Tu ne pourras m'eviter, tout n'est que fatalité ! [Natsume]

Yuki visitait pour la première fois la cour, ça devait faire une semaine qu'il était là mais il n'avait pas encore eu le temps de tout voir, plusieurs choses avaient chamboulé son arrivé, même si "chamboulé" n'est pas vraiment le terme approprié car là ce n'était qu'une rencontre attendu et espéré rien d'anormal pour lui. Il repensait sans cesse a elle, il avait enfin trouvé quelqu'un a qui montré de l'égard et non de l'indifférence. Tout cela l'avait mené dans un jardin, le vent d'hiver commençait à souffler doucement et l'après-midi se couchait tout comme le soleil qui met fin au jour. Le mistral s'engouffrait violemment dans sa veste pour l'entrouvrir avec hargne. En dessous, il était simplement vêtu d'un jean noir normal pas trop large ni trop étroit. Et une chemise noire finissait de l’habiller, elle semblait fine et le vent devait se filtrer à l'intérieur. Un morceau de tissu au niveau de son cou s'était rebellé et vivait presque au grès du vent, il flottait derrière lui. Sa bouche était enfouie dans son écharpe, le souffle qu'il émettait contre le châle ne faisait que réchauffé ses lèvres bleuïent par le froid, une couleur ressortant très bien avec son teint blanc, mais sa tête baissé faisait regagné a sa bouche un endroit ou se cacher. Son regard a là fois froid et pesant, timide et doux étaient mi-clos sûrement par le soleil qui arrivait pleinement dans ses yeux. On ne voyait même pas une lueur à travers son regard plissé. Ses cheveux quand a eux, ils étaient fins et avaient une couleur bleu nuit, coupée dans un carré inégale, il faisait comme bon leur semblait. Malgré ce vent il ne volait pas dans tout les sens, mais il s'écartait juste de son visage fin qui ressemblerait presque a celui d'une fille si l'on n'y regardait pas plus près.

Il avançait doucement dans la neige, voilà maintenant plus d’une heure qu'il laissait ses pas en regardant le sol, drôle d'énergumène. Il continuait de la piétiner, elle et sa blancheur. Ses mains se trouvaient dans les poches de son pantalon. Dehors il faisait de plus en plus froid et le peu d'élèves qui s'y trouvaient : rentraient pour se réchauffer. L'ineductible arriva, a force de marcher la tête baissé, Yuki se cogna la tête contre un arbre. Il eut juste le temps de mettre ses mains en arrière pour éviter de tomber lourdement sur les fesses, ses mains a moitié froides, venaient de se râper la peau contre son jean, elles étaient toutes écaillées et se trouvaient maintenant dans la neige. Il ne mit pas longtemps à se relever malgré que la douleur à la tête le tiraille. Il prit appuie sur une de ses mains et croisa les jambes pour remontées. Il se frotta douloureusement la tête. Le tronc était loin d’être fin, il devait même être l’un des plus gros de la cour.

*Bien entendu il fallut que ce soit celui-là…*

Son visage ne montrait pas la douleur, mais ces lèvres, elles commençaient a redevenir bleus ce qui le mettait plus en valeur. Il se retourna pour voir l’état de son pantalon qui était plein de neige, il le frotta avec vivacité. Puis il tourna du regard pour voir si quelqu’un avait suivit la scène sûrement hilarante pour les autres. Le vent continuait de souffler fort, ses cheveux étaient tout en bataille puis se replacèrent par la suite bien raide. Il leva la tête vers l’arbre, un sourire sur les lèvres. D’un geste il vola dans le ciel et se plaça très haut dans sur l’arbre. Il était coupé du vent, sa veste pendait sur les cotés, Yuki était installé confortablement, une jambe pendant dans le vide, l’autre sur l’arbre a moitié fléchis. Il ferma les yeux en train de penser à diverse chose comme d’habitude.

Pour lui le temps ne s’écoulait pas, il réfléchissait toujours mais quand ses pupilles se frayèrent un chemin a travers la lumière, il faisait déjà nuit. Il n’avait plus notion du temps, il fallait qu’il réactive ses cinq sens engourdit tout comme lui. Il mit la paume de sa main sur son œil droit puis ses doigts a moitiés rétracter se détendirent et glissèrent dans ses cheveux, il les repoussa dans un même geste. Yuki étira ses deux jambes puis ses bras aussi, il baya et mit sa main sur sa bosse qui s’était malheureusement elle aussi réveillée, mais rien n’était visible de l’extérieur, c’était juste une blessure interne.

Il plongea alors ses yeux au loin, la lune était déjà et le soleil semblait être caché depuis une paire. Il devait être au alentour de 21h00 peut-être plus, peut-être moins : il n’en savait strictement rien et ça l’importait peu. Puis son regard descendit jusqu’au sol, il s’apprêtait a sauter de l’arbre, mais il hésita car quelqu’un était là…

L’hiver était déjà bien avancé. Dans la cour de l’académie de Magie, s’élevait un vent glacial, soulevant ça et là quelques feuilles roussies. Le temps était plus apte à savourer le réconfort d’une pièce chauffée, mais la jeune fille ne l’entendait pas ainsi.

Natsume arpentait, livre à la main, l’extérieur du bâtiment. Ni le froid, ni la légère brise omniprésente n’aurait pu la laisser s’enfermer dans sa chambre, seule à étudier longuement pour ses examens. Il fallait qu’elle s’aère le corps et l’esprit…

Et il est vrai que, pour elle, une période morose et emplie de faux espoirs s’ouvrait non-chalement à elle. Qui su le pourquoi de cette pseudo-tristesse... elle se lisait dans ses yeux... personne n’eut pu la consoler comme il se doit. Alors pour ne point inlassablement s’initier aux arts de la dépression, la botaniste devait sortir… voir le monde revêtir son manteau de neige… s’évader.

Son long manteau en daim s’animait gracieusement derrière elle. Tout semblait figé, mis à part les feuillages dépourvus de toute âme… et le seul échos réussissant à briser ce statique silence était celui des talons de la jeune étudiante. Ses pas se faisaient rapides, tant elle voulait échapper à cette ombre noire qui l’envahissait…

* Alors alors… prendre une racine de Ginseng… mhm… ajouter à cela… une tige de…*

Les sens en alerte, l’apprentie de la Nature leva brusquement la tête, sans but réellement précis… Quelqu'un était dans les parages, elle le sentait… le 6ème sens féminin dit-on. Une présence donc… le livre refermé vivement, elle épiait les moindres recoins de la cour.

* Non non non pas lui… je vous en pris… *

Son cœur fut soudain pris de palpitations irrégulières et douloureuses, et elle était alors à l’affut du moindre mouvement qui s’animait devant elle…

* Pas lui, pas lui, pas lui… *

Resserant son livre contre sa poitrine, elle aperçut vainement une silhouette, sur les hauteurs d’un arbre… Elle ne put reconnaître sur le moment, que la noirceur de ses cheveux, un manteaux noir s’agitant légèrement au rythme du vent… Un brun… brun…

* Mhm… c’est bon… *

Natsume repris lentement une respiration normale, ses tempes ne la faisant plus souffrir. Effleurant l’écorce de l’arbre qui se trouvait près d’elle, elle tenta d’identifier minutieusement l’individus qui se trouvait suspendu à des hauteurs peu communes… Mais elle venait enfin de ressentir cette aura… tant irrégulière.

Un sourire s’étendit sur son visage, même si un lourd fardeaux accaparait les traits de son visage opalin. Elle était contente de le voir… Alors… il était aussi fou qu’elle, pour s’aventurer en un temps si maussade, dans la cour de l’académie ? Même si elle savait qu’il ne faisait pas parti de ce genre d’homme, stéréotypé de la société - cela, il lui avait prouvé peu de temps auparavant -, le jeune homme l’étonnait toujours autant.

D’un geste vif, elle lui accorda un petit salut de la main, le sourire toujours présent.

- « Coucou Yuki ! »

Sa voix brisa de nouveau le silence que lui infligeait la nature, l'expression emprunte de joie… limitée cependant. De là où elle était, elle ne pouvait l'apercevoir que brièvement, alors elle restait en plan, ses pupilles grisées fatalement attirée par cet être tout à fait fascinant.

La voix de Natsume perça aussi bien le vent que le silence. L'atmosphère froide se laissa guider par un souffle de chaleur, de fines paroles furent glissées jusqu'a Yuki. Il commença à s'échapper de sa bulle, la coquille venait d'être fragilisé, mais tout cela lui paraissait bizarre. Elle souriait, et son sourire lui paraissait soupçonneux, un peu trop joyeux ou mielleux à son goût, pour ce qu'il lui avait fait la dernière fois... Mais il n'en avait rien a fichtre. La jeune fille aurait presque réussi a lui décrocher un sourire, mais en vain. Yuki et son regard penché vers le sol, fixant Natsume qui savait pas encore qui était ce garçon aux yeux si familier : bleu comme le ciel à ses beaux jours.

Il se rallongea en arrière sur l’arbre, presque affalé, une main et une jambe tombant dans le vide, totalement décontractés quand au reste de son corps, il tient en équilibre sur la grosse branche lui servant actuellement de sommier. Sa main droite sur son cœur, son rythme cardiaque redevenait régulier. Les paupières closes, voilà déjà au moins une minute que Natsume l’a interpellé mais lui ne réagit plus et cette créature va sûrement ne pas tarder à s’impatienter. Ce n’est pas un oubli venant de sa part, loin de là, il l’a toujours en tête et il redoute justement le pire, son obsession de la dernière fois. Il a l’impression d’avoir encore le goût de ses lèvres, sa chaleur, son mal-être sur les lèvres. L’air ébahie de la princesse lui revient sans cesse.

Il plaça soudainement ses deux mains sur sa gorge, les yeux ouverts, l’air déterminer a décroché quelque chose de sa gorge, mais rien n’était visible, a part son écharpe qui avait l’air de s’agiter toute seule et Yuki en train de la retenir de partir… En tout cas la jeune fille ne voyait sûrement rien à cette hauteur et c’est mieux ainsi car cette étrange circonstance était de plus en plus loufoque. Yuki commençait à s’agiter dangereusement et suffoqua, ses mains cédèrent prises au niveau de son cou et il glissa dans le vide, comme évanoui ou en état d’inconscience. S’il venait à s’écraser au sol, il moura. Il ne réagissait pas ses paupières étaient de nouveau fermés. Son corps donnait l’impression de planer, mais en fait non, il tombait en chute libre… Son corps semblait détendu comme si le sang ne circulait plus, le vent se trouvait coupé par la silhouette du garçon. Il risque de créer lui-même sa tombe a cette hauteur. Sa cape volait en l’air, on pouvait espérer qu’elle s’accroche à une branche mais non, à croire que quelqu’un la dirigeait pour éviter qu’il vive et reste pendu en l’air. Son châle se déroulait doucement d’autour de sa gorge, il se trouva vite découvert à ce niveau là.

Doucement il commença a ouvrir les yeux, comme si son esprit revenait en place, il bougea ses doigts, les os craquèrent les un après les autres, comme s’il avait été dans un coma profond, pourtant non, seulement quelques secondes s’étaient écoulées, ce qu’il voyait : le vide, en fait le sol surtout, il planait et ne réagissait pas au risque de s’écrasé au sol, il était toujours aussi serein. Son regard se crispa alors d’un coup ! Une aura envahissait tout son corps, son énergie n’était pas visible à l’œil nu, mais on la ressentait très bien, il venait de se réveiller. Ses muscles endoloris se mirent en éveil, ses deux bras étaient maintenant en direction du sol comme des piquets qui allaient se planter. Sa vitesse se fait de plus en plus rapide. Il concentra alors son énergie dans ses bras, il la renouvelait sans cesse.

Le temps continuait de passer toujours lentement mais sûrement ! Depuis qu’il était tombé de l’arbre, l’expression de son visage avait changé. Son regard s’était endurci et en un instant son corps flotta dans les airs, a deux mètres, certes, il aurait pu mourir, mais il était bien là, en entier. Figer dans les airs. Il était abasourdi et sous le choque, même si ça ne se voyait vraiment pas. Ses habits revinrent toucher son corps doucement, puis il posa pieds au sol. Pour le moment il n’avait aucune réaction, il ne bougeait pas et semblait encore en train de planer du moins dans un second état, son visage aussi blanc qu’un linge ne reflétait rien. Il avait froid, il prit soudain un air affolé.

* Mon écharpe! *

Il leva la tête et la vit accrocher a une branche, il fallait qu’il aille la rechercher, déjà parce qu’il avait la gorge fragile et en plus, ça allait lui attirer des ennuis. Sous ses yeux de glaces on aurait presque pu apercevoir un regard apeuré, ça cachait sûrement quelque chose, mais pourquoi une telle expression. Il remonta son col de blouson, tout a fait l’allure sobre et dur qu’au par avant mais là, il semblait froid et distant.

La belle se trouvait à quelques mètres de Yuki, il ne s’avançait pas et restait là ou il était, peut-être comptait-il prendre racine. Il baissa la tête sans même lui adresser un regard, quelle mystérieuse personne, il descend d’une drôle de façon pour la voire et maintenant, il ne la regarde même pas.

*Je n’arrive pas a sentir sa présence, l’onde que dégage Natsume me perturbe et je ne suis plus a couvert.*

Des pensées diverses traversaient son esprit, mais sans queue ni tête, impossible de savoir a quoi il pensait, ce qu’il ressentait ou autre, le regard penché sur le bas. Lui qui est toujours calme et impassible se montrait d’une certaine impolitesse avec « elle » la personne a qui il tient tant ! Ce n’était pas vraiment voulu mais il ne voyait pas comment agir ou dire, il était assez éloigné d’elle, enfin pas a des kilomètres, juste à deux - trois mètres. Aucun murmure ne se faisait entendre, respirait-il au moins ?

Les deux jeunes gens n’étaient pas loin de la forêt et la nuit déjà bien entamée donnait l’impression de se faire plus sombre et ténébreuse.

*Il rôde et ça ne va pas tarder a empirer...*

La nuit était déjà bien installée, une brume hivernale envahissait mystiquement la cour de Spirit Magic. On pouvait entendre au loin, la cloche de l’Eglise sonner la vingt deuxième heure de cette journée. Natsume se demandait pourquoi elle choisissait la nuit pour errer à l’extérieur de l’académie de Magie. C’était malgré elle, car depuis que son fiancé avait délaissé son enveloppe charnel afin de rejoindre le monde des défunts, elle ne passait plus une nuit de sommeil tranquillement…


...L’insomnie était devenue omniprésente dans sa vie. Elle avait cru abandonner ce don maléfique, héritage d’une mort funeste, lorsqu’elle avait rencontré celui qui avait réussi à rouvrir cette futile brèche en son cœur mais… Cette cicatrice n’avait cessé de croître. Plus les jours passaient, et plus elle se disait que cela avait une erreur que d’accorder tant de confiance en un seul être… en un simple humain… Non, il n’était point un ange venu des cieux, envoyé du Panthéon par ces dieux miséricordieux, afin d’assouvir ce manque qui demeurait depuis plusieurs année. Un humain, emplit de qualités et de vice… quoi de plus normal. L’amour rend aveugle, mais… était-ce de l’amour ? De l’attirance juvénile… là encore, quoi de plus normal…


La jeune botaniste ne cessait d’examiner Yuki, cet être si paradoxal. Son nom pouvait représenter ce qu’il émanait… une froideur palpable et certaine. Mais elle savait aussi, que derrière ce voile, se cachait savamment celui qui avait osé… effleurer ses lèvres, avec une chaleur sans nom. Ceci, pour l’aider…Acte charitable, presque charmant à ses yeux.


Le jeune homme semblait s’agiter dangereusement sur sa branche, et Natsume resserra un peu plus son livre contre sa poitrine. Ces activités n’étaient pas réellement normales, et l’air était devenu, en un cour instant, d’une lourdeur presque étouffante.


** Et si il tombait… ! **


Elle contrôlait la flore, alors rien ne pourrait lui arriver. L’arbre était sous son pouvoir, et elle avait confiance en ses propres capacités. Un ami en péril lui faisait développer un potentiel bien plus important que lors d’un simple entraînement. Cependant, elle n’était ici que spectatrice, son regard gris, embués d’émotion, ne se libérait pas de lui.


Et il finit par redescendre, effectuant une respectable acrobatie. Il ne cessait ensuite de s’approcher d’elle, avec ce regard toujours aussi vide, qu’elle n’avait vu emplit d’émotions quelconque… qu’une seule fois. Mais là, le Vide reprenait sa place, et le Silence avait recouvert la Cour, depuis maintenant une dizaine de minutes. La jeune étudiante remarqua la gorge dénudée de Yuki… Cette peau était d’une blancheur affligeante, mais en elle, palpitait un cœur, elle le savait… elle l’avait vu et ressenti.


Avec toute l’attention que pourrait avoir une jeune femme pour son frère, elle s’approcha à son tour de lui, glissa son livre dans une poche de son manteau en daim, et dénoua sa propre écharpe en cachemire beige, l’apposant délicatement contre cette peau qui le réclamait. D’abord, elle passa l’étoffe derrière sa nuque, et ramena les deux pants sur son manteau, entre elle et lui. Sa voix brisa cette tranquillité que la nature leur avait imposé. Son ton fut cristallin, doux et léger comme de la neige.


-« Tu vas attraper froid sinon… »


Un rire s’échappa d’entre ses lèvres glacées, on eu pu le croire forcé, mais il était l’étrange mélange de la nervosité et du réconfort. Devant la gorge encore découverte de Yuki, elle forma enfin un nœud , et, par pudeur, s’écarta très légèrement de lui. Oui, sans y faire attention, elle avait établi une proximité gênante entre eux deux, et c’est ainsi qu’elle recula d’un pas, léger, hésitant. La tête baissée, elle lui murmura ces quelques mots.


-« Je me demande bien ce que tu fait ici, à dix heure du soir… Le froid est plus menaçant, et sans les lumières artificielles de l’institut, on y verrais pas grand chose… »


** Serais-tu aussi farfelu que moi ? uhuhu **


Les mèches rosées de sa chevelure chatoyante vinrent se poser devant son frêle visage, lui aussi d’une pâleur foudroyante. Le froid l’envahissait, mais pas que physiquement. Ses grelottements étaient intérieurs, impalpables et silencieux… La douce complainte de la servant de Dame Nature.

[Ô Natsume ! Je tiens franchement a m'excuser mais bon vois-tu tout ce que j'aurais du réécrire T____T Enfin, j'espere que la lecture tout aussi amusante sur fond blanc que sur fond noir ! Bonne lecture chere Princesse ^^]

[Je suis déçu de mon travail, car c'est vraiment pas bien de cette manière >.>]