°+.. Crépuscule d'un soir, deuil d'une Vie ..+°

C'était seulement le soir, celui où il était arrivé à l'académie, un vétuste espoir, une once de triomphe d'y être parvenu. Son instinct une fois de plus lui avait montré le chemin de l'éternel satisfaction qui pronait en lui. C'était aussi le crépuscule, ce fameux moment d'une beauté fière et splendide, annoçant le début d'un nuit, mais ne l'étant pas tout à fait pour autant. Le ciel, emplit de touches de roses, de violets et d'orangés, s'obscurcissait à vue d'oeil, parsemmant de part et d'autres ces nuages de coton, impalpable bien qu'on aimerait les toucher, et dans lesquels chaque perspective de rêve était envisageable. Le jour s'achevait, lentement, laissant place aux ténèbres de la nuit.
De toute façon, Naëssé préférait la nuit, sentiment surement du aux noirceurs de son âme, qui sait ?
Les errements sans fins du jeune homme l'avait conduit à l'orée d'une forêt, lieu qu'il considérait particulièrement comme son endroit de prédilection... La senteur inopinée à ce moment des pins et des plantes qui l'entourait l'embourba dans une transe presque magique, et l'atmospère naturel des lieux lui arracha un soupir de bien-être, une fraicheur nouvelle à sa nouvelle vie.
Pourtant, quand on est déja mort, péri à l'intérieur, peut-on vivre, où ne faisait-on que survivre et continuer à avancer, tourner en rond dans un bocal déja totalement exploré ?
Ce genre de question le turlupinait continuelement, mais à cet instant, toutes ces interrogations s'évadèrent au plus loin de son esprit, se firent profondément oubliées.
Naëss avait abandonné sa sombreté et son élégance rafinée et manipulatrice à ce moment, il ne souvenait plus la chaleur que pouvait lui procurer son élément, ici présent en forte dose...
Comme pour accroître sa bienséance, une pluie fine mais toute en puissance se fit sentir, coulant à flots irréguliers sur l'herbe verte et abondante.
Ses pas le firent bientôt pénétrer à l'intérieur du sous-bois, puis complètement dans l'épaisseur de la forêt.
Il aimait la pluie, bien qu'elle fut parfois d'un ennui et d'un mélancolie navrante.
Enfin, la mélancolie n'illustrait-elle pas parfatement l'instant ?
Les gouttes d'eau ruisselaient sur son pale visage, s'écoulant le long de ces joues, formant des perles sur ces longs cils noirs.
Sa chemise blanche lui collait complètement à la peau, mais qu'importe, un songe le transportait dans l'immensité d'un rêve, qui vivait de la réalité du moment...
Ses yeux très vite se clorent afin de mieux apprécier l'intensité de la chose...
La pluie, malheureusement toujours fidèle à elle-même, c'est-à-dire du genre éphémère, cessa quelques minutes plus tard, laissant derrière elle un monde trempé d'eau et de boue....

Lorqu'il réouvrit les yeux, Naëssé se trouvait au beau milieu d'une clarière, éclairé par un rayon de la pleine lune qui désormais dominait entièrement le ciel, accompagné d'une infinité étoilée...
Les étoiles était l'une de ses passions, le jeune homme s'assit donc sur le sol mouillé pour pouvoir mieux les comtempler. Elles étaient si belle.

Une chose étrange, très étrange à ce moment se produisit. Pour la première fois de sa vie, sa fierté d'homme s'égara l'espace de quelques secondes. Quelques secondes durant lesquelles une larme, amère et salée, qui n'était pas uen goutte d'eau de pluie, coula lentement sur sa pommette, et alla royalement se jeter sur le coin de sa bouche, dans la commissure de ses lèvres.
Il sourit tristement...

* Sélénia....*

Il attrapa délicatement son lys, ainsi que la liane qui l'accompagnait, alors crocheté à sa ceinture, et la posa contre son coeur.
Tout bascula dans son Esprit, qui se troubla, l'accablant des souvenirs frais de ses derniers meurtres...
Tels les ressentiments d'une âme en peine...

Pourquoi, même dans les pires instants brûle toujours au fond de nous cette petite lueur, dernière sensation avant la concrétisation du Mal...
On appelle ça l'espoir, croit-il, mais c'est pour lui plus fort que ça...
De toute façon la souffrance était de son plaisir... Mais il ne flancherait pas, pas maintenant.. Il avait réussi, depuis son départ à résister, et ne cèderait pas à la tentation du désespoir facile qui s'offrait à lui.

A chaque instant, au jeu de la Vie, les cartes peuvent changer de main, mais nous pouvons tout faire pour rebâtir...

Sa damnation l'avait conduit depuis sa plus tendre jeunesse à lutter, et à déguster les plus exotiques saveures interdites et sensationnelles des Enfers...

L'école n'avait pas besoin d'un scandale, enfin, à vrai dire, ça il s'en fichait complètement. Ce qui importait était son apprentissage ici.

Il était tard maitenant, mais il n'avait pas envie de chercher un dortoir, et, après tout, pourquoi en pas rester ici ? C'est surement là qu'il se sentirait le mieux. Naëssé posa donc son dos contre un chêne, doté d'un tronc énorme et d'une écorce confortable et épaisse.
Il n'était pas fatigué, même après son voyage, et décida de laisser voguer ses pensées au gré du vent, qui balayait les feuilles mortes au sol et aérait son visage d'un hâle de paix intérieur. C'était un lieu parfait pour la méditation.
Sa solitude cependant n'était pas incorruptible, et le manque d'entourage dont il avait toujours bénéficié lui manquait. L'amusement perpétuel duquel il gratifiait souvent les gens du manoir créait en lui un vide constant depuis qu'il était parti.
A peine arrivé il avait fait une brève rencontre, mais il désirait connaître plus de monde, sans pour autant spécialement avoir des pensées de mal envers eux. Enfin, si, peut-être un petit peu, mais il commencerait par se retenir.
Alors qu'il était perdu dans les tourments de son imagination machiavélique, un léger bruissement se fit entendre derrière le buisson qui ornait le sol en face de lui.
Ses lèvres s'étirèrent d'un sourire.

*Tiens... De la companie.. Enfin.*

[désolé pour ce post un peu m******, mais le manque de temps m'empêche d'en faire un un peu mieux au niveau du contenu...]

Ambiance à la fois sombre et lumineuse, rassurante comme inquiétante, romantique comme abrupte, la forêt est un des endroits les plus remplis d'oppositions, de contraires, mais quelque part, ils se complètent... L'esprit et le caractère de Rika est un peu comme une forêt... Seules les personnes attentives et clairvoyantes peuvent déceller ces deux partie de sa personnalité... Une chance d'en avoir une aussi riche et intéressante..

La forêt, un endroit que cette demoiselle aime fréquenter. Les deux meilleurs moments, sont le lever et le coucher du soleil. Ces instants créent des couleurs indéfinissables, flamboyantes, joyeuses, presque vivantes, qui évoluent à chaque seconde...

Ce soir-là, une ombre se découpait sur le ciel multicolore. Elle était posée sur une branche de chêne, à une dizaine de mètre du sol. Elle semblait fixer l'horizon, plus particulièrement l'astre du jour, déclinant face à la nuit qui se faisait de plus en plus pressante. Après que le soleil ait disparut, elle resta un long moment assise, se laissant bercer par la brise nocturne...

Sensation de fraîcheur, une perle dégouline lentement... Elle se fait de plus en plus fréquente, grossissant peu à peu, détrempant tout sur son passage... La pluie est là... Appaisante et triste, elle réveille l'ombre endormie sur la branche... Elle s'étire, puis descend lentement de l'arbre. Elle promène, erre tranquillement dans le bois humide, le nez en l'air... L'averse s'estompe, puis finit par disparaitre. La jeune fille marche sans vraiment savoir où elle va, c'est son coeur qui la guide. Elle marche longtemps comme ça... Elle enjambe un buisson, contourne un arbuste...

L'ombre élancée arrive finalement dans une clairière, elle continue son chemin, puis passe derrière une rangée fourrés. Elle s'arrête, revient en arrière puis s'agenouille près de l'un d'eux. Il lui semble avoir aperçu quelqu'un d'adossé contre un tronc. Effectivement, il y a bien un jeune homme, visiblement plus agé qu'elle, assis contre un feuillus... Elle hésite un long moment, pour savoir si elle peut s'approcher de cet homme. Finalement, après d'interminables minutes, elle renonce. Elle se relève faisant bruisser les feuilles des buissons... Repérée... Le jeune homme avait entendu. Que devait-elle faire s'enfuir à toutes jambes ou s'avancer ?? Elle opta pour la seconde option. Elle fit un pas pour sortir des buissons, elle était visible, mais pas son visage. Il était caché par l'ombre d'un arbre éclairé par la pleine lune. Seuls ses yeux brillaient, comme ceux d'un chat... Elle lâcha sur un ton mystérieux, mais calme:

_Bonsoir...

Naëssé la regarda avancer vers lui, sans un mot, sans un geste, toujours respirant profondément l'effluve des pins qui embourbait les bois. Il ne bougeait pas, cependant un sourire s'inscrivit progressivement sur ses lèvres. Ses lèvres gardait l'amertume de la plante qu'il venait d'ingurgiter.

° Pouah, jamais rien avaler d'aussi... mauvais, pour ne pas prononcer un autre mot, qui a bien failli m'échapper.. Tiens-donc, et voila que même à ma Personne je n'autorise les subtilités de la langue nouvelle et jeune.. Oo,.. °

Ses yeux plongèrent dans ceux de la demoiselle qui approchait lentement, c'était d'ailleurs la seule partie que voulait bien lui dévoiler l'ombre de son visage.

Le soir était divin, et les astres scintillaient presque dans le ciel. Il se ressourçait, et cela lui donnait l'étrange impression que sa force physique et mentale redoublait. Le firmament annonçait justement la Nouvelle Lune, il allait passé une nuit magnifique, entouré des plantes abondantes de la foret. Pourtant, plus il était tard, plus elle se faisait oppressante et angoissante. Lui n'éprouvait pas ce sentiment, bien au contraire, il trouvait une poésie de soulagement en l'air du lieux. La présence de quelqu'un près de lui avait vite fait évacuer ses vieux souvenirs d'un temps révolu. Tant mieux, il n'en demandait guère moins. Rien ne lui était plus agréable que de rester là, sur ce sol humide, entouré de ses protégés..

Il reposa son attention évadée sur la jeune fille, elle avait prononcé un unique mot, d'une voix qu'il avait apprécié, à la voix douce et étrange. Il adorait l'effet que renvoyait l'aura du mystère. Mais aujourd'hui son comportement à lui n'était ni froid, ni distant. Plutôt enjôleur et manipulateur, c'était en somme bien pire.

" Bonsoir demoiselle.. "

Dur dilemne, s'il s'arrêtait là, la conversation ne serait pas engagé, alors son interlocutrice s'en irait à pas aussi feutrés que lors de son arrivée, et il devrait embobiner les arbres, ce qui était bien moins amusant qu'un fragile être humain.. Aah, aucun états d'âmes, comme d'habitude. Décidemment, vivre avec la companie de l'école ne l'arrangeait pas.. bien au contraire, ça l'empirait largement.. Cette pensée fit naitre un petit rire intérieur, qui décida de s'échapper, un rire fin et cristallin.. faux sans doute..
Bref, en revanche, il pourrait introduire un mot de plus, qui engendrerait un longue et ennuyante discussion. Absurde..
Il opta pour un mot, mais court, simple.

[j'édite ^^ désolé]

La demoiselle ne fut pas surprise du ton qu’avait employé le mystérieux jeune homme. Elle l’observait toujours… Habillé de noir… peau très pâle… visage fin… cheveux mi-long blonds… yeux gris… et un tatouage sur la joue gauche… Il ressemblait presque à un fantôme… enfin pas tout à fait, genre horrible… non, mais plutôt… un fantôme au visage d’ange… Mais cette apparence cachait sûrement quelque chose de pas très rassurant… Rika agira donc avec la plus grande prudence possible…

Elle resta dans l’ombre, pour préserver son identité, et pour pouvoir, aussi, reculer si besoin est… Elle le quittait pas des yeux… Elle ne bougea pas quand il lui répondit, elle se contenta de fermer les yeux assez longtemps pour confirmer l’unique mot du jeune homme. Elle leva lentement le regard vers la sphère argentée qui flottait au milieu des étoiles…

_Belle nuit, n’est ce pas … ?

Avec la même lenteur, son regard revint se fixer sur l'étrange homme. Elle fit un pas, l'ombre laissa entrevoir le bas de son visage. Son pied avança une seconde fois, dévoilant le reste de ses traits, comme à leur habitude, dénués d'expression, tout comme ses yeux.
La jeune fille était habillée avec un kimono vert foncé et tenait dans sa main un éventail traditionnel à fleurs. Elle bougeait plus, mis à part, de temps en temps, quelques clignements de ses paupières et le haussement de ses épaules provoqué par sa respiration. Elle ressemble presque à une statue...

Edit Naëssé => Nan mais j'avais pas fini mon post ==', j'ai bien mis : J'édite >.>. Tant pis.. XD.

edit moi--> Pas grave, tu édites ton ou tes messages précédents, et je ferais les modifs par la suite XD...