Shiro Takumi
Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 31/07/2007
°¤_ Infos _¤° Vie: (100/100) Elément: La Terre n'appartient pas à l'homme, c'est l'homme qui appartient à la Terre... Magie: (200/200)
| Sujet: Takumi Shiro Jeu 2 Aoû - 5:08 | |
| "Les choses sont ce qu'elles doivent être, j'en suis certain à présent..."
Nom : Takumi
Prénom : Shiro
Age : 29 ans
Date de naissance : 31 octobre 1978
Sexe : Masculin
Classe : surveillant
Concernant les pouvoirs :
Elément contrôlé : La Terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la Terre.
Armes :
Autour de la taille du jeune homme se tient une ceinture de toile qu’il porte au quotidien. Une escarcelle de cuir sombre y est discrètement accrochée, fermée par un lacet noir. A l’intérieur de celle-ci, de petites pierres de formes, tailles et couleurs diverses, enfouies là comme un trésor caché. Il porte toujours sur lui un couteau très simple à la lame pliable, non pour se battre mais par pur souci pratique. Il l’utilise parfois pour sculpter écorces et bouts de bois lorsqu’il se promène en forêt, chose qu’il apprécie particulièrement.
Descriptions :
Physique :
Des petits yeux fins aux pupilles noires, un nez droit, une bouche bien dessinée et des pommettes saillantes composent son visage anguleux. Ses sourcils forment une courbe étrange qui lui donne une mine perpétuellement interrogative. Il les fronce facilement lorsque quelque chose le dérange ou l’interpelle ; il manie d’ailleurs bien mieux le regard que les mots. Quelques mèches d’un brun clair assez terne, semblant avoir été coupées négligemment, voilent pourtant le haut de son visage la majeur partie du temps.
De taille moyenne, Shiro donne à voir une silhouette équilibrée. Ayant grandit à la campagne, son corps s’est naturellement formé aux travaux manuels. Il a les jambes d’un gamin qui aimait parcourir la forêt, les bras d’un homme qui a longtemps travaillé aux champs, le corps des « Takumi » ; ces artisans aimant leur terre, leur pays, leurs traditions. Quant à ses vêtements, il aime être très simplement vêtu. Issu d’une famille modeste, il porte généralement un pantalon de toile large, une chemise de lin et, parfois, une veste simple posée sur l’ensemble. Il a toujours pensé que l’essentiel était de se sentir à l’aise dans des vêtements propres, le reste lui importe peu. Le seul ornement visible est une ficelle quelconque attachée en trois tours à son poignet, usée par le temps. Sur son front, une étrange marque cachée entre les mèches qui lui barrent le visage. Il n’en parle jamais, comme si elle avait toujours existée, comme si elle n’avait aucune importance. C’est d’ailleurs probablement le cas… Enfin, une sacoche de cuir noir également ternie par les années semble l’accompagner où qu’il aille.
Mémo RP :
Taille / poids : 1m75 / 68kg Cheveux : brun clair, mi-longs Yeux : Fins, pupilles noires Vêtements : Simples, amples, dans les beiges, blancs cassés, bruns…
Caractère :
Pour cerner le caractère de Shiro, le plus simple serait peut-être de le suivre lors d’une de ses promenades matinales. Semblant en parfait accord avec son environnement, il aime passer des heures en tête à tête avec la Nature, arpenter les forêts et les plaines, marcher toujours plus loin, comme s’il cherchait à fuir quelque chose. Amoureux du voyage, il a du mal à s’éterniser dans un même endroit et pourrait plus aisément être qualifié de nomade que de sédentaire. La recherche de la solitude est pour lui essentielle, il semble se joindre à ceux qui préfèrent être seuls que mal accompagnés. Pourtant, s’appliquant à suivre les enseignements de son père, il s’efforce à ne pas s’isoler continuellement et tente de rester rattaché par un fil à ses « semblables » qui ne lui semblent pas aussi semblables que cela… Franc, déterminé, il est souvent gauche dans ses paroles, ce qui est peut-être une raison au fait qu’il parle si peu. Il doit faire partie de ceux qui pensent que l’accord avec soi-même prime sur la relation avec les autres. Il est heureux de sa condition d’être humain, bien qu’il envie parfois la quiétude des arbres. Simple, facilement contenté, il n’est pourtant pas un grand blagueur qui croque la vie à pleines dents. Il vit, c’est l’essentiel. Il sait profiter de petites choses simples que d’autres trouveraient insignifiantes, il peut sourire seul devant un lever de soleil ou une pluie battante, il ne croit pas au hasard et accepte les choses comme elles viennent. Il n’a aucun mal à donner de son temps s’il juge la cause bonne. Il ne s’attardera pas sur des choses qu’il juge futiles ou insensées et préférera souvent s’éclipser discrètement lorsque la situation lui paraîtra pesante ou inintéressante. Enfin, le regard des autres est une chose dont il n’a que faire. Il a sûrement déjà dû entendre bien des remarques concernant sa vie sans attaches et trop simpliste au goût de certains, il ne trouve aucun intérêt à y prêter attention.
Mémo RP :
Solitaire, indépendant Franc, parfois blessant Déterminé, généreux
Histoire :
Nous sommes en 1925, dans le petit port d’Hachinoe. Hideaki Takumi est né ici, dans une famille de pêcheur renommée au village. Depuis peu, il s’est marié et partage avec sa nouvelle compagne des rêves de voyages. Pêcheur comme son père et le père de son père, il passe ses journées en mer et rentre le soir au foyer, décrivant à sa femme les images dont il s’est imprégné durant le jour. L’horizon si lointain, le lever de soleil sur l’eau sombre et le vent qui souffle dans les voiles de la petite barque, donnant au jeune homme l’envie d’aller plus loin, de partir vers le large... Déterminé à suivre ses rêves, il a traversé la mer quelques années plus tard aux côtés de sa femme pour aller s’installer dans les montagnes de Primorskiy, à l’extrême sud-est de la Russie. Le jeune couple, insouciant peut-être, optimiste sans doute, a recommencé sa vie dans cette contrée bien différente, vivant de pêche et d’élevage, d’agriculture et d’artisanat. Pourquoi étaient-ils partis ? Peut-être simplement pour rompre avec les habitudes, pour suivre leurs rêves, leur instinct… Qui le leur reprocherait après tout ?
Plus de cinquante ans ont passé. Yasahiro, le petit fils d’Hideaki vient d’avoir trente ans. Sa femme, Chisato, attend son quatrième enfant. Celui-ci naîtra en automne, un jour de pluie. Ils l’appelleront Shiro.
Comme s’il n’attendait plus que de voir cet arrière petit fils pour repartir en paix, Hideaki posa une main sur le front du nouveau-né, murmura quelques paroles à voix basse et s’éteint en silence, un sourire aux lèvres. On l’enterra au pied d’un vieux chêne centenaire et l’on chanta quelques prières qui s’envolèrent au vent. Ce fut une journée étrange, la célébration de la vie et de la mort, sûrement un rappel simple, pour signifier à l’homme qu’un jour viendra où il retournera à la Terre. Sur le front de l’enfant, à l’endroit même où le vieillard avait posé sa main, était apparut une discrète empreinte, comme une perle sombre incrustée dans la chair de l’enfant.
31 octobre 1988, Shiro à dix ans. Yasahiro, son père, lui remet une lettre écrite par sa mère peu avant sa mort.
« Octobre 1983. Mon amour. Lorsque tu liras cette lettre, je ne serai plus. La maladie m’emporte peu à peu, je sens mon corps faiblir mais mon cœur à encore tant à te dire. Tu cours autour de moi en riant, comme si tu ne saisissais pas le sens de cette fatalité et cela est si beau. J’espère que, lorsque tu liras ces quelques mots dans plusieurs années, tu comprendras un peu mieux et m’excuseras de t’avoir laissé grandir loin de moi. Mais je t’en prie, sèches tes larmes. Reste le petit garçon que tu étais, riant et insouciant. Je n’ai pas choisi de partir mais la vie en a décidé ainsi. Les choses sont ce qu’elles doivent être. Si je m’en vais, c’est que mon chemin sur cette Terre s’achève aujourd’hui. Le tien continu, mon fils. Je me surprends à espérer que, tout comme ton arrière grand-père, tu t’éteindras un jour d’automne, le sourire aux lèvres et le cœur apaisé. Mais ce jour est loin mon amour. Très loin. Le chemin de ta vie ne fait que commencer, prend-en soin. Tu m’as demandé, avec ce sourire irrésistible dont tu as le secret, pourquoi tes frères, ton père et moi ne portions pas également cette marque qui orne ton front. Je ne puis te répondre directement car je ne sais moi-même la signification exacte de cette empreinte. Elle vient de ton arrière grand-père, il disait vouloir poser son regard sur mon quatrième enfant avant de s’éteindre et c’est de cette manière que les choses sont arrivées, comme s’il savait à l’avance que son heure était venue. Nous t’avons donc appelé Shiro, le quatrième fils. N’oublie jamais d’où tu viens mon amour. Tu es le fils de l’Artisan et de la Terre, tes ancêtres foulaient celle du soleil. Celle-ci coule dans tes veines comme elle coule dans les miennes. Peu importe le sol que tu fouleras, ton cœur lui ne portera qu’une seule et même origine, celle de la Terre. Pardonnes moi Shiro, car je n’accompagnerai plus tes pas désormais. Je m’éteins moi aussi comme le soleil qui se couche sur la mer, là bas à l’horizon. Le ciel s’assombri et garde pourtant cette clarté indescriptible qui réchauffe les cœurs. Je serai à jamais présente dans le tien. Je t’aime. Ta maman. »
Automne 1993, Shiro vient d’avoir quinze ans. Chaque jour, il aide son père aux champs, avec un entrain naturel, une détermination étrange… Mais aujourd’hui, il est ailleurs. Agenouillé sous le vieux chêne, il semble recueilli. Les mains jointes sur ses genoux, paumes tournées vers le ciel, il parle à sa mère.
*Je sais aujourd’hui ce que signifie cette marque. Je ne sais pas si je dois m’en réjouir ou non, mais les choses sont ainsi. Comme tu me l’as enseigné, j’accepte ce destin qui semble être le mien. Mon père m’a remis un petit sac de cuir noir qui appartenait à son grand père, celui même qui a déposé cette empreinte au sommet de mon visage. Elle contient plusieurs pierres de petites tailles, d’une beauté simple. Je passe des heures à les contempler, comme si elles dissimulaient un message, une explication à tout ce silence. C’est ce même silence qui me répond. Je vais partir. Tu m’as demandé de ne pas oublier d’où je viens, j’y retourne donc. Je veux voir ce pays du soleil, je veux fouler ma Terre. Je veux rejoindre le sol de mes ancêtres bien qu’il me faille quitter ma famille pour cela. Je sais pourtant que tu comprendras ma décision, cela parce que tu es présente en moi, parce que tu lis mes moindres pensées. J’ai besoin de partir pour mieux comprendre, besoin de m’éloigner pour mieux me rapprocher. Papa me demande souvent de faire des efforts pour ne pas trop m’isoler, ce voyage sera peut-être une carte de plus dans ma volonté d’appliquer ses conseils. J’ai relu ta lettre aujourd’hui. Je partirai demain, à l’aube. Ne me demande pas de te pardonner Maman, tu n’as rien à te faire pardonner. C’est sûrement à moi de te demander pardon. Je pars sans prévenir. Mais les choses sont ce qu’elles doivent être. Je t’aime tant.*
Se levant en silence, les yeux embués de larmes, il baissa un instant les yeux sur la tombe d’Hideaki Takumi. *Voilà. Je suis prêt.* Tournant les talons, il repris le chemin de la vieille maison. Cette nuit là, il passerait ces dernières précieuses heures en compagnie de ses frères et de son père.
Octobre 2003. Dix années ont passées. Dix longues années durant lesquelles Shiro a appris à connaître la Terre. Trois ans durant, il a arpenté les vastes terres du Japon. La quatrième année, il a trouvé celui qu’il cherchait. « Les choses sont ce qu’elles doivent être ». Il ne l’a jamais oublié. C’est peut-être la raison pour laquelle son maître l’a accueilli sans grand discours, comme s’il savait déjà que les pas du jeune garçon le mèneraient chez lui. Le vieil homme lui a enseigné patiemment, six années durant, l’amour de la Terre et le dialogue avec celle-ci. Durant ces six années, Shiro a appris à l’écouter, à la comprendre, à répéter son chant. On ne connaît que les choses que l’on a pris le temps d’apprendre à connaître. Aujourd’hui, Shiro connaît la Terre. Il a remercié humblement son maître et s’en est allé en silence.
Après plusieurs jours de voyages, le jeune homme est arrivé dans son pays d’enfance. Reprenant les sentiers qu’il arpentait petit, il s’est rendu à la maison de son père. Comme si rien n’avait changé, il l’a trouvé aux champs, bêchant la terre humide sous le soleil matinal. Un discret sourire ornant son visage, il s’est approché de lui silencieusement et a baissé le regard, demande implicite d’un pardon déjà accordé. De sa main rêche mais pleine de douceur, Yasahiro a relevé le menton de son fils pour plonger son regard dans le sien. Une lueur de joie éclairant son visage, il n’a eu que ces quelques mots simples pour accueillir son enfant : « tu as grandi mon fils ». Shiro, par respect, n’a rien répondu. Les cheveux de son père commençaient pourtant à gagner en sagesse, la neige semblait par endroits s’y être arrêtée…
A genoux au pied du vieux chêne, il parle à Hideaki.
*Je suis revenu. Je repartirai bientôt car mon chemin ne s’achève pas ici, mais je voulais venir me recueillir à tes côtés. Aujourd’hui encore, je ne sais pourquoi tu as désigné le quatrième fils pour porter ton empreinte. Néanmoins, je connais à présent le langage de la Terre. Elle t’enveloppe, oh, père de mon grand-père. Et, comme toi, elle m’enveloppera un jour. Les choses sont ce qu’elles doivent être, et je te remercie pour cet enseignement. Je porterai avec honneur la marque de la terre, la marque d’Hideaki Takumi. Puisses-tu reposer en paix à l’intérieur de celle que je foulerai encore longtemps avant de te rejoindre.*
Quelques mois plus tard, Shiro est reparti, laissant à nouveau derrière lui la maison de son enfance. Sans pouvoir y apporter d’explication, il avait l’étrange conviction que sa place se trouvait quelque part au pays du soleil. Pourquoi toujours vouloir comprendre ? Les choses sont ce qu’elles doivent être, et le chemin continu. | |
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