait poussé à y venir mais après tout, qu'importait, il y était et cela lui convenait. Il ne se compliqua pas la vie et examina de plus près les tombeaux et les caveaux minutieusements. Les minutes passèrent, puis une heure passa et sans cesse il trouvait autre chose pour l'intéresser. Ici une statue recouvrant la dernière demeure d'un grand écrivain d'un temps oublié, là un tombeau somptueux d'un ancien pharaon, çà et là les tombes miniatures d'enfants morts-nés, et des couples enterrés tout aussi sobrement parsemaient la terre en ce lieu. Toutes ces habitations, ces HLM pour personnes décédées, aiguisaient son excitation. *

* Rarement il avait été en pareille place. Seule la compagnie lui manquait. Il ne considérait pas les esprit errants comme une présence suffisante pour assurer le besoin d'une conversation, d'une certaine humanité entre personnes. Aussi prenait-il soin de les ignorer tout le long de son parcours. Parfois il prêtait attention aux lamentations d'une mère portant dans ses bras son fils mort, l'écoutait tenter de verser des larmes tandis qu'elle découvrait à son tour et avec un effroi croissant, que tout comme son enfant mort dans ses bras, elle non plus n'aurait jamais plus la possibilité de verser la moindre larme. Alors elle se tut. Elle se contenta de serrer l'être fantômatique contre sa poitrine tout aussi fantômatique que le nouveau-né. Et ce silence valait tous les discours sur la souffrance. *

* Continuant sa route sans se mêler de cette peine qui était le lot de ces familles, il trouva sur son chemin encore divers simples trous dans lesquels gisaient, épars, des ossements que l'espèce humaine n'avait même pas jugé utile de recouvrir tant leur mort était une chose... normale. La mort était certes normales, elle était le lot de tout être vivant sur cette Terre, mais présentée de cette cruelle manière, elle semblait d'une anormalité triste et effrayante. Encore une fois cette inégalité flagrante le frappa de plein fouet. Pourquoi certains possédaient dans la mort un tombeau orné des pierreries les plus précieuses, tandis que certains se contentaient d'être mélangés à d'autre corps dans une terre impure? *

* La mort, finalement, amenait l'égalité. Car après tout, qu'importait à ces grands seigneurs d'autrefois d'être logés dans ces palais de marbre, alors que leurs modestes voisins n'avaient que trois cailloux et cinq brins d'herbe pour sépulture ? Cela ne leur apportait absolument rien, ils resteraient morts. Qu'ils agissent en bien ou en mal, tous finissent par périr, quelles que soient les circonstances de la mort, quelle que soit la sépulture offerte.*

* Il changea ainsi d'avis sur la parité vivants-morts. Voilà une pensée gênante de moins, pensa t-il. Son esprit serait désormais moins encombré. Il cessa ses recherches quelques instants, se reposa, s'asseyant sur une pierre tombale au nom d'une certaine Eloïse Brahms, morte à l'âge prématuré de 9 ans. Elle avait été une jeune fille modèle et avait fait le bonheur de sa famille pour le peu de temps qu'elle avait passée avec eux. Paix à son âme, disaient les inscriptions gravées sur la pierre brute de la tombe. *

* Némésis songea à toutes ces morts improbables. Mais bien vite, à force d'errer dans un tel endroit et de ne songer qu'à mort, on ne peut que s'en sentir pour le moins... Mortifié. Aussi, sa pâleur naturelle ressurgit encore plus qu'à l'habitude. Et, aperçevant encore ces squelettes disloqués, sa propre silhouette elle-même sembla se démembrer, et bientôt elle fut aussi décharnée que celle du plus maigre des morts. Etait-il si différent de tous ces spectres environnants? Némésis songea que de par l'apparence, il n'en différait pas tant. Par sa pensée tournée actuellement vers le nihilisme, il n'en était que plus proche d'eux. La différence entre eux résidait dans le toucher. Lui, pouvait caresser de sa main la poussière de leurs existences, tandis que la leur, d'existence, ils ne pouvaient plus y toucher, tout comme il leur était impossible de faire quoi que ce soit à ce jeune homme étranger parmi la population de cette ville des morts. *

* Ainsi installé sur la propriété de la petite Eloïse, il tenta de se forcer à penser à des choses joyeuses. Mais la vision blafarde de la petite fille au visage blême, aux cils longs et noirs, à la robe blanche déchirée, semblant tout aussi squelettique que lui, la vision de cette Eloïse disparue depuis si longtemps, et pourtant devant lui, lui tendant les bras dans un geste d'espoir, oui, cette vision lui fit oublier toute pensée heureuse. La fantôme le regardait avec une sorte de peur, mêlée à une tristesse incommensurable. Ses bras, elle ne cessait de les tendre dans sa direction. Toute tremblante, elle se tenait ainsi devant celui qu'elle pensait être son père, ou encore son frère... Ou du moins, un compagnon dans sa mortelle attente des êtres aimés. *

* Il n'osait faire le moindre geste. Pétrifié sur place, il ne savait comment réagir face à cette attente d'amour venant de cette petite fille blême, aux cheveux noirs mal peignés, et pourtant si empreints de vie et de jeunesse... Celle-ci se tint tout aussi immobile que lui, les bras toujours droits, tendus vers lui. Qu'elle était donc innocente, qu'elle était donc mignonne, et, bon Dieu, qu'il avait envie de la secourir, voire la ramener à la vie. Mais jamais il ne saurait ressusciter les morts. Enfin, il décida de ne plus fuir ce regard, ces yeux et ses bras qui lui procuraient de si intenses tremblements. Alors, dans un élan d'amour, de bonheur éphémère et, empli d'une sensation paternelle que jamais il n'avait pu ressentir, il avança à son tour ses bras et prit les mains d'Eloïse dans les siennes. *

* Il ne sut jamais combien de temps ils dormirent. Elle, sans doute, ne dormit d'ailleurs pas. Mais, lovée contre lui, elle s'était reposée en sa compagnie. Quand il rouvrit les yeux, il vit le visage de la morte au-dessus du sien. Il se releva prestement de la tombe. Elle, elle esquissa un sourire, et sembla apaisée. Il tenta un geste en sa direction, mais son bras ne put que la traverser. Elle lui sourit, un sourire si plein de bonheur, si empreint de joie d'avoir "vécu" tant de temps pour trouver ce qu'elle avait si longtemps cherché, qu'elle sembla enfin apaisée. Cette dernière vision heureuse fut la dernière que Némésis eut, car, lui adressant un ultime sourire, il sut que si elle l'avait pu, elle aurait versé des larmes à cet instant précis. Mais elle ne le put pas, et disparut ainsi dans le vent de la plaine. Jamais, sans doute, il ne la reverrait. A moins qu'il ne la revoie dans quelques éternités... Il se promit d'un jour la revoir. Alors, ce fut lui, lui le vivant qui acheva de verser ses larmes. L'une d'elles, brillante et cristalline, alla s'écraser sur la terre de la tombe d'Eloïse Brahms. *

* Quelques heures après, il sortit de son état de tristesse. Jamais il n'avait connu une telle tristesse et ça l'étonnait qu'un état tel soit possible. Enfin, ses larmes séchées depuis longtemps déjà, mais sa cicatrice au coeur s'ouvrant à peine, il se releva pour la seconde fois de la tombe. Il fit quelques pas, histoire de s'assurer que tout était bien en place, et se remit à son étude des sépultures sacrées. Mais aucune ne l'intéressait plus, il n'avait dans son esprit que la petite tombe d'Eloïse. Même ce somptueux édifice en commémoration de la mort d'un très grand empereur le laissait totalement indifférent. Pourquoi ne pouvait-il, malgré tous ses efforts, vaincre la mort? *

* De rage, il faillit pulvériser le tombeau en question, mais il se retint à temps, songeant qu'il commettrait là un sacrilège impardonnable. Alors il se calma, et son poing arrêté alla se reposer contre son flanc. Jamais il n'aurait le droit d'anéantir quelque chose d'aussi sacré, pas tant qu'il ne pourrait ressusciter ses occupants, du moins. Le sacrement d'une tombe était certes violable, pensait-il, si le ou les occupants de la tombe revenaient à la vie. Mais comme cela ne s'était encore jamais produit, nul n'aurait jamais le droit de porter atteinte à ces demeures pour immortels. *

* Puis, il prit la décision d'arrêter pour le moment ses recherches qui n'en finissaient plus. Après tant de temps à l'étude, celles-ci commençaient à le rebuter. Aussi, il se posa à proximité d'un champ rempli de squelettes enfermés dans des geôles métalliques, leurs mains osseuses refermées sur le métal froid. Sans doute des personnes mortes de par la torture n'ayant pas eu droit non plus à une sépulture. Il détourna le regard de cette vision horrifiante, car bien qu'elle ne le troubla point en comparaison des horreurs qu'il avait déjà vécues, elle n'en restait pas moins désagréable à observer.*

* Il scruta les environs à la recherche d'une âme qui vive, mais aucune ne sembla se manifester. Alors, il enfouit son visage dans ses mains et ses cheveux noirs se répandirent comme un flot sur ses épaules tandis que ses yeux contemplaient la terre à travers ses doigts blanchâtres. Il prit un peu de cette terre dans une main, et la fit couler le long de celle-ci, et la terre retourna à la terre, comme de bien entendu. Par ailleurs, il se lassait de sa solitude croissante, solitude d'autant plus cinglante depuis la disparition subite de la petite Eloïse. Alors, il ne sut combien de temps il attendit ainsi, le visage caché par ses mains, assis sur une roche bien banale, mais il attendit qu'une quelconque présence se manifestât à lui. *
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Natsume O'ochi

Natsume O'ochi


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MessageSujet: Re: †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.†   †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.† Icon_minitimeSam 10 Fév - 10:52

L’obscurité venait tout juste d’envahir les horizons de l’institut de magie. Le clocher sonnait à présent la vingtième heure de cette journée hivernale. Alors que le couvre feu semblait installé du côté des étudiants, Natsume réfuta l’idée de rester cloîtrée dans sa mansarde, alors que le Ciel célébrait aujourd’hui la venue de la Lune. Cet astre lui tenait à cœur, et l’âme versatile du Cancer la prédisposait à aller au dehors, s’évader du simple commun des mortels, et savourer un nouveau pacte avec la Nature. D’autant plus que cela faisait longtemps que la jeune botaniste n’avait pas quitté ses livres emplis de science autorisée... La représentation même de son signe astral, ce crabe enfermé dans sa carapace inébranlable, alimentant en son fort intérieur de sombres pensées. Mais le satellite de la Terre avait daigné apparaître en cette nuitée dénudée de nuage. Alors, l’appel de la Nature, essence plus forte que n’importe quelle substance, la forçait à braver les interdits.

C’est ainsi que la jeune fille se retrouvait à arpenter les terres fertiles qui entouraient son académie, son long manteau de daim suivant chacun de ses mouvement avec une grâce renommée. Ses prunelles grisées ne pouvaient s’empêcher de fixer ce Ciel salvateur, où elle prenait grand plaisir à noyer ses douloureuses complaintes. La brise légère animait sa chevelure rosée d’un gracieux mouvement, mais la fraîcheur de cette nuit d’hiver ne semblait en rien l’affecter. Le froid ne pénétrait plus dans ses entrailles, et elle demeurait insensible à toute réalité qui l’entourait. Les yeux rivés sur la Lune, elle en faisait majestueusement fi. Son esprit avait pris un total contact de son corps, et elle ne vivait plus que sur un ressenti éphémère. A quoi pouvait bien lui servir cette enveloppe charnelle après tout... elle ne réagissait plus... Ses membres, d’une pâleur affligeante, étaient endolories par la fraîcheur ambiante, mais ils n’osait élever une supplique à la jeune étudiante. Il était évident que la douleur physique, aussi sévère pouvait elle demeurer, n’égalait en rien son déséquilibre psychique, cette cicatrice qui suintait, et ne voulait cesser de tourmenter son âme.

Elle continuait sa lente progression, vers l’aléa de la vie... Elle n’avait en effet aucun point de rattache où se recueillir, mis à part celui de suivre le sentier que lui offrait Dame Nature. Mais même la beauté du paysage environnant ne réussissait à relâcher cette douloureuse étreinte dont été saisi son cœur. Les larmes ne coulaient plus depuis longtemps, et elle le regrettait... Son unique échappatoire aurait été de voir apparaître un signe distinctif de cette tristesse intériorisée, mais son corps demeurait toujours aussi vide d’émotions distinctes. Elle ne pouvait donc s’empêcher de dévoiler, sur son visage opalin, ce même air sévère et autoritaire qu’elle avait abordé depuis si longtemps. Et elle avait pensé qu’un simple petit humain avait réussi à la dérider, et reformer un véritable sourire sur ses lèvres... Encore une erreur de sa part, elle s’en voulait. Candeur, naïveté, spontanéité... elle devait vaincre ces atouts qui forgent les adolescents les plus puérils. Alors, pour aller contre la nature humaine elle même... elle avait du sacrifier une partie de son humanité, quoi de plus normal. Pouvait elle revenir en arrière ? C’est ce qu’elle se demandait, alors que ses pupilles dilatées suivaient précocieusement un petit sentier de terre qui s’étendait devant elle.

Pas de réponse, sa réflexion restait dans un néant total... Peut être était-ce mieux comme cela, et qu’en cette nuit de pleine Lune, elle se devait de délaisser ces remord qui la rongeait, et savourer ce précieux présent que la Nature lui offrait. Sa chevelure était toujours animée par le même enjouement, et ses pas accélérèrent, sans qu’elle s’en rendit compte. Avec l’obscurité maintenant établie, elle ne distinguait pas exactement les formes qui se trouvaient autour d’elle. C’est ainsi qu’elle entra en un sinistre sanctuaire... cette terre stérile qui accueillait les sépulture des défunts. Ca n’était pas, en effet, le genre d’endroit où allait se recueillir les jeunes de son âge en quête de paix intérieure... Mais, inconsciemment, elle ne pouvait trouver le repos qu’en des lieux tout à fait.... lugubres. Cet espace qui s’étendait devant elle lui remémorait les ruines qu’elle avait arpenté, il y’a quelques mois de cela. Cette pensée regorgeait de souvenirs... tristes... ou bien heureux... elle ne le savait point. Peut être avait-elle connu le bonheur, mais il lui avait été bien trop vite arraché. Alors, afin de chasser tous ces songes, elle secoua énergiquement la tête. Et c’est en produisant ce mouvement peu commun qu’elle remarqua un édifice en vieille pierre, à sa droite.

La curiosité l’emporta sur la sagesse, et Natsume s’approcha de cet étrange petit monument, alors qu’elle ne discernait pas totalement de quoi il pouvait s’agir. Elle apposa sa main contre la surface rugueuse de la pierre, et , poussant un peu de lichen avec ses doigts fins, elle pu apercevoir un nom, et une date, sur cette pierre tombale. Son étonnement fut tel qu’elle recula vivement de l’édifice, pris d’une peur soudaine et totalement irrationnelle. Elle balaya la plaine qui l’entourait de ses iris en alerte, et découvrit une autre pierre presque semblable non loin d’elle, puis encore une autre... en réalité, c’était un champs de monuments aux morts... Le destin l’avait donc mené en un cimetière... Étrange perspective, mais il devait y avoir une raison... car, comme elle l’avait appris si intelligemment, il n’y avait “point d’effet sans cause”. Telle une ombre, elle arpentait les allées du cimetière, prise encore de cette contraignante peur... Son cœur faisait fi de toute cicatrice, car en ce moment précis, il ne pouvait s’empêcher de battre à tout rompre, cognant bien brutalement dans la poitrine de la jeune fille.

Elle n’osa pas prêter trop d’attention aux pierres tombales, mais paradoxalement à cela, elle ne voulait pas non plus quitter ce lieu funeste... Quelque chose l’avait amené ici... Devant elle, se trouvait un espace privilégié de lumière. La Lune éclairait ainsi une large surface de la plaine, lui dévoilant une quantité indénombrable de monument aux morts. Le fait d’apercevoir un semblant de lumière éclairci ses frayeurs, et elle commençait à reprendre une certaine assurance. Il fallait savoir que le fait que les gens soient enterrés après leur mort ne lui était pas vraiment familier... ses mœurs étaient basés sur l’incinération des défunts, et elle trouvait même malsain de confier sa dépouille charnelle à la vermine qui grouillaient dans les entrailles de la terre... Mais, c’était ainsi la chaîne de la vie, soit, pour elle, de la Nature. Ses pupilles, néanmoins curieuses, ne cessaient d’examiner les croix religieuses édifiées ça et là près des tombeaux... Était-ce pour bien vivre leur deuil que les humains vénéraient soudainement dieu ? Ou alors avaient ils vraiment la foi en cette entité mystique... Elle n’aurait su que répondre, car pour elle, n’importe quelles croix, aussi onéreuses et ornées soient elles, ne pouvaient servir à faire entrer les âmes des défunts aux hauteurs divines du Panthéon. Pour elle, sa foi était intérieure, et elle n’avait nul besoin de l’exhiber... Et c’est grâce à ses croyances, au fait qu’elle croyait corps et âme au pouvoir incommensurable de la Nature, qu’elle n’avait que moyennement peur de la mort. Mais le deuil d’un être cher et aimé était une toute autre affaire... et de voir les humains se rattacher à leur “dieu” pour supporter leur troubles intérieurs l’émouvait profondément.

Alors que ses yeux s’échappèrent d’un des tombeaux les plus modestes qui se trouvait auprès d’elle, elle aperçu une silhouette en mouvement non loin d’elle. Étrangement, aucune inquiétude ne la saisi, et c’est là encore avec beaucoup de curiosité qu’elle prêta attention à la cause de cette animation. La pâle lumière de la Lune lui permettait d’identifier la personne qui se trouvait à quelques mètres... Un jeune homme, envahi par la noirceur de sa longue chevelure, et de ses sombre oripeaux. Intrigant, que de voir une personne errer ici comme elle, à une heure avancée, au beau milieux des défunts. Par instinct, elle présuma qu’il était, lui aussi, un élève de l’académie de magie, et, sans le vouloir, ses pas la menèrent un peu plus près de lui. L’aura qu’il emmanait contrastait avec celle de ce garçon qu’elle avait rencontré depuis maintenant quelques mois... Celui qui, le sourire aux lèvres, s’était approché d’elle, sa chevelure argentée reflétant la divine pâleur de la Lune... Celui qu’elle avait pris pour un ange... Là, cet être tout à fait peu ordinaire arborait une infinie mélancolie... c’est ce qu’elle pouvait distinguer du moins.

Mais ses pas la menèrent encore et toujours plus près de lui, jusqu’à ce que le jeune homme en question se trouve à un mètre de sa propre personne. Lui étant assis, elle dû légèrement incliner sa nuque afin d’avoir une vue d’ensemble sur cet être... aux apparences mystiques. Clignant plusieurs fois ses paupières, elle s’éveilla de cette sorte de transe qui l’avait emmené en ce lieu, et aperçut cette étrange proximité qu’elle avait établie entre lui et elle, alors qu’ils ne s’étaient encore jamais vu. Dans un premier temps, elle se senti honteuse d’une telle approche insensée, mais en examinant un peu plus la passibilité du jeune homme, elle fut saisi d’un sentiment de reproche... comme si sa venue n’était pas opportune... et comme s’il l’attendait, alors qu’elle savait irréfutablement que cela était faux. Ces mots s’échappèrent d’entre ses fines lèvres, sans qu’elle s’en rendit entièrement compte

-”... Ca va aller... ? “

Le ton compatissant qu’elle avait arboré l’étonnait encore plus. Voilà qu’elle s’offrait un luxe interdit : celui d’aborder une personne inconnue, sans se présenter, ni même la saluer. Mais quelque chose allait à l’encontre de la normalité. Rien que sa présence en ces lieux prêtait à confusion. Non, ici, les frontières de la vraisemblance venaient d’être rapportées à un degré un peu plus éloigné. Rien ne paraissait normal, du moins, rien ne le laissait paraître.
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Chlosseu
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MessageSujet: Re: †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.†   †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.† Icon_minitimeSam 10 Fév - 15:52

* Le sommeil le réclamait. Et il l'aurait eu si, peu avant de faillir sombrer, il n'avait point été interpellé par une voix. Une voix féminine, toute pleine de bon sens, et chargée d'une émotion qui emplissait le coeur de celui-ci. Une sorte de compassion, d'inquiétude, les mêmes paroles qu'il prononçait en tremblant à la petite fille qui l'avait quitté si peu de temps auparavant. Et pourtant, celle-ci n'avait pu parler. Alors, il rejetta ses paupières lourdes et sa peur au corps primitive, et ouvrit les yeux. *

* Il découvrit dès lors ce qui lui sembla un ange. Mais à y voir de plus près, c'était bel et bien un humain qui lui faisait face. Mais un humain, ou plutôt une humaine, à l'apparence si charmante qu'on eût dit une Muse, une Grâce perdue sur le sinueux chemin des morts. Quel étonnement, quel soulagement ce fut pour lui de n'être enfin plus seul en ce lieu morbide, qui lui faisait connaître pour la première fois de sa vie un sentiment de solitude, qui le faisait souffrir. Mais cette souffrance avait perdu sa raison d'être à la vue de cette femme. Etait-il possible d'ailleurs, de souffrir en pareille compagnie? Il en doutait fort. *

* Quoiqu'il n'appréciât pas avec un automatisme maladif les compliquées femmes, celle-ci lui sembla différente. Comme elle était jeune, jeune et semblant pleine de vie! De par sa pâleur, elle lui ressemblait. Mais ce trait n'est guère qu'un détail, pensa t-il. Qu'elle était donc gracieuse! Lui aurait-elle céans déclaré sa divinité qu'il eût été prêt à la croire sur-le-champ. Nul n'est besoin de preuve quand la vérité se veut écrasante.*

* Etonnante, sa présence en ce lieu avec lui. Tandis qu'il la cherchait, la mesurait du regard, elle lui sembla étonnament calme, malgré le fait qu'elle se trouvât dans un lieu plutôt inhabituel pour la plèbe de l'école. Ses yeux bleus, insondables, faisaient office d'une mer remplie de vie, qui se contrastait parfaitement avec l'aura spirituelle des morts environnante. Magistrale, pensa t-il. C'était l'aura de celle-ci.
Que de prestance, que de magie bénéfique dans chacun de ses gestes, de ses apparences! Subjugué, là était le qualificatif à adopter pour la façon de se tenir actuelle du jeune homme. Presque sous le charme. *

* Mais bientôt, il se ressaisit. Comment se permettait-il ainsi de soumettre celle-ci à son regard de tissu noir? Il n'en avait nullement le droit. Il manquait à tous ses devoirs en tant qu'homme, et se maudit aussitôt pour son manque de tenue et de manière de vivre. Confus, il ne put que se relever, maladroitement certes, mais lorsqu'on n'est plus qu'un tas d'os, difficile de se relever avec forces manières humaines. Mais du moins, quand il fut relevé, il put soutenir sans ciller le regard de la jeune femme. L'ébène de ses yeux ne pouvait que se noyer sans cesse dans l'océan de ceux de la singulière inconnue. Encore eût-il fallu que son regard soit assez puissant pour pénétrer le sien. Les Ténèbres ont-elles droit de regarder une immensité claire? Cela donnerait lieu à... Une obscure clarté. Impossible.*

* Son allure blafarde et emplie d'attitudes sombres de la rebuta pas. Elle ne semblait pas apeurée, ni même étonnée. A croire qu'elle était habituée à frayer avec des gens si singuliers que lui. Très bien, pensa t-il. Au moins, en tant que bizarrerie de la Nature, il n'en était pas rejeté. Quelle douleur ç'eût été d'être rejeté par l'unique personne qui faisait le fait que l'on était pas seul. Et pourtant, plus d'une fois il avait vécu cela. La vie était terrible, assurément. Et à présent, en face de cette singulière jeune femme, il ne savait quelle attitude adopter. Qu'est-ce qu'un gentleman consciencieux aurait fait en tel lieu, telle place et telle compagnie? *

* Il réfléchit rapidement. Comme de bien entendu, si elle était là, c'était qu'elle était comme lui résidente de l'école de magie. Il émanait d'elle, présente dans son aura, des traces de magie. Magie de plante, détermina t-il bientôt. Il n'eut aucun mal à comprendre ça, faisant partie de l'Elément Plante lui aussi. Il avança un peu vers elle, le visage lourd d'incompréhension, et vint se planter à proximité d'elle. Alors, il put user de la parole. Il prit soin d'opter pour une tonalité de voix calme et apaisante, et lui déclara d'un ton cristallin...*


Némésis: " Tout ira bien, nulle inquiétude à avoir, mademoiselle. Je ne faisais que reposer mon esprit, essayant de le plonger dans des méandres de béatitudes afin de le laver des impuretés commises en ce lieu. Mes yeux ont été souillés par la vue de tous ces cadavres, j'ai côtoyé la mort et la peine de plus près que je ne le fais d'habitude. Rassurez-vous, je vais bien. Je ne suis pas encore à jeter dans un tombeau pour leur tenir compagnie. Mais, et vous-même? Allez-vous bien? "

* Comment aurait-elle pu aller mal? Il se le demanda peu après. Cependant, il ne pouvait se résoudre à penser que même les personnes les plus magnifiques souffraient elles aussi. Nul ne pouvait se soustraire à la souffrance. Et encore moins à la mort. Il en avait eu toutes les preuves, aujourd'hui. Pourquoi la mort était-elle la seule issue? N'y aurait-il pas un moyen de subsister sans se fondre dans le néant le plus total, le plus obscur? Obscure clarté... La mort était inéluctable. *

* Les pensées ombrageuses revinrent tourmenter Némésis. Allait-il connaître cette jeune femme? La verrait-il grandir, évoluer, la traiterait-il comme son amie, des années durant, puis devrait-il s'en séparer quand la Mort déciderait de son trépas et du malheur du magicien? Comment pouvait-il encore se permettre de se lier avec quelqu'un en sachant qu'il la verrait mourir tandis que lui resterait jeune encore et encore? Cette question lui resta sans réponse. Cela étant, le temps ne lui était pas compté pour découvrir un remède à la mort. Il avait plusieurs éternités pour la trouver. Il sourit à cette pensée. *

* Mais y avait-il réellement un moyen d'endiguer la mort à tout jamais? Il en doutait. La contenir, cela était certainement possible. Mais même la plus puissante des magies ne pouvait venir à bout de l'inflexible Mort. Quand elle le voulait, elle prenait ce qui lui revenait. Personne n'irait jamais contre ça. Il eût fallu être un dieu pour pouvoir arrêter la mort. Nul autre ne pouvait prétendre à un tel miracle. Quelle absurdité... Il était si facile de donner la vie, si facile de la perdre, et tellement impossible à récupérer... Toutes ces silhouettes autour d'eux auraient toute l'éternité pour réfléchir à la question. Jamais, sans doute, ne trouveraient-elles une réponse, une solution adéquate. *

* La force de l'être humain était certes bien méprisable. Totalement infichue de lever le petit doigt face à un mal qui les détruisait tous de jour en jour. L'humanité, un jour, disparaîtrait. Quel feu d'artifice ce serait alors, mes aïeux ! Et certainement, une nouvelle humanité réapparaîtrait peu après. Qui elle aussi serait soumise à la Loi de la Nature, de la naissance à la mort, ils ne connaîtraient que ça. Que l'histoire humaine était donc futile. Elle regorgeait de morts non naturelles dues à des meurtres, des massacres et des guerres à n'en plus finir. Et après, les gens trouvaient encore à se plaindre de la mort, lorsqu'ils la provoquaient eux-mêmes. *

* Pourquoi diable se comportaient-ils ainsi? Quelle raison l'humain a t-il donc de souhaiter avec véhémence la mort de son voisin? Les âmes humaines naissaient-elles toutes corrompues et condamnées? Etait-il lieu de Prédestination? Aucunement. La nature humaine voulait cela. Pourtant, si l'humanité toute entière voyait ce qui les attendait une fois les barrières entre monde vivant et ville des morts franchies, peut-être réfléchiraient-ils davantage à leur condition. Quelle tristesse... *

* En tous cas, lui-même ne souhaitait le décès de personne. A peine tenait-il à la sienne. Cependant, à défaut de tenir éperdument à sa vie, il aimait à tenir à celles des autres et il le faisait. Et si cette nouvelle venue mourait? Quelle serait sa peine? Serait-elle nulle? Ou bien verserait-il des larmes? Il n'en savait rien. Il ne voulut même pas y réfléchir. Et puis, las de tant de réflexions sur l'existence, il décida de tout oublier, et se replongea avec apaisement dans l'azur des yeux de cette femme. *
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Natsume O'ochi

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MessageSujet: Re: †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.†   †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.† Icon_minitimeSam 10 Fév - 19:08

La pâle lueur de la Lune venait enfin de s’initier entre les paupière du jeune homme. Ce regard noir, qu’on eut pu croire vide de toute existence. Cependant, un scintillement régulier animait ses prunelles, et Natsume ne le sentait que trop bien... un cœur battait dans cette poitrine. Mais il était évident qu’on ne rencontrait pas un tel individu plusieurs fois dans sa vie. Elle aurait dû demeurer effrayée face à cette silhouette longiligne et pâle comme la mort... et cela n’était irrémédiablement point le cas. Même lorsqu’il vint tout juste s’approcher d’elle, elle ne feint aucune attitude répulsive face à l’aura glaciale qu’il arborait. Maintenant que ses pupilles grisées avaient pu établir un contact avec ses jumelles onyx, elle ne relâchait plus ce regard. Elle semblait presque hypnotisée par ces iris sombre, et c’est ainsi qu’elle se décida à inspecter minutieusement ce visage qui paraissait venir d’une tout autre dimension.

Il était on ne peut plus attrayant. Jamais elle n’avait vu en un homme, une telle mélancolie... Point ce genre de sentiment qu’abordent les humains en pittoresque mal de cœur... Non, ici, le message que laissait passer ses traits était plus fort, bien plus ancré en son être. C’était l’immensité de son existence qu’elle pouvait étrangement percevoir, mais elle jugea fort malsain de pénétrer en un sanctuaire interdit. Par pudeur, elle relâcha la douloureuse étreinte de leurs regards, et posa plus passivement ses yeux sur l’étudiant. Et là, il commença à parler, d’un ton clair, mais embué d’une émotion qui lui était encore inconnue. Quelle étrange conversation venait de s’installer entre eux ! Une histoire de cadavres, de morts... tant de souvenirs pour la jeune botaniste. Des images de son défunt fiancé fusaient en son être, mais elle laissa ses visions de côté, pour se concentrer de nouveau sur l’être tout à fait mystérieux qui se trouvait devant elle... Il lui avait ainsi répondu, qu’il “allait bien”. A cette locution, elle accorda un bref sourire ainsi qu’un léger hochement de tête en signe d’approbation. Elle prenait évidement cela pour un mensonge, mais il est des circonstance où cet outil de fourbe peut paraître incontournable. Et là, elle le prenait agréablement bien... car cela montrait qu’il n’était point ce genre d’homme à se plaindre des duretés de la vie.

Mais son bref sourire se dissipa lorsqu’il lui posa une unique question, sujet qu’elle n’osait elle même point aborder... Allait-elle bien, elle ?

** Aussi bien que toi tu me le laisse paraître **


Son regard vint se poser sur la terre stérile qui les entourait, et elle médita ainsi quelques secondes à cette causasse situation. Des paroles s’échappèrent néanmoins de ses lèvres, d’une spontanéité affligeante.

-” Je... ‘vais’... et c’est la seule chose qui importe à notre petite existence de mortel... enfin, je crois.”


Son ton était tant empli de tristesse qu’elle se ressaisit vivement, et son regard vint se reposer sur celui du jeune homme. Un sourire, étrange en cet instant, se dessina sur ses lèvres fines et rosées. Oui, elle était heureuse de ne point être seule ce soir là, et en présence de ce fascinant inconnu. Alors, il fallait qu’elle positive, et malgré toutes les raisons pour lesquelles elle pouvait sombrer dans son amère tristesse, elle se devait de sourire à cet être que les puissantes divinités lui envoyaient. Elle continua ainsi son monologue en tentant tant bien que mal de cacher l’amertume de sa voix. Celle-ci demeurait, comme toujours, fluide et cristalline.

-” Je crois que les mœurs d’ici nous impose à devoir nous présenter... Enfin je crois que ça sera plus simple de parler ainsi... non ? “

Ses yeux pétillaient à présent d’un rire dissimulé. Les pommettes gracieusement saillantes, elle esquissait à présent un sourire enjoué, alors que les traits de son visage contrastaient fortement avec l’attitude qu’elle avait abordé au début de leur entretien. Mais la situation était tellement peu commune qu’elle s’en émerveillait. Dans un cimetière, aux côtés d’un étrange être sorti des ombres, mais resplendissant d’une lumière inconnue des éphémères humains. Un charme, une prestance non reconnue, qu’elle réussissait si bien à percevoir. Et le fait qu’il lui demande... si elle, elle allait bien, la réconfortait. Non, les dieux ne l’avait pas abandonné, pas encore du moins. L’espoir refleurissait tendrement en son fort intérieur. Celui de ne plus être seule.

-” Moi c’est Natsume... O’ochi, prêtresse de notre chère Dame Nature. “


L’évocation de son patronyme la grisa quelque peu, mais elle l’assumait cependant. Du Nord, apparu une brise légère, qui anima l’univers demeuré statique qui les entourait. Seul sa chevelure chatoyante ainsi que son long manteau de daim accompagnèrent le mouvement du vent. Le visage de Natsume demeura quand à lui inchangé, dévoilant toujours ce même sourire sur ses fines lèvres, à l’égard de celui qui avait réussi à chasser, sans trop même le vouloir, son amertume.
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MessageSujet: Re: †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.†   †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.† Icon_minitimeSam 10 Fév - 20:28

* A l'instar d'une statue, il tenta de rester le plus impassible qu'il le pût. Seulement, comment rester insensible, impassible, comment ne pas laisser ses émotions paraître lorsque l'on fait face à une créature si empreinte de mystère, si incroyablement étonnante que l'on ne peut en détacher son regard? Il n'y avait aucun moyen, tout simplement. Il demeurait l'esclave de la vision de celle-ci. Pourquoi, cette question éternelle le hantait, comme bien souvent, mais il la laissa de côté, pour de bon cette fois. Et il reporta toute son attention sur la dénommée Natsume. *

* Un bien singulier prénom, songea t-il. Agréable à la prononciation, rare et raffiné comme l'étaient les fleurs les plus belles de ce monde. Une prêtresse de Dame Nature... Comme c'était intéressant! Cette jeune femme était encore plus surprenante qu'il se l'était imaginé. Et de surcroît, elle était effectivement comme lui de la famille Plantes. *

Némésis:

" Je suis heureux de faire votre connaissance, Dame Natsume. Mais dites-moi, quel jardin a pu avoir l'inconscience de perdre une fleur telle que vous ? Comment Dame Nature a t-elle pu permettre qu'une aussi délicate rose s'échappe de son jardin ? "

*Il accompagna cette brève formule d'une révérence courtoise. Cependant, il avait beau masquer ses pensées derrière de douces paroles comme en prononcent les gentlemen, il n'en oubliait pas ses expériences passées auprès du sexe féminin qui lui avaient laissé des souvenirs impérissables quant à eux, et qui le tiraillaient sans arrêt. Même une femme aussi délicate fût-elle, ne saurait jamais le guérir de son aversion de l'amour. Mais c'était bien un moindre mal. A défaut de savoir aimer, il avait toujours préféré amuser une femme que de l'aimer. Bien qu'à présent, son apparence de plus en plus fantômatique le rendait peu apte à amuser une femme. *

* Il n'en demeurait pas moins l'homme de parole et connaisseur de bonnes manières qu'il avait toujours été. Aussi, la compagnie d'une femme, surtout aussi raffinée et élégante que l'était Natsume, le confondait en un tout autre homme. Il ne pouvait rester sec et froid face à quelqu'un comme ça. Aussi, avait-il prononcé ces paroles d'une voix vive, manière qui lui faisait souvent défaut. *

* Il se releva de cette révérence, qu'il avait éxécutée de la meilleure manière dont il avait été capable. Ses yeux noirs purent de nouveau côtoyer les étendues d'eau pure qu'il discernait sans déplaisir dans les yeux de la jeune femme. Combien appréciait-il cette vue, il n'eût la capacité de le décrire. Il savait simplement que rarement il n'avait eu à contempler des yeux de saphir aussi merveilleusement profonds, colorés, si pleins de vie. *

* Grand bien leur fasse de s'être rencontrés en pareil lieu. Nul ne les dérangerait, au beau milieu de cette étendue habitée par le peuple des immortels. Derrière Némésis se tenaient des cages contenant des squelettes enchaînés, et dans le dos de Natsume, bien d'autres cadavres encore. Et les morts, compréhensifs, semblaient ne pas vouloir interrompre la conversation entre les deux humains vivants parmi eux. Ils se contentaient d'afficher une morne figure, sans souffler la moindre parole. *

* Il détacha son attention de ces esprits badauds et se mit à admirer l'habillement peu commun de Natsume. Diable! Que cette rose parmi les roses était bien habillée, tandis que lui le squelette, en face d'elle, ne portait que des vêtements noirs, une toge moitié déchiquetée, et ses autres habits, tous noirs, tous dans un état assez peu convenable. Le contraste avec la chevelure noire déferlante et parfaitement soignée qu'il arborait autour de son visage était frappant. Il semblait en certains points un parfait gentleman, mais de par sa tenue débraillée, il gâchait son proche portrait. *

* Il avait tout du petit prince égaré dans la forêt, qui garde sa beauté originelle, ainsi que ses manières plus ou moins distinguées, mais qui de par la méthode employée pour survivre, s'était mis dans un sacré état. Mais son corps en lui-même ne comportait aucune blessure qui ne soit spirituelle. La fonction régénératrice de son corps de Plante lui avait toujours permis de ne pas se soucier des coups qu'on lui portait. Mais les blessures, plus profondes, qu'il avait subies au coeur, étaient bien pires encore. *

* Natsume, quant à elle, semblait également avoir un passé plus que chargé. Elle portait sur son joli visage les stigmates d'expériences vécues, douloureuses ou non, il n'en savait rien. Les battements de sa peau si claire, les devait-elle à un ancien bonheur, ou au contraire à un malheur? A moins qu'il ne s'agisse des deux à la fois. Mais cela ne le concernait absolument pas. Il n'avait pas à réfléchir à cela; d'ailleurs, l'avoir en face de lui, c'était ça l'important. Son passé ne lui importait que peu. Mais si elle désirait le lui conter, ce qui l'étonnerait énormément, car elle ne semblait pas femme à parler, il l'écouterait avec force intérêt pour son récit. *

* Le tout était de savoir par quel miracle, par quel hasard leurs destins se liaient à présent. *



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Natsume O'ochi

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MessageSujet: Re: †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.†   †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.† Icon_minitimeMar 13 Fév - 23:35

Les paroles du jeune inconnu furent, pour elle, une brise salvatrice mais pourtant douloureuse. Ces mots étaient emplis d’honorifiques compliments à son égard, mais son cœur s’était depuis quelques temps lassé de ce genre de discours. Pourtant, comment rester indifférente, alors qu’on venait tout juste de l’assimiler à une fleur... Cette désinence la touchait particulièrement, et personne ne l’avait encore jamais comparé à la flore environnante. Et le jeune étudiant maniait à merveille son art oratoire, mais il était une chose qu’il ne pouvait point encore deviner... Natsume se détestait, et cela partait d’un sens moral tout autant que physique. Nul n’avait jamais su le pourquoi de cette haine acerbe, mais elle la rongeait au plus profond de ses entrailles. Alors, d’un ton fort hésitant de par l’émotion d’avoir ouïe de si belles paroles, et de par l’échos péjoratif qu’elles résonnaient en elle, elle commença à lui dire.

-” Ce que vous me dîtes là m’encense plus que je ne le mérite... Et, entre nous, les dieux n’auraient eu que faire d’une fleur comme moi... ils se sont débarrassés de la mauvaise herbe, rien de plus. “

Tout au long de son entretien, la botaniste avait baissé progressivement la tête, si bien qu’à présent, elle explorait le sol terreux qui s’étendait devant eux. Elle se rendit compte que, de son côté, elle avait manqué de rhétorique. Enfin, elle n’aurait pu croire le contraire, car c’était dans sa nature de penser que tous ce qu’elle réalisait demeurait vain, futile, et malsain. Elle réussissait à cacher ce pessimisme derrière un large sourire, qui n’en était jamais vraiment un. Mais là, elle n’usait pas de cet atout. Le teint pâle, elle arborait une expression désolée, et enviait ces êtres enterrés sous cette terre fraîchement retournée. Que de délivrance pour ces défuntes âmes ! La jeune étudiante priait silencieusement au Salut de leurs esprit... puissent-ils atteindre le Panthéon des dieux. Elle, son heure n’était pas encore arrivée, et elle estimait que la Mort était un présent bien trop honorable pour sa petite personne. Son âme, pensait-elle, ne méritait pas cette sauvegarde salvatrice, et c’était pour cela qu’elle se retrouvait ici, dans le sanctuaire des Damnés, aux côtés d’un être tout à fait extraordinaire.

Et c’est cette pensée qui l’éveilla de ses songes. A quoi bon ressasser ces vérité, alors qu’en face de soi, le destin vous a envoyé un de ses nombreux aléas qui animent si agréablement votre vie. Son regard de glace s’échappa du Vide émanant de ses douloureux doutes pour de nouveau rencontrer celui d’onyx qui s’offrait à elle. Non, à y voir de plus près, il ne ressemblait point à un de ces vulgaires humains stéréotypés qu’elle avait croisé en nombre à l’université de magie. Elle n’aurait su d’ailleurs déterminer son âge, du fait que son corps juvénile contrastait intensément avec ses pupilles regorgeant d’une sagesse renommée. Quel étrange personnage ! Elle ne connaissait, au sein de l’établissement, que des personnalités forts mystérieuses. Tout d’abord, ce jeune homme aux prunelles émeraudes qui avait réussi à faire hélas frémir son être... Puis, celui aux apparences si glaciales, qui lui avait volé l’élixir de ses lèvres afin de la préserver de la pègre... Et enfin, lui, l’être au physique contrasté, mariant jeunesse et sagesse en une étrange alchimie. Cependant, un détail lui échappa... Elle n’avait point encore pris connaissance de son prénom. Et ses mœurs, encrés dans sa noble famille de Kyoto, torturaient à présent son esprit, lui imposant cette politesse que ses parents jugeaient de civilisée. Cependant, comment manipuler avec intelligence ces nobles doctrines alors que l’individus devant elle, ne faisaient point parti de ce genre de personnes avec qui parler de banalité... Quelques secondes après avoir rencontré son regard, elle s’adressa à nouveau au Prince Déchu.

-” Enfin... tout cela n’est pas très important. Et... si ce n’est pas trop indiscret... pourrais-je prendre connaissance du prénom de cet être tout à fait charmant qui se trouve devant moi ? “

Un sourire illuminait de nouveau son visage éclairé par la faible lumières astrale. Son éloquence face à lui l’étonnait quelque peu. Elle voulait s’assurer de plus, qu’il n’avait point trop aperçu cet état ténébreux dans lequel elle s’était trouvée quelques instants plutôt. Et c’est parce que l’homme a toujours eu besoin d’espoir qu’elle se devait d’abandonner ce pessimisme qui la rongeait. Leurs yeux, à ces deux étudiants de la flore, luisaient des meurtrissures de leur passé. Alors, à quoi bon désespérer lorsque l’on sait que son proche a vécu des expériences tout aussi tragiques que les siennes. Autant apporter de la lumière, à ce Prince Ténébreux qui arborait si élégamment ses sombres oripeaux.

Car il faut sourire devant la souffrance. Et la mauvaise herbe nuit, car elle ne meurt jamais.
Ces pensées étaient les siennes, merveilleusement mélancoliques, et atrocement figuratives.
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MessageSujet: Re: †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.†   †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.† Icon_minitimeVen 16 Fév - 23:12

* Natsume O'ochi parla. D'une voix claire, limpide, où les mots semblaient glisser telle l'écume à la surface de l'eau... D'une voix d'or, ses yeux d'azur brillants d'émotions diverses tandis qu'elle parlait. Il l'écouta avec une attention grandissante tandis que les traits de son visage semblaient afficher un rejet certain lorsqu'elle parlait de sa propre personne. Qu'eût-elle donc à se reprocher afin de prononcer des paroles telles? Elle, la fleur égarée, se comparait désormais à une mauvaise herbe arrachée purement et simplement sans compassion aucune. Il n'en pensait rien. Aussi, il parla à son tour. D'une voix calme, posée, ne trahissant aucunement ses émotions, énonçant paisiblement ses paroles. *

" Dame Natsume, que diable prononcez-vous des paroles si désincarnées, si dépourvues d'amour, pour exprimer vos sentiments envers vous-même? Vous n'avez rien à vous reprocher. Je ne prétends pas connaître vos passés, vos futurs: seulement, je peux prétendre savoir discerner le bien du mal d'une personne en peu de temps. Or je ne lis en vous aucun mal, juste... Une sorte de tristesse. Cela se guérit. Mais.. De par le temps. Ou par une prise de conscience. "

* Il marqua une pause, cherchant divers arguments, une formule puissante afin de convaincre la jeune demoiselle de son propre intérêt. *

" Savez-vous ce que moi je pense, Dame Natsume? Si les dieux ont retiré une fleur telle que vous de leurs jardins, il y a également la possibilité qu'ils ne puissent regarder en face quelque chose brillant d'un éclat encore supérieur au leur. Je ne cherche pas à vous encenser, loin de moi cette idée. Je ne fais qu'exprimer ma réelle pensée. Libre à vous d'en faire ce que bon vous semblera. Une possibilté encore autre subsiste, il s'agit de la suivante. Les dieux, voulant offrir davantage à leur nouvelle-née, l'ont privée de son jardin de naissance afin de la plonger dans le monde humain. Qu'en pensez-vous? Nombre d'interprétations sont possibles. Pour ma part, je garde celles-ci."

* Némésis n'y tenait plus. Même si d'aventure l'azur de ses yeux parlait davantage que ses paroles, il ne saurait se contenter d'un tel mutisme de la femme. Si la belle décidait de garder un silence si démesuré, il ne l'accepterait pas ainsi. Il ne souhaitait que trop ardemment connaître davantage cette créature qui le fascinait tant. Elle semblait si torturée... Et pourtant si pure, si calme lorsqu'elle s'adressait à lui. Mais, alors qu'il se préparait à lui adresser quelques paroles afin de mieux la cerner, elle lui posa cette question. *

* Son prénom. Elle souhaitait savoir son prénom. Il n'avait rien à reprocher à ce nom, hérité non par choix mais par ses propres circonstances vitales. Némésis... Un nom à l'origine divine. L'antique déesse vengeresse. Jamais il ne s'était posé la question: d'où lui venait ce nom? Bah. Quelle importance, après tout? Plutôt que de réfléchir à d'insolvables problèmes, il ferait mieux d'échanger diverses paroles avec sa compagne de la nuit. Et la voix Lactée toute entière, les astres célestes, se tournèrent alors vers ces deux êtres exceptionnels qui se faisaient ainsi face. L'Univers lui-même frissona de leur rencontre. Cela serait-il le déclencheur d'une Apocalypse...? Le cosmos prêta l'oreille à cette histoire peu commune. Tous firent silence tandis que le Prince se mit à parler de sa voix de filaments argentés à la précieuse demoiselle qui savait si élégamment allier iris de saphir et voix d'or...*

" Je me prénomme Némésis. De mon nom complet Chlosseum D. Némésis. Que mon nom doit vous paraître revêche! Un nom si porteur de désespoirs, de meurtres, de passés sombres comme oubliés... N'épiloguons pas là-dessus. J'aime mon prénom. Seulement, il reste parfois un poids difficile à porter. Mais j'apprécie un poids qui me fait avancer. "

* Qu'ils étaient ainsi étranges. Divers esprits les entouraient, curieux. Aucun n'avançait, mais tous suivaient d'un oeil subjugué la scène se déroulant entre les deux magnifiques créatures, vivantes comme ils l'avaient été autrefois. Le vif éclat se détachant d'eux deux, loin de fâcher les luminaires célestes, les encouragea à leur apporter leur propre lumière. Aussi, bientôt furent-ils auréolés d'une lumière pâle. Et cela était beau. *


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MessageSujet: Re: †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.†   †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.† Icon_minitimeLun 5 Mar - 15:23

Incarnée dans un sombre Monde, proie aux souffrances terrestre ainsi qu’au désespoir des mortels, comment édifier en soi un sentiment optimiste ? Alors qu’autour de sa petite personne, sa vision de la Vie semblait si restreinte, sorte de cycle vicieux et impérissable, comment réussir à s’insuffler un rien d’espoir... Ses pas l’avaient mené en ces lieux, et ceci n’était que pur hasard, comme s’hésiterait à dire ces petites âmes mortelles d’ici bas. Cependant, l’espoir qui animait le cœur endolori de la jeune Natsume, était issu du seul fait que non, le hasard n’existait pas. Et qu’importe ce que l’on pouvait penser d’elle, car elle ne savait que trop bien qu’en elle, la candeur ou la douce naïveté avaient depuis fort longtemps disparu.

Cette rencontre, n’était donc point une de ces étranges coïncidences, elle avait un sens, ainsi qu’un but. Et Némésis, tel était le nom de cet intrigant “jeune homme”, alimentait en elle cette faible lumière qui éclairait si chaleureusement ses sinistres pensées. Non pas qu’elle avait cessé de se détester, mais le fait qu’une personne croit en elle, relatant ses côtés positifs qu’elle ne se trouvait pas, la touchait profondément. Son regard n’osait ainsi plus se poser sur lui, de peur de salir ces douces paroles, et elle contemplait ce sol où gisait bon nombre de sépultures mortelles. Des larmes venaient souiller ses grises prunelles, mais la sombre nuit ne laissait rien paraître. C’est avec un effort plus que respectable qu’elle s’interdisait à s’effondrer au sol, en pleur, et quémander la Mort de venir. Même avec un combat intérieur aussi intense, elle se le refusait, mais la marque de cette douce folie se laissait percevoir par ses membres, tremblant convulsivement.

Alors qu’en cette nuit de pleine Lune, elle aurait tous donné pour que celui qu’elle aimait se soit présenté à ses côtés, elle avait en face d’elle, le Lord Némésis. Ce Prince déchu la retenait paradoxalement en vie... Son visage, ses traits, sa voie laissaient paraître un Passé sombre. Ils étaient donc intimement liés en un rapport des plus sinistres. Cependant, n’était-ce pas la meilleure façon de se comprendre, que celle d’avoir enduré les même épreuves... Elle eut voulu le prendre dans ses bras, afin qu’il ne s’enfuie point de cette Plaine, majestueusement nommée Plaine des Défunts. Mais là encore, elle s’interdisait ce Luxe effronté, et sa nuque se baissa encore un peu plus de sorte que sa chevelure chatoyante empêchait le jeune Lord d’entrapercevoir son visage opalin. Ses mains frêles vinrent se poser, jointes, sur sa poitrine, tel une supplique silencieuse. Le Cancer se refermait en sa carapace, et cette intériorisation était d’autant plus douloureuse.

Une folle, voila ce qu’elle demeurait... c’était du moins ce qu’elle pensait. Bien qu’elle fut loin de l’advenir, elle se le persuadait. Non, Natsume n’était point atteinte de démence... elle souffrait seulement d’une maladie intérieure, qu’elle ne savait trop comment nommer. Tare qui la rongeait, qui initiait en son âme ce douloureux poison, élixir de ses doutes les plus sombres. Mais il n’est point encore temps de dévoiler ce triste dessein, et l’occasion de voir les stigmates de cette tendre Folie ne se laisserait plus longtemps attendre... tout était question de temps.

Malgré son repli sur elle, l’initiée de la Nature vint susurrer ces paroles, à ce destinataire qu’elle tenait tant en estime.

-“ Némésis... Mon Prince, vos paroles atteignent irrémédiablement leur but. Je n’aurais jamais pensé qu’un mortel m’infligent de telles comparaisons... au royaume Divin. Et bien soit, je vous accorde le fait que mes pairs m’aient laisser m’échouer en cette sombre Terre. Mais les Dieux sont-ils toujours aussi cléments et purs que l’on ne le pense ? N’a-t-il point existé des entités tel Seth ou Hadès pour nous dissuader du contraire ? Alors ma pureté est remise en question, et je ne le doute nullement... et personne ne veut croire en ces vices qui m’habitent... alors je voudrais, Mon Cher, assurer un pacte qui unirait une amitié non mortelle, mais divine... “

La jeune botaniste s’arrêta quelques instants dans son entreprise, et serra un peu plus ses mains, afin de limiter ce douloureux tremblement que ne la quittait pas. Sa voix se fit toujours aussi douce, et engendrant ces quelques paroles, elle clos gracieusement ses paupières.

-”... En gage de votre respect, Némésis, j’aimerais que vous croyez en moi, comme moi je crois en vous. Et pour cela, je voudrais humblement que vous acceptiez le fait de penser qu’en moi, il existe un vice caché, qui n’a de cesse de s’éveiller aux moments les plus opportuns... Jusqu’alors, personne n’a trop osé le croire, mais je leur ai causé tant de malheurs... sans qu’ils le sachent. Alors que vous, vous êtes si différent... acceptez cette présence, ce Démon que je ne cesserais jamais de combattre. Et... si vous n’y croyez rien, sachez qu’il s’éveillera un jour, sans que nous nous y attendions... et je sais trop bien que ce sera la fin de notre amitié.”


Sa voie se faisait de plus en plus faible, mais elle ne laissa pas le jeune homme s’exprimer sur ces faits, et continua tant bien que mal.

-” Ce sera là ma seule supplique... Mais le fait que vous y consentiez, me rendrait réellement heureuse... Car vous serez le seul à pouvoir me comprendre vraiment. Et en tant qu’entités Divines, nous nous devons de nous entendre. “
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MessageSujet: Re: †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.†   †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.† Icon_minitimeLun 5 Mar - 20:43

" Hadès... Seth... Que voilà des divinités intéressantes... Mais savez-vous que malgré leur noirceur apparente, ces entités sont bien plus lumineuses que la plupart des créatures célestes? Les profondeurs abyssales des Enfers savent se montrer bien plus clairvoyantes que les lumières du ciel? Bien que cela soit rare... Quoiqu'il en soit... Votre part d'ombre... "

* L'homme réfléchit quelques instants. Sa propre part d'ombre l'avait dévoré, entièrement dévoré il y a des années de cela. Cependant, il affichait désormais un calme absolu, et se tenait droit et fier comme une tour de cathédrale, bien loin des semaines qu'il avait passées à être secoué de spasmes horribles durant ses anciennes métamorphoses... A présent il était devenu une forme de vie accomplie. Un pseudo-dieu... Ainsi donc, la dame Natsume le considérait ainsi. Allons donc. Ils seraient donc eux deux les gardiens ancestraux de ces tombeaux? Lugubre destin que le leur. Et il ne comptait pas vraiment perpétuer cette vie remplie de ténèbres. Bien que cet assombrissement ait une apparence séduisante, il n'en demeurait pas moins, pseudo-dieu ou non, l'esclave des Lumières du Ciel. *

* Les cités célestes... Les anges chantant des cantiques... Le ciel d'azur... Tout cela avait un charme bien plus imposant, plus éternel que toutes ces ténèbres charmeuses. Pour quelle raison était-elle persuadée de l'existence de ces ténèbres autour d'elle? Qu'à cela ne tienne. Ces ténèbres existeraient-elles, qu'il les anéantirait céans sans tarder. Il devait bien cela à cette jeune prêtresse venue l'enlever à sa solitude. La force brute. L'intelligence, même plus que ça, le savoir. L'origine. La magie de la Nature. Telles étaient les armes de cet homme. Tout cela pouvait-il l'emporter face à une épine plantée dans le coeur de la demoiselle? Epine non née de Nature. Née des Enfers. Comment donc osait-elle parasiter l'âme de dame O'ochi? La terre tremblait. Elle réclamait qu'on lui renvoyât le fruit de ses passions, au plus profond des Ombres. La Lumière salvatrice de leurs âmes s'épancha. Et de là, l'Amazone naquit. *

* Son corps tremblait. Les paroles étaient inutiles et l'auraient exaspéré. Ses cheveux d'ébène se soulevèrent tandis que ses yeux noirs se fermaient. Des roses se levèrent. Destructrices. Epanouies. Comme le plus violent des ouragans. Tels les lames des Parques sur les filins de vie, les pouvoirs et la rage du dieu de la Vengeance se déchaînaient sur ce sombre Univers. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il put observer, les muscles relâchés et la respiration remise à son statut habituel, l'oeuvre de sa puissance. Force aspirant à une divinité quelconque. *

* Les champs des Enfers, toutes les sépultures assombries s'étaient couvertes de roses. Toutes désespérément blanches. La noirceur de ce monde était ébahie devant les roses blanchâtres. Les ombres s'afaissèrent. Les spectres se turent, leurs sifflements, leurs paroles, leurs souffles disparurent. Et le prince frappa dans ses mains douze fois. Tels les symboliques coups de minuit. Toutes les Roses s'enfouirent dans le sol macabre. Ces pâles beautés se rendirent à la Terre telles des offrandes. Seules, douze des Roses subsistèrent en ce monde. Il ne se permit pas d'en offrir une à dame Natsume. Il n'avait pas le coeur à cela. Ses Roses furent offertes ainsi à la Nature. La prêtresse O'ochi de la Nature reçut ainsi indirectement ces fleurs de vie. Mais jamais, non, jamais, il ne lui offrirait la rouge rose qui faisait sa vie. Un être, quelque part, peut-être dans un autre monde, la possèderait un jour. Mais il ne prendrait pas le risque de laisser les Ténèbres l'envahir. Il leur préférait un Paradis éternel. *

" Dame Natsume, je vous prie d'accepter que je panse les blessures des tréfonds de votre âme chagrinée. Accepteriez-vous que je détruise de votre âme le tourment ? Le soin n'est pas ma spécialité, cependant la puissance de mes arts magiques devrait être suffisante pour éradiquer en vous toute forme de douleur. Ne voulez-vous pas que je renvoie ces chagrins et malheurs qui sont vôtres dans le néant auxquels ils appartiennent et qu'ils n'auraient jamais dû quitter? Je m'acquitterai volontiers de cette tâche, vous n'avez qu'à m'indiquer la marche à suivre pour la destruction totale de vos maux. "

* La vie était dure, prétendaient certains. Pourtant, elle lui paraissait bien simple, voire enfantine à présent. Quoiqu'il fasse, la Nature l'aiderait. Il n'y avait pas besoin d'êtres vivants. Seule, la Nature. Et quelques Elus. Nul autre n'avait à subsister. Il s'occuperait de cela. Et accomplirait le destin des Elus dont il faisait partie. Il guiderait ces esprits à leur quintessence. Une forme quasi-parfaite. Une vie dénuée de doutes. *
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Natsume O'ochi

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MessageSujet: Re: †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.†   †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.† Icon_minitimeVen 16 Mar - 21:11

Elle possédait ce même ton fade qu’arborait si glacialement le marbre de la pierre tombale, posée devant elle. Ses pupilles, animées par le faisceau de la divine Lune, exprimaient une sorte d’incompréhension. Non, sur ce point précis, elle ne l’entendait pas. Lui ? Le Prince Déchu, essayant d’aider une Prêtresse abandonnée des Dieux… Cette vision était tout bonnement absurde. Et une question effleura les lèvres de la jeune Natsume… comment réussir à exterminer… ce qui n’existe pas ? Un guerrier peut ainsi aisément occire son ennemie avec une arme… Et qu’en était-il pour un demi-dieux, désireux d’annuler une malédiction ?

Tout n’était que ténèbres, mais dans cet univers embrumé, une lumière trahissait la fatalité de cette pensée. En effet, même s’il n’y avait rien à y faire à son cas, l’étudiante semblait… émue ? Oui, émue que cet être fascinant, qu’elle ne connaissait que depuis fort peu de temps, lui propose un échappatoire à ce Mal qui l’envahissait. Cela suggérait alors qu’il l’avait ressenti, mais aussi qu’il voulait y remédier.

Son cœur se serra douloureusement dans sa poitrine, et c’est d’une voix faible et douteuse qu’elle s’adressa à lui.

-« Mon Prince, vous souhaitez… Le soigner ? Soigner le Mal qui me ronge… Ce serait une tâche bien ardue très cher, si, bien sûr, elle n’était pas impossible. Cependant… L’Ira, ma propre malédiction, fait partie intégrante de moi à présent. L’anéantir viendrait à m’occire moi… Mais… votre geste ne me laisse point indifférente, Némésis. Merci… infiniment. »

Elle baissa sans attendre son visage, sa soyeuse chevelure suivant le mouvement. Destinée… à subir les même labeurs, les même maux, jusqu’à perte de sa dépouille mortelle. Enfin… et si Elle la suivait aux tréfonds des Abysses… si Elle pénétrait au Portes du Purgatoire… Ce serait la fin de sa propre existence, non pas en temps qu’humaine, mais en tant qu’esprit.

Cependant, même possédée, une porte s’entrouvrait… la main tendue du Prince des Ténèbres, entouré de ces roses, blanches, pures… Quel être étrange ! Son potentiel semblait redoutable, sa volonté tout autant… seulement… elle ne pouvait que cultiver ce geste d’… d’amitié ? Ou alors, n’était-ce point plutôt ce genre de sentiments inconnu des mortels…

La prêtresse de Dame Nature abandonna son regard aux fleurs… Redoutables, mais trahissant une infinie beauté…

** Ô Mère Nature, libérez votre Enfant… Otez ses chaînes, qu’elle puisse s’abandonner entièrement à Vous… **

Ses yeux se clorent. Oui, elle l’avait déjà vu… et souhaitait de tout cœur qu’Elle réapparaisse, à ses yeux… aux yeux du Prince Déchu.
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MessageSujet: Re: †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.†   †Léviathan: Ses yeux ressemblent aux paupières de l'aurore.† Icon_minitimeSam 17 Mar - 5:22

" Mon prince ? " " Sont-ce là les mots d'une prêtresse en venant à se réfugier, dans un hypothétique réconfort auprès d'un prince de Ténèbres arrosé? Auparavant, rester à mes côtés ne vous aurait apporté que tracas, et désespoir à n'en plus finir, mais laissons tout cela. Dame Natsume, vous fûtes une femme forte et connaisseuse de la vie, bien plus que la mienne votre vie fut étoffée et anoblie. Aussi vous écoutai-je parler, et je promets céans que j'aurai à coeur d'à mes convictions vous attacher. Eh bien! Si ma force de votre coeur ne peut être l'onguent, eh bien je le jure, je serai de votre esprit l'enbaumement. L'aliénation n'est certes pas de vos maux la solution, et je saurai bien par un autre moyen, explorer les tréfonds de votre âme pour y trouver votre Jardin. N'ayez plus peur, dame, car de mon courroux vos démons auront désormais à frissonner dans leurs âmes. "

* La nuit à peine tombée sur cet océan obscur, il avait eu la sensation que ce problème ne saurait être réglé que par Nature. Aussi peu docile que puisse être de la femme l'esprit torturé, il pressentait que de ses problèmes il saurait être l'antidote espéré; et dans quelque sursaut joyeux, eut la douce impression d'un jour peut-être venant, il ferait naître un coeur heureux, et vers la belle et gracieuse vie pourrait se tourner avenant. Par cette douce nuit étoilée, l'écrivain de la plume de Némésis, écrivait dans le souffle glacé, travaillant le marbre malgré la brise, transcrivant dans son coeur les béatitudes de son esprit, ému par tant d'amitié, car tout en se mettant des sentiments à l'abri, il avait du coeur la capacité. *

* Pourrait-elle céans le comprendre? Pourrait-elle seulement à son côté survivre? Assurément elle comprenait et un bel avenir elle pouvait entreprendre. Et tout aussi sûrement, pouvait bien sans le Prince vivre. Duquel elle appréciât la présence, cela ne faisait aucun doute. Mais de l'attrait, l'apparence, la danse n'a point de goût, et il pouvait poursuivre sans elle sa route. Fussent-ils sur l'heure séparés, il réagirait non sans acidité, et si par le Ciel devaient venir à mourir séparément, encore une fois il saurait braver le Styx et au secours de la prêtresse voler bravement. *

* De sa colère les sages Erynies avaient pris soin de se préserver, et à présent qu'en lambeaux était leur abri, en état d'inquiétude elles erraient. Le priver de ses pouvoirs, voilà l'option qu'elles auraient voulu choisir; seulement comment endiguer le Poison qui n'est à boire, et de sa fureur se préserver sans fuir? Il est de ces questions insolubles, que jamais elles n'auraient voulu avoir à traiter, mais l'Avenir les rattrapait et avec lui la noire chasuble, habit favori du singulier guerrier. Les Parques avaient été prévenues, et le filin de sa vie déjà aurait dû être tranché, cependant d'Anubis la venue suffit à décider les trois soeurs à abandonner. *

* Quand bien même eurent-elles stoppé du dieu-chacal la progression, il leur serait sur les bras resté des Erynies la vie, et à présent d'elles craignaient la malédiction, aussi affairées étaient-elles à organiser leur survie. Après le frère d'Osiris serait venue Antonomase, et quand bien même les trois Parques fussent-elles très puissantes, elle n'en demeuraient pas moins fortes que les trois déesses vengeresses en extase, état les affectant chaque fois que leur ancienne maîtresse Némésis les invoquait de manière inhérente. *

* Aujourd'hui Némésis un mâle était devenu, et en cet être singulier l'antique déesse s'était dissimulée, âme gigantesque dans un corps aux muscles menus, aux os saillants et à la silhouette bien dessinée. A tout loisir Antonomase et ses deux soeurs Erynies, pouvaient aller et venir dans ce corps conçu à leur idée, afin qu'elles puissent décemment y retrouver de leur coeur la maladie, la Némésis qui à elle seule les avait vaincues, à l'époque lointaine où elles étaient encore toutes armées. Anubis un jour en vint à courtiser la Némésis qui en l'humiliant refusa tout ce qu'il lui proposa; lui, insatisfait de tant de retenue de la part de la femme, mit au point ce sortilège par lequel il pouvait à tout instant prendre ce corps qui tant l'obséda, et il fut le quatrième après les trois soeurs à adresser à cette entité un blâme. *

* De cette manière cohabitent en le corps du jeune homme, quatre divinités qui veulent de sa force se faire maîtres, mais dans toutes leurs tentatives de vaincre le surhomme, échouèrent et furent aisément vaincus comme chaque adversaire de Némésis doit l'être. *

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