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| +° Le bain floue de l'Aube, ou le Commencement +° | |
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Naesse ┼ Admin ┼
Nombre de messages : 32 Age : 32 Age Virtuel : ET TA MÈRE Arme : un gode-michet et l'anus de MADREAPER Petit(e) copin(e) ? : ma main droite ! Date d'inscription : 20/07/2007
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| Sujet: +° Le bain floue de l'Aube, ou le Commencement +° Lun 30 Juil - 12:54 | |
| Une transe habituelle le consumant recommençait de nouveau à guider ses pas. Cet fois-ci son instinct le téléporta à l'intérieur de l'académie, la pièce du passé et des souvenirs, composant à ses yeux le coeur même de chaque bâtiment, l'esprit rappelant ses mémoires. Les instants de sobriété de son âme se faisaient de plus en plus rares, et les tourments recommençaient doucement à affaiblir son esprit du vague et éphémère bonheur. Il noyait alors l'ennui dans la découverte de cet établissement qu'il avait tant recherché. La mélopée triste de la mélancolie le berçait de la souffrance du passé. Il essayait de ne pas l'entendre, ne pas croire ce qu'elle racontait... Pourtant il n'avait aucune envie de se faire repentir de ses actes, et le pardon n'était qu'un mensonge, une idiotie que l'on dit à un enfant en lui faisant croire qu'il peut arranger les choses. Malheureusement la technologie moderne ne permettait pas encore les retours au passé, ou encore l'appel des esprit.. Il arrivait à oublier ou à perpétuer le souvenir de ces "oeuvres" sans en ressentir de remords, alors pourquoi le malheur s'abattait-il encore et toujours sur son être ? Quelle était la force prisonnière en lui même qui lui faisait ressentir le mal et la torture. Les chaines des Enfers décidement ne lachaient pas facilement prise. Une brume matinale voilait l'horizon, et la rosée de ce nouveau jour parsemait l'herbe fraiche de l'académie de sa tendre humidité. Pourtant les escaliers, et ses pensées conduisirent Naëssé à la bibliothèque, ce fabuleux enchevêtrement d'étagère sur lesquelles dorment les berceuses insoupçonnées, les illusions du futures et les secrets passés. Les livres de la démence et ceux du chaos, ceux de la joie et du rire. L'ironie de la nouvelle génération vivante avait tort de sous-estimer cet art dramatique qu'est l'écriture, heureusement que quelques uns était là pour relever la bassesse du niveau des autres. Que de faiblesse de ce monde... Le parquet ciré du sol craquait sous ses pas, et un arc-en-ciel éclaira faiblement la froideur de ses jours. Depuis trop longtemps la lagune dorée à l'aurore avait disparu du gris de ses yeux, et aujourd'hui se perdait dans leur immensité. Un sourire d'enfant éclaira son visage frêle et pale, tel un ange... Un tourbillon de couleur flottait en lui et les livres vagabondaient dans la salle. Tout ça n'étant seulement que la sensation produite par la vue des précieux ouvrages qui l'avaient autrefois sauvé d'une sur dépression. Il devait être aux environs de quatre ou cinq heures, c'était si beau. Comme quoi un rien peut soulever une montagne de sentiments et guérir d'un mal. Ses doigts longs et fins se tendirent gracieusement et attrapèrent de leurs bouts un bouquin à la couverture brune, teintant vers le rouge foncé, relié à l'argent. Ses yeux parcoururent les lignes, cela faisait si longtemps. Bien que l'écriture était superbe et faite à la plume dans ce livre, le style était tout à fait différent de celui qu'il avait connu. Déjà c'était un ouvrage philosophique, intitulé Indésirables Utopies, comme par hasard. De toute évidence, l'enchantement de l'ouvrage et la magie des mots parcouraient entièrement son corps d'une sensation de bien-être. Quoiqu'il en soit, le garçon était particulièrement en accord avec les idées préconcises de l'auteur sur ce qu'il avait écrit, et son opinion était ici partagée.
* "...Ne possédons-nous pas chacun un rêve innateignable ? N'avons-nous donc jamais caressé l'hypothèse, ou tout au moins espérer qu'il fut un jour réalisable ? Que d'ennui qu'attendre la déplorable ironie du sort créant le désespoir s'abattant sur nous à chaque déception, puis l'illusion à nouveau inespérée du dénouement heureux de ce cercle infernal. Tout personne saine d'esprit aurait à affronter ce vain dilemne, cette fameuse utopie dont nous faisons mention, ceci même en admettant la lucidité d'une personne interrogée, tristement futile ici. D'autant que l'effet dramatique de ce supplice du "vouloir sans avoir" peut parfois léguer une démence considérable chez un individu de..." *
Naëssé savait tout cela, et était en tout cas le premier à admettre cette déchéance du genre humain tout en en étant la victime favorite. L'esprit des Hommes est décidement faible, et si aisément corruptible. Deux notions auxquelles peuvent s'ajouter beaucoup trop d'autres à son gout. Après tout, l'Oeuvre de la Vie n'était-elle pas aussi au départ une utopie ?
Au moins, cette lecture avait eut pour conséquence de lui changer l'esprit, de tourner ces pensées ailleurs, ce qui était un avantage...
Un bruissement le sortit pourtant de ses songes éternels, bien que pas du tout inquiet, il avait appris plus jeune à se méfier, et se retira péniblement le nez de sa lecture, furetant du regard les alentours. La salle était parfaitement silencieuse, mais la présence de quelqu'un était indéniable, il ressentait dans la pièce une autre respiration que la sienne, une présence, et un fine odeur de parfum extérieur au sien. La lumière était éteinte, et le seul éclairement était une petite fenêtre de pierre, sans vitres, tout au fond. C'était pourquoi il avait pris une petite lampe à huile, qu'il soupesait de sa main gauche. Le livre glissa involontairement de son autre main, et, au même instant, un pas silencieux racla le sol quelques mètres derrière lui. Les cours commençaient beaucoup plus tard, et la cafétéria pour prendre le petit déj n'était pas encore ouverte, alors que faisait quelqu'un d'autre que lui à cette heure dans la bibliothèque ? La réponse se fit vite entendre... Surement la même chose que lui, chercher des réponses, ou tout simplement en trouver les questions... La porte claqua soudain, puis d'un lourd tintement se verrouilla. Il ne pouvait désormais plus s'en aller, mais aucune peur ne se faisait ressentir en lui. La personne était toujours dans la salle, il en était convaincu, de la à savoir pourquoi la porte s'était refermé toute seule... Peut-être le vent, pourtant elle s'était verrouillé. Le sujet ne l'intéressait pas de toute façon, prisonnier ou pas, la solitude ne le démangeait pas, et l'envie de parler avec une personne pourrait lui être utile, surtout si celle-ci avait les mêmes centres d'intérêts que lui d'être ici. Après tout, pourquoi pas. Il se faufila donc entre les étagères, recherchant âme qui vive en ces lieux, tel un serpent se glissant d'une vélocité silencieuse à la poursuite d'une quelconque proie à dévorer. Bien qu'il ne souhaitait lui dévorer personne. Il avait posé sa lanterne sur une petit table basse en bois de rose, ce qui était étonnant pour une école, d'avoir une telle qualité et un tel luxe au niveau des meubles. Il lui vint alors à l'esprit d'utiliser son pouvoir afin de distinguer si l'individu en question était de son même élément. Il n'eut besoin que de quelques courtes secondes pour trouver la réponse à cette interrogation. Mais il se rendit vite compte que le savoir ne lui servait absolument à rien.. Le jeune homme fit volte face d'un mouvement d'une rare fluidité, puis se retrouva en face de la personne, qui avait l'air tout aussi étonnée que lui. Etonnée car il se trouvait nez à nez avec une jeune fille. Il reprit très vite son air amusé avant d'annoncer :
" mmm... Nous serons visiblement enfermés ici avant un bon petit moment avant que quelqu'un ne se bouge pour nous ouvrir... "
Dernière édition par le Mar 31 Juil - 0:08, édité 5 fois | |
| | | Ayshan
Nombre de messages : 108 Age : 36 Age Virtuel : 18 Date d'inscription : 05/01/2007
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| Sujet: Re: +° Le bain floue de l'Aube, ou le Commencement +° Lun 30 Juil - 14:10 | |
| Elle avait passé la majeure partie de la nuit dehors, arpentant la forêt à la recherche de quelques Agaric qu'elle avait récupéré sur les troncs des vieux chênes qui bordaient le sentier menant aux ruines. Elle aimait la fraîcheur de la nuit, le silence surtout. Ce silence enveloppant qui apaise tant. Depuis qu'elle était arrivée à l'école, elle fuyait son enceinte aussi souvent qu'elle le pouvait, se réfugiant ça et là, au gré de ses pas. Poussant la promenade plus loin, elle avait rejoint les vieilles pierres usées des ruines, et s'était assise là, au pied du vieux chêne qu'elle aimait tant. Elle avait passé plusieurs heures à tailler l'écorce des polypores, sculptant ainsi de larges bandes d'amadou qu'elle avait ensuite glissées dans son sac de toile qui ne la quittait pas. La nuit était tombée depuis déjà plusieurs longues heures et la fatigue commençait à gagner son corps. D’un geste précis, elle avait déroulé le vieux hamac de tissus beige accroché à son sac et l’avait suspendu à deux branches robustes de l’arbre. Esquissant un bâillement, elle s’était assoupie là, son corps enroulé dans la courbe de toile qui se balançait au vent.
Une heure plus tard, tout au plus, elle s’était fait réveillée par quelques gouttes de pluie bien pénétrante qui avaient commencé à refroidir la température de son corps à une vitesse effrayante. L’idée de s’envelopper dans un amas de lianes et de mousse était tentante mais, après réflexion, elle s’était imaginée dans son lit moelleux et douillet, bien au chaud à l’abri des hauts murs de pierre de l’école. L’humidité et le vent ne faisant pas bon ménage, et la pluie redoublant de violence, elle avait décidé de rentrer. Roulant le hamac en boule, jetant le tout sur son épaule au côté de son sac, elle était repartie d’un pas rapide sur le petit chemin ou l’eau avait déjà formé des rigoles, créant ça et là des paquets de terre humides qui collaient aux semelles de ses chaussures.
Un quart d’heure plus tard, trempée, elle avait poussé le vieux portail de fer forgé du lycée et s’était pressée vers la lourde porte de bois qui donnait sur le hall. A sa grande surprise, elle l’avait trouvé close. Etait-ce les nouvelles instructions liées à quelques rumeurs sombres lancées par des élèves en manque d’action ? Le plan adopté pour les soirées pluvieuses ? Ou était-ce simplement une habitude à laquelle elle n’avait pas encore eu l’occasion de se cogner le nez ? Le résultat était pourtant le même, triste ironie du sort, elle se retrouvait enfermée à l’extérieur de son « chez-elle » qu’elle ne considérait toutefois pas réellement comme tel. La pluie n’avait pas cessé et elle commençait à grelotter sérieusement. L’image d’un bon feu de bois s’imposa à son esprit et lui permit de réunir un semblant de motivation pour inspecter les environs. D’une main, elle ôta la capuche de son sweet kaki et écarta les quelques mèches qui s’étaient aisément collées à son visage humide. Un coup d’œil au mur principal lui permit de repérer, côté sud-est, une petite lucarne de pierre qui ne comportait aucune vitre. S’approchant, elle se hissa sur quelques pierres du bâtiment et jeta un œil à l’intérieur. De hautes étagères emplies de livres divers, éclairés par la seule lueur de la lune, lui apparurent.
*La bibliothèque ! Je ne pouvais pas trouver mieux !*
Rassemblant le peu de force qui lui restait, elle appuya ses bras sur le chambranle de l’ouverture, poussa son sac à l’intérieur et se glissa à son tour dans la pièce sombre. Pas très discret comme entrée, mais la bibliothèque était sûrement déserte en cette heure avancée de la nuit. Alors qu’elle esquissait quelques pas vers la porte, dans l’espoir de rejoindre son lit au plus vite, un claquement sec se fit entendre, résonnant un instant contre les rangées de livres qui étouffèrent le bruit rapidement. S’en suivit un cliquetis métallique, celui d’une clé qu’on tourne dans une serrure. Elle fronça les sourcils en contournant la dernière rangée qui la séparait encore de la sortie.
*Non… franchement, ça serait trop bête.*
Elle en était pourtant quasi certaine maintenant mais refusait de s’en convaincre, on venait bel et bien de clore la seule issue qui aurait pu lui permettre de passer une fin de nuit agréable. Elle essaya toutefois vainement d’appuyer la poignée de métal dans l’espoir de voir la porte s’ouvrir. Peine perdue. Un élan de profonde déception gagna son esprit. Trempée, dégoulinante de partout, ses cheveux noirs toujours emmêlés et collés à son visage, elle se sentait lasse. Elle avança un pied, puis un autre, et observa les environs plus en détails à la recherche d’un endroit sec où elle pourrait se terrer pour les quelques heures qui restaient. Mais, alors qu’elle contournait une petite table de bois sombre, elle se rendit compte qu’une lumière plus intense que celle des rayons de la lune qui perçaient à travers la petite fenêtre éclairait la pièce. Tournant son buste vers la gauche, elle aperçut à travers une rangée de livre une petite lanterne posée négligemment sur une autre table. A qui donc appartenait-elle ? Elle n’eut pas le loisir de réfléchir à la question plus longtemps. Une ombre se détacha de l’obscurité pour atterrir devant elle, en un éclair. Avant même qu’elle ait pu voir son visage, la silhouette lança une phrase banale sur un ton enjoué. Effectivement, ils étaient enfermés, mais le fait qu’ils soient deux ne semblait pas ravir la jeune fille. Elle se força néanmoins à cacher cela aux yeux de l’inconnu et en profita pour le regarder plus en détail. La faible lueur que crachait la lanterne lui permit de distinguer un visage pâle aux traits fins, des yeux d’un gris clair dont l’un orné d’un étrange symbole noir, une allure fine et élancée. Pour compléter l’ensemble, une chemise de lin blanc surmontait un pantalon noir plutôt banal, et un chapeau enfoncé négligemment sur la tête aux cheveux d’un blond presque blanc finissait le portrait. Il devait avoir son âge. Curieusement, la première pensée qui traversa l’esprit de la jeune fille ne fut pas un jugement hâtif mais bien un questionnement qui aurait pu lui être utile.
*ça serait plutôt chouette que l’élément de cet inconnu soit le feu… va savoir pourquoi j’aimerais bien une petite flambée pour me réchauffer et, cramer de vieilles écorces avec mon briquet ferait sûrement bien des dégâts.*
Mais que répondre à cette interpellation étrange ? De caractère assez indépendant, elle se sentait toujours mal à l’aise en face d’un autre, ne sachant jamais quels mots utiliser, quelle attitude adopter. De cette manière, elle n’en adoptait aucune, restant tout à fait neutre, naturelle. Mains serrées dans les poches de son sweet toujours dégoulinant, droite, jambes serrées dans son baggy large qui laissait lui aussi échapper quelques gouttes d’eau, elle l’observait sans parler. Sans ouvrir la bouche, elle laissa échapper un peu d’air de son nez et un petit « hum » d’approbation se fit entendre. Et puis, comme si elle avait enfin trouvé un sujet de discussion passionnant, une lueur passa dans ses yeux avant qu’elle n’entrouvre les lèvres pour en retirer quelques mots à peine audibles et peut être incompréhensible pour qui ne la connaissait pas encore…
-T’sais faire du feu ?
S’il était rapide à la compréhension, il associerait peut-être la silhouette dégoulinante de la jeune fille au fait qu’elle désirait un peu de chaleur. Sinon, tant pis. Elle n’en n’espérait pas plus dans l’état où elle se trouvait, et espérait bien ne pas se coltiner un savant bavard, dans le genre petit rat des bibliothèques qui vous raconte pendant des heures ses lectures passionnantes. Elle n’avait rien contre les livres, au contraire, mais cette nuit là, elle rêvait plus à une couverture devant un feu de cheminée qu’à un débat profond sur le sens de sa vie. | |
| | | Naesse ┼ Admin ┼
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| Sujet: Re: +° Le bain floue de l'Aube, ou le Commencement +° Mer 1 Aoû - 20:56 | |
| Une telle situation parut premièrement risible au jeune homme, bien qu'elle ne le soit absolument pas. Le rire lui apparaissait souvent dans ces moments là... D'ailleurs la perspective de passer la fin de la nuit et d'attendre jusqu'au matin dans la bibliothèque poussiéreuse de l'école ne l'interessait guère. Enfin, peu d'autres choses que ses chères plantes n'importait à ses yeux. Son esprit pourtant décida et ordonna au jeune homme de ne pas dévoiler le rire qui le faisait frissonner de l'intérieur, et de ne montrer qu'un certain amusement de l'effet du à cette cause. Ladite cause ressemblait plutôt à l'embarras sur de la jeune fille. Il pouvait le ressentir légèrement, peut-être en conséquence du "hum" prononcé face à sa stupide intervention. A cette pensée il ne put contracter un nouveau sourire de bienséance. La demoiselle lui paraissait un peu perturbée, et il entreprit de l'observer plus attentivement au clair du reflet de lune qui venait à l'instant de naître dans la pièce. Son regard aperçut en premier l'eau boueuse qui dégoulinait sur elle. Puis il se posa sur son visage, encadré d'une cascade de cheveux de couleur noire. Ses yeux perçèrent profondément les siens, qui étaient d'un vert fort agréable. Cette teinte lui plaisait énormément, ce qui était normal de part son amour certain de la végétation. Naëssé n'était pas du du prompt à la fatigue d'une nuit sans fin, pourtant une sorte d'agacement se faisait ressentir dans ces gestes, même si son visage en montrait toute autre chose. Ses mouvements étaient moins précis et rapide, plus lourd qu'à l'ordinnaire. Il aurait voulut continuer ses lectures, mais convenances oblige... De plus passer un peu de temps avec un inconnu dans un endroit que l'on ne connaissait pas pouvait se révéler assez plaisant. La politesse et la galanterie étaient de toute façons des vertus qu'il affectionnait particulièrement beaucoup et en lesquelles il attachait beaucoup d'importance. Les quelques premières secondes furent silencieuses, le temps d'observation des deux-êtres parait-il. Vivement il par reculer d'un ou deux pas, de sorte à laisse de l'air à son interlocutrice étrange. L'idée qu'elle devait avoir un peu froid vint se mettre en avant sur les autres pensées qui traversaient alors son cerveau. L'inconnue le devança. Il ne compris d'abord pas le semblant de phrase qu'elle avait marmonner entre ses dents, il était évident qu'elle n'avait aucune envie d'être là. Malheureusement aucun d'eux n'avait le choix désormais, ils devraient se supporter qui qu'ils soient. Ca ne le dérangeait pas de toute façon. L'esprit aux aguëts, comme la plupart du temps, il compris bien vite sa suggestion. Ce à quoi il répondit calmement.
" Je ne suis pas élémentariste de feu, mais il est sur que je peux vous en fournir, avec le peu de bois qui est stocké au fond, et les allumettes qui stagnent dans ma poche."
Sans attendre de réponse audible, il s'exécuta et s'activa en allant chercher le bois nécessaire. Mais une idée néfaste à leur futur bonheur de chaleur vint s'interposer.
* Par contre j'espère que c'est pas trop interdit, parce qu'on risque d'être mal sinon... Enfin, après tout, ce n'est pas moi qui vais faire attention aux règles, ça n'a jamais été le cas, je ne vois pas pourquoi aujourd'hui j'y prendrai garde... *
Le jeune homme se rassura très vite lui-même. Il attrapa pour commencer une grosse buche, à laquelle il ajouta quelques autres morceaux de petit bois, ainsi que des vieux journaux des jours passés qui trainaient sur le comptoir de la bibliothécaire. Après quoi il put démarrer à faire le feu, qui partit d'abord d'une traite avant de lentement s'aténuer. Il remarqua non sans contentement qu'il n'avait pas perdu la main. Les vieilles tactiques n'étaient pas toutes bonnes à jeter, il fallait croire... Il ne pouvait tout de même cacher qu'il haissait le feu, pour la simple raison que c'était l'enemi formel des plantes. Il invita sa nouvelle companie d'un signe de tête amical à venir se joindre à lui, ramassant sur son passage quelques coussins déglingués pour s'assoir à peu près confortablement et les étala sur le sol autour du puissant élément. Il avait fait le feu dans un coin reculé, à côté de la petite fenêtre en arcade au motifs paiens qui ornait la salle. Ils étaient éclairés d'un dernier rayon de lune, quoique devenu faible, qui perçait encore dans le ciel. La scène était plutôt jolie et accueillante. Le résultat lui plaisait assez, bien qu'il lui était préférable la noirceur de la nuit à la chaleur incontestée d'un bon feu. Il en était si près que les flammes léchaient presque son enveloppe coporelle, sans qu'il n'est trop chaud. On entendit pendant une minute qu'elles qui crépitaient, et un oiseau, un rossignol, typiquement japonais qui piaillait sur le rebord de la fenêtre, à côté d'un vieux pot de fleurs fanées. Naëssé détourna brusquement le regard, cette vue lui était insupportable... Puis, comme pour masquer son geste, il le tourna vers la demoiselle, qui était complètement trempée...Avant de se rendre compte qu'il aurait put lui prêter sa veste, il n'en avait absolument pas besoin, elle plutôt.
" Prenez si vous voulez, elle ne me sert strictement à rien. "
Il avait prononcé ces mots le plus naturellement du monde, avec un soupçon de fragilité, en tendant la veste en question. Ensuite, om se décida à entamer un bout de conversation, au moins se présenter. Il aimait le silence, et trouvait qu'il pouvait faire se connaître deux personnes plus profondément et fortement qu'avec des mots. La parole ne lui était pas indispensable pour comprendre quelqu'un, mais les conditions l'obligeaient tout de même à se présenter.
" Au cas où ça vous intéresserait, parce que je sais que ce que je vais dire ne sert qu'à entamer un bout de conversation, je m'appelle Naëssé. Si vous n'avez pas envie de parler, mentionnez-le, mais sachez que je serai ravi de faire votre connaissance à mon tour. Et, dernière petite chose, vous pouvez me tutoyer, bien que vous n'ayez pas attendu ma permission. Enfin pour ma part je trouve ça respectable et c'est mieux ainsi... "
Ces paroles étaient un peu raffinées, il en avait conscience, mais avait tout fait pour qu'elles ne soient pas trop maniérées. Sa famille, si l'on pouvait appela ça ainsi, l'avait élevé de cette façon. C'était un peu démodé vis-à-vis de la société actuelle, mais le fait d'être différent ne lui avait jamais poser problème, au contraire. il se demandait tout de même si la demoiselle allait prendre la parole, et surtout si ce n'était pas une idiote comme on trouve en ces jours dans l'académie ou la ville. En effet il n'appréciait guère les gens qui n'avaient aucun amour propre ou même aucune conversation. Il les préférait sobres mais intelligents, et surtout qui savaient se débrouiller par eux-mêmes, sans recquiérer tout le temps l'aide des autres et une béquille pour avancer. L'inconnue n'avait pas l'air comme ça, il sentait qu'elle avait l'air différente et ne se prenait pas la tête. C'était le genre de comportement qui lui plaisait chez un individu. Enfin, comme on dit les apparences sont parfois trompeuses, et la vérité de toute façon se dévoilerait très vite. Il comptait bien tout de même garder sa part de mystère et d'étrangeté, qu'il entretenait avec passion. Il leva de nouveau un regard énigmatique vers la jeune fille, espérant une quelconque réaction de sa part. | |
| | | Ayshan
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| Sujet: Re: +° Le bain floue de l'Aube, ou le Commencement +° Sam 4 Aoû - 0:43 | |
| L’amusement qui se dessina sur le visage du jeune homme la laissa de marbre. Il n’était pas obligé de retenir sa joie, elle n’en était plus à ce genre de détail près. Les personnes qui préfèrent la solitude aux relations humaines sont souvent imperméables aux remarques des autres, conséquence probable du fait qu’ils ont déjà entendus trop de commentaires à leur sujet. Elle ne cherchait pas à faire bonne figure, ni même à se montrer agréable, elle ne lui en demandait donc pas plus. Elle se sentit par ailleurs moins à l’aise lorsqu’il entreprit une séance d’observation en bonne et due forme. Son regard sembla attiré en premier lieu par les pieds trempés et boueux de la jeune fille, chose somme toute peu étonnante. Lorsqu’il atteint son visage, elle se sentit mise à nue, comme si on l’observait pour la première fois. Etait-ce l’obscurité pesante ? Le fait qu’ils soient enfermés là ? Elle n’aurait su le dire. Mais le regard pénétrant du jeune homme la mis réellement mal à l’aise et elle ne tenta pas de lui renvoyer la pareille, car elle eut dû pour cela accepté de s’ouvrir encore plus aux yeux de l’inconnu. Elle détourna le regard, portant son attention sur la petite lucarne qui offrait toujours le spectacle de cette nuit lumineuse. La pluie avait cessé mais le vent persistait, sifflant entre les branches des arbres de la cour. Elle aimait le vent. Pour sa force, pour la fraîcheur et les odeurs nouvelles qu’il apportait, vraisemblablement aussi car il lui rappelait l’homme qui avait été à ses côtés durant ces deux années pénibles, adoucissant son quotidien à coups de rêves et d’humour…
Sans le voir directement, elle ressentait un certain agacement dans les gestes du jeune homme. Les courbes que dessinaient ses mains, ses bras, étaient sèches, rapides, comme si quelque chose le dérangeait. S’était-il senti dérangé par l’arrivée de l’adolescente ? Se sentait-il obligé de lui faire la conversation, de s’occuper d’elle ?
*y faudrait surtout pas croire ça*, pensa-t-elle en imaginant la suite. Qu’allait-il faire ? Lui proposer sa veste pour la réchauffer ou peut-être engager une conversation de convenance, avec présentations solennelles à la clef ? Elle retint une moue à cette image. Enfin, il n’était peut-être pas très opportun de se montrer sauvage et désagréable ici… Bien qu’elle préfère la compagnie des arbres à celle des hommes, elle serait bien obligée de passer quelques heures avec ce jeune homme énigmatique et il était préférable que celles-ci ne se déroulent pas en une atmosphère tendue, et cela par sa faute. Elle se força donc à esquisser un sourire timide, sans pour autant ramener son regard sur le visage de l’homme.
Il recula de quelques pas, comme pour mettre une certaine distance entre eux. Etait-ce la conséquence de son sourire ? Peut-être. Elle lui en était néanmoins réellement reconnaissante, ne supportant que très difficilement la proximité des autres. Contre toute attente, son sourire s’agrandit légèrement et elle murmura inconsciemment un discret « merci ». Celui-ci parut plus fort qu’elle ne l’aurait pensé. Un frisson la parcourut sans qu’elle ne puisse le maîtriser. Lorsqu’il répondit à sa requête d’une voix calme, presque douce, elle s’en voulu presque de s’être montrée si agressive quelques secondes plus tôt mais n’en laissa rien paraître. Il avait du être philosophe dans une autre vie pour ne point encore s’être montré agacé du comportement peu encourageant de la jeune fille. Elle faillit laisser échapper une exclamation de surprise lorsque celui-ci, affirmant qu’il allait démarrer une bonne flambée, se dirigea d’un pas sur vers la petite fenêtre en arcade. S’il n’avait pas été là, elle aurait peut-être envisagé la question, mais l’idée qu’un autre qu’elle puisse imaginer une flambée sur le sol d’une pièce regorgeant de livres la laissa bouche bée. D’ailleurs, seule, elle n’aurait sûrement pas tenté la manip à l’intérieur. Mais puisqu’il se lançait…
Alors qu’elle observait l’adolescent garnir l’emplacement du futur feu à l’aide de journaux qu’il avait pris sur le bureau de la bibliothécaire, une question lui traversa l’esprit. S’il n’était pas élémentariste du feu, quels pouvoirs maîtrisait-il donc ? Elle ferma les paupières un instant, comme pour mieux se concentrer. S’il était comme elle, en communion avec la nature, elle le sentirait rapidement. Un sentiment d’apaisement gagna l’esprit de la jeune fille. Une effluve d’humus, d’herbe sèche et de pétales de fleurs sembla un instant emplir ses narines et un sourire plus franc apparut sur les lèvres d’Ayshan. Il n’y avait aucun doute, lui aussi était élémentariste des plantes. Cela ne signifiait rien de plus, sauf peut-être qu’elle aurait inconsciemment moins de réticence à l’égard d’une personne qui, comme elle, appréciait la nature et tout ce qu’elle englobait.
Lorsqu’elle rouvrit les yeux quelques instants plus tard, elle fut presque éblouie devant la clarté du feu qui brûlait maintenant sous la lucarne. Le vent qui s’engouffrait toujours à travers la fenêtre faisait danser les flammes, le spectacle était grandiose. L’homme paraissait tout de même légèrement mal à l’aise, comme si la présence du feu qu’il venait lui-même d’allumer le dérangeait. Il lui fit tout de même signe de venir le rejoindre, invitation à laquelle elle répondit sans mal, étant donné qu’elle commençait réellement à grelotter sans pouvoir contrôler les secousses régulières de son corps. Elle s’approcha sans bruit et s’assit en tailleur sur un des coussins qu’il avait disposé autour du foyer naissant. La scène, quelque peu irréelle mais assez plaisante, semblait doucement apaiser l’esprit de la jeune fille. Approchant timidement ses mains du feu, elle ressentit la chaleur gagner peu à peu l’extrémité de ses doigts pour se prolonger lentement le long de ses mains, de ses bras… C’était comme si le peu de force qui lui restait l’abandonnait totalement pour lui permettre de décrisper ses muscles, de profiter de ce feu improbable.
Le crépitement du feu rompait discrètement le silence enveloppant, et le chant d’un rossignol lui fit tourner la tête. Là, sur la fenêtre, comme attiré par la chaleur et la lumière, il semblait contempler la scène d’un œil amusé, piaillant de contentement. A sa droite, un vieux de pot de fleur en terre cuite dans lequel quelques plantes mortes gisaient encore. Ella avait toujours détesté ces possessions incorrectes, ces gens qui délaissent la vie d’un être vivant qu’ils ont eux même arraché à son environnement. Fixant les feuilles séchées, elle murmura quelques paroles inaudibles. La plante se réduit en une poudre d’un vert satiné qui s’éleva en l’air en courbes régulières et disparut dans un souffle de vent. Puis, détournant l’attention de la fenêtre, elle la reporta sur garçon. Il paraissait troublé tout à coup, et s’empressa de baisser le regard en direction du blouson d’Ayshan. Enlevant sa veste noire, il la tendit dans sa direction en lui proposant de la prendre. L’offre était si spontanée, si naturelle, qu’elle tendit sa main à son tour pour attraper le vêtement. Comme auparavant, elle entrouvrit les lèvres desquelles s’échappa un « merci » légèrement plus contrôlé que le précédent. Etait-ce ce mot qui déclencha le flot de paroles du garçon ? Comment savoir… Aurait-elle préféré l’enceinte d’un silence rassurant et d’un feu qui crépite à cette discussion débutante ? Sûrement. Mais la fin de la tirade de Naëssé la fit rire doucement, et cet état de joie soudain l’encouragea à répondre simplement.
-Je… non ! Je ne tiens pas particulièrement au silence mais je… j’ai toujours eu du mal à construire des phrases convenables.
Le ton du jeune homme et la situation présente lui donnait tout à coup une folle envie de le vouvoyer, chose qu’elle avait généralement beaucoup de difficulté à faire. Etrange. Elle s’efforça donc de ne pas avoir à choisir.
-Merci pour le feu… et pour la veste. Je m’appelle Ayshan.
Elle se sentait si fragile tout à coup, et si… bête. Impression de ne posséder qu’un langage simple et maladroit. Elle hésita à le questionner sur le sens de sa présence à la bibliothèque à une heure aussi avancée de la nuit mais elle se ravisa. Si elle n’arrivait pas à aligner trois mots adroitement, il était fort probable qu’une telle question apparaisse comme importune aux yeux du jeune homme. Pourtant, il n’avait pas l’air de la juger sur son apparence, il s’était même montré ouvert et attentif. Mais, sans savoir vraiment pourquoi, elle baissa à nouveau les yeux sur les flammes, observant les volutes de vapeur s’échapper de son pantalon humide. Elle essayait d’imaginer la réaction du jeune homme, d’imaginer un autre lieu, une autre scène. Bizarrement, si elle l’avait rencontré dans la forêt, en fin d’après-midi, en train de cueillir quelques herbes, rien n’aurait été pareil, elle en était certaine. Elle avait toujours eu plus facile à engager une discussion sur un sujet précis, mais il se trouvait que ce n’était pas le cas cette nuit là, elle s’efforcerait donc de faire un effort pour construire des phrases correctes… | |
| | | Naesse ┼ Admin ┼
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| Sujet: Re: +° Le bain floue de l'Aube, ou le Commencement +° Jeu 9 Aoû - 22:05 | |
| [ Je m'excuse vraiment, étant donné que ça fait déja une semaine que je dois répondre à ce post, mais je devrai encore reculer ce délai d'un ou deux jours avant de le terminer. Encore une fois désolé, et à bientôt ]
Le jeune homme sentit vite que la demoiselle en face de lui avait compris qu'il détenait le même don que celle-ci, et le fait qu'ils puissent avoir ensemble ce point commun le soulageait. Pas que les autres éléments ne méritaient confiance à ses yeux.. Enfin presque. Quelques instant plus tard d'ailleurs, elle fit partir une fleur fanée en cendre. Il avait apprécié ce geste, qui avait même failli le toucher. Si peu. Décidemment, il fallait qu'il corrige ça, il tenait véritablement à ne montrer aucune marque de faiblesse, que ce soit devant elle ou quelqu'un d'autre. Pourtant, quoiqu'il fasse, son corps frêle, sa démarche, son allure et son visage vendait chez lui une impression de sensibilité et de légèreté extrème. Qu'importe, ceci était un masque qui pouvait lui rapporter des points. Des points envers qui ou quoi ? Il ne le savait lui-même. Surement la fierté folle dont il s'ingurgitait...
Quand ses yeux se reposèrent sur la jeune fille, il constata avec contentement envers son ego déja surdimensionné d'ailleurs qu'elle appréciait la chaleur, tendant des mains froides et crispées hésitamment vers lui en premier lieu, puis se laissant totallement aller au réchauffement de son corps, ankylosé par la fraîcheur du dehors. Il ne comprenait pourtant pas, lui n'avait jamais froid, ou alors il endurait. De toute façon la perspective du feu, de sa clarté et de sa température le dégoutait au plus au point. Mais avant tout ne passaient pas ses intérêt, enfin en apparence.
Le déclenchement du silence qui régnait supprèmement dans la salle se fit après la proposition de sa veste, qu'elle prit avec reconnaissance, prononçant un petit merci, qu'il perçut légèrement timide. Puis elle prit la parole, après qu'il est prononcé une succession de phrases qu'il trouvait stupide mais nécessaire un minimum. Le silence lui était refuge et terre d'accueil, mais quitte à passer quelques heures avec elle, il était ravi de faire la conversation. Ce fut un rire cristalin de sa part qui l'avait visiblement mise plus sure d'elle, et qui détendit par ailleurs l'atmosphère troublante. Pourtant sa réponse fut brève, et ce fut au tour de Naëssé de soutenir un rire enjoleur, sans être moqueur, mais plutôt encourageant. Le fait était qu'elle avait dit ne pas arriver à construire des phrases pleines, et la situation l'attendrit des gestes brusques qu'il n'avait put contenir. La dureté de son regard à la vue de la braise sifflante s'était d'ailleurs envolé.
Elle reprit pourtant la parole, en répondant cette fois-ci à sa présentation. Ce à quoi il eut immédiatement réponse.
"Ayshan... C'est un très joli prénom, je tacherai de m'en souvenir."
Ce fut une réponse simple mais sincère et profonde, sans aucune vanité. Certes c'était inutile, mais tanpis. Après tout, quitte à parler de tout ou rien. L'heure n'était pas à une conversation délicate sur la vie ou la mort... etc..etc... du genre ennuyeuse à mourir et dont il n'avait ni envie, ni conclusion hâtive à tirer. Pourtant un sentiment étrange l'envahit, la situation le rendait d'habitude glaciale, mais là c'était comme si ils étaient proche malgré la gêne. D'ailleurs, en parlant de sensations, il vit à nouveau Ayshan déconfite après ses propos. Il la fixa un instant, et compris qu'elle avait eut envie de dire quelques chose, mais s'était tout de même tut. Ce qui eut pour conséquence de le turlupiner. Soit, elle était mal à l'aise, mais aucune importance, il irait jusqu'au bout.
" Si tu as envie de poser une quelconque question, ne te retient pas. De toute façon nous sommes ici pour quelques heures, alors avec un peu de recul, tu verras que nous épuiserons vite nos ressources de paroles. Enfin si tu préfères ne rien dire, ce n'est pas moi qui t'obligerait à parler, mais il m'est craint de te mettre en mauvaise posture, donc n'hésite pas. "
Il savait parfaitement que de totue façon elle devait être en mauvaise situation, et que ces phrases ne la rendraient pas plus encleinte à parler. Mais l'encourager ne lui était en aucun cas interdit, et il n'avait rien à perdre. Quant au tutoiement, elle ne l'avait aucunement autorisé. Il en avait pourtant pris l'initiative, tachant surement l'aider à se sentir mieux, bien qu'il ne fut pas dit que cela en serait le cas.
Une envie soudaine lui vint de mieux la connaître, car bien qu'il puisse paraitre mystérieux en puissance, elle ne l'était pas beaucoup moins pour l'instant. Il ne put se cacher qu'elle dégageait, malgré son mal à parler une personnalité certaine. Le mal qu'il avait à la cerner le perturbait, il savait pourtant bien le faire d'ordinaire.
Sans un mot il se leva, tout en gardant un oeil sur le feu, et se dirigea gracieusement vers la fenêtre, plongeant son âme entière dans le ciel étoilé, et laissant son imagination filer au gré du vent qui effleurait un peu son visage. Un frisson le parcourut, et sa faiblesse du moment s'égara un instant. La magie de l'instant fut pour lui source de beauté. Il éprouvait un amour certain pour ces astres reluisants qui parsemmaient le ciel de leurs secrets. L'énergie revint comme par enchantement le combler à nouveau, bien qu'il dut vite revenir tourner les buches, balançant un grand sourire au passage, toujours attendant une réaction apparente, ou le demande qu'elle aurait voulu lui faire partager.
[ En fait j'ai put finir, bien que ce post ne soit pas aussi interessant que les autres. L'inspiration et la motivation me manque cependant pour en faire un mieux. Je me rattraperai... ] | |
| | | Ayshan
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| Sujet: Re: +° Le bain floue de l'Aube, ou le Commencement +° Sam 18 Aoû - 1:37 | |
| [Mea culpa... T'as le droit de mettre le feu aux rangées de bouquins pour la punir de ce retard impardonnable!^^ =] Une lueur étrange passa dans le regard du jeune homme. Une sorte d’étincelle de gêne ou de… elle n’aurait su le définir. Peut-être ne souhaitait-il simplement pas montrer trop de sentiments devant elle, préférant rester neutre, quelque peu distant… elle le comprenait tout à fait. Elle-même avait du mal à se montrer naturelle, préférant enfouir ses faiblesses et ses peurs derrière un rideau de fer rigide qui semblait ne montrer d’elle que la partie dure, infranchissable, inexplicable. S’ouvrir, pour elle, signifiait forcément jeter les armes, donner à l’autre une possibilité en or de frapper là où cela faisait le plus mal. C’était sûrement pour cette raison qu’elle avait baissé les yeux lorsque le regard de Naëssé avait croisé le sien, quelques temps plus tôt. La lueur de contentement qui passa dans les yeux du jeune homme lorsqu’il la vit profiter de la chaleur du foyer l’agaça légèrement mais elle n’en laissa rien paraître. La reconnaissance qu’elle lui devait était sans doute supérieur à cette contrariété passagère et si peu importante. *Arrête d’être sans arrêt sur tes gardes, Aysh… il te fait du feu, t’offre sa veste, et tu laisses pourtant tes griffes bien en évidence, tes crocs acérés, ta carapace bien en place, comme pour lui signifier que s’il fait un geste de traviole, tu le mords. Calme ! On dirait un petit animal pris au piège, apeuré, qui s’apprête à bondir d’un moment à l’autre vers la porte de sortie. Mais la notre est fermée, et la seule issue donne sur une cour humide et déserte… il ne mérite pas ça… un petit effort !*Elle se força à sourire lorsqu’il répéta son prénom, mais l’effort ne dura pas. Elle semblait réellement sincère et reconnaissante, bien qu’une impression étrange l’enveloppait. Le silence n’était pas pesant, au contraire, pourtant le jeune homme paraissait quelque peu mal à l’aise, bien que semblant apprécier lui aussi la chaleur du feu improvisé. Une des bûches centrales retomba légèrement, projetant quelques cendres aux alentours. D’un geste sur, elle tira la manche de son vieux sweet sur sa main et les écrasa une à une… Des gestes simples, précis, paradoxe étrange avec ses paroles quelque peu déstructurées. Elle profita de cet instant pour réfléchir aux paroles du garçon…*Ne pas se retenir… il ne sait pas l’effort que cela me demande… mais soit, nous avons la nuit devant nous et il faudra bien un jour ou l’autre que j’arrive à énumérer autre chose que mon prénom. Ouvre toi, Aysh ! Merde ! Combien d’effort ça demande ? Rien !! Ouvrir sa bouche et lâcher quelques mots, peu importe après tout s’ils sont dans le bon ordre, et peu importe qu’il les juge ou non. Lui parler ne va pas lui donner plus d’armes, ni t’enlever les tiennes ! Lâche un peu de leste, arrête la défensive !* Les mots de Naëssé étaient simples, encourageant, banals finalement, mais agréables à entendre. Finalement, que risquait-elle à s’aventurer dans les affres du langage ? Bien qu’elle dialogue plus souvent avec les arbres ou avec elle-même, il ne lui était pas interdit de tourner maintenant sa prose vers ce jeune homme… pourquoi cela lui semblait-il si compliqué ? Elle inspira silencieusement une grande bouffée de cet air tiède sentant la poussière et les livres anciens, et accorda les mots entre eux, formant plus de phrases qu’elle ne l’aurait imaginé… -T’aimes pas le feu ? Enfin je veux dire, ça te gêne ? T’as l’air,… un peu méfiant à l’égard des flammes. C’est pourtant toi qui l’a allumé… on l’éteint s’il te gêne. Si c’est pas indiscret, tu faisais quoi à une heure pareille perdu entre les rangées de bouquins ? Je ne t’ai pas dérangé ? Enfin, en même temps, je n’ai pas fait dans la discrétion… Elle s’arrêta brusquement, réalisant soudain qu’elle venait de se lancer dans un questionnaire digne de l’inspection du travail. Elle reporta son regard sur la pointe de ses chaussettes dont les plantes étaient dirigées directement vers le feu. Plus un réflexe qu’une réelle gêne, puisqu’un sourire fin persistait toujours sur son visage, lui donnant un petit air malicieux. Il venait de se rasseoir après s’être levé un instant pour contempler les étoiles qui brillaient encore au dehors. Il avait eu la réponse escomptée, peut-être même plus que ce à quoi il s’attendait. Cette pensée la fit sourire de plus belle, mais elle s’efforça de ne pas faire fructifier cette joie, tentant de la rendre neutre, banale, naturelle. Elle était pourtant bien plus heureuse qu’elle ne le montrait, comme si un combat personnel avait été remporté à l’instant. Ce n’était qu’une flopée de phrases non réellement intéressante mais celles-ci engageait un dialogue, ouvrait une brèche dans la carapace qu’elle s’était construite et, bien que cela change considérablement l’état d’esprit de la jeune fille,, un étrange sentiment de bien être s’empara d’elle l’espace d’un instant. Et avant que celui-ci ne s’en aille, elle ajouta dans un souffle : -Euh… surdose mal formulée… enfin, euh… j’ai parlé beaucoup, quoi !Elle hésita un instant et ajouta en riant :-Je passe !Etait-il aussi simple de passer la main dans un jeu de carte que la parole dans une conversation ? Elle sourit de plus belle en repensant aux rares parties de poker qu’elle avait fait avec Yunaka. Ils avaient eu l’humour de croire que cela pourrait leur rapporter plus d’argent que les improvisations de rues qu’ils faisaient régulièrement… le délire n’avait pas fait long feu. Aussi nul l’un que l’autre, leurs capacités théâtrales leur avaient simplement permis de bluffer à merveille ce qui n’était malheureusement pas suffisant ! Et puis, jouer dans la peau d’un autre avec son double devant des inconnus n’avait rien à voir avec une partie de cartes… | |
| | | Naesse ┼ Admin ┼
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| Sujet: Re: +° Le bain floue de l'Aube, ou le Commencement +° Jeu 23 Aoû - 12:12 | |
| [ Arrg, alors là je suis vraiment navré, la prochaine fois j'éviterai de te faire attendre si longtemps == ]
L'atmosphère dans la pièce commençait finalement a devenir de moins en moins oppressante, le jeune homme décida donc de se détendre. Sa respiration se fit soudain plus lente, et son corps ankylosé par le temps passé au milieu de la magie enchanteresse de ce lieu se détendit. Peut-être était-ce dû à la chaleur du feu qui crépitait devant lui, bien qu'il eût préféré de pas y penser... Ses muscles craquèrent alors qu'il se laissait vaguement glissé contre le mur de pierre, et ses yeux se perdirent à la clarté de l'élément..
Ayshan en face de lui semblait se raisonner, hésiter à prendre la parole ou non, et il attendait patiemment qu'elle prononce quelques mots. Ils ne fussent pas vraiment à l'aise auparavant, mais un lien difficilement descriptible faisait qu'ils se ressemblaient tout les deux, la solitude et l'indépendance dont ils éprouvaient chacun le besoin, inconsciemment les rapprochait. Cette pensée effleurant l'esprit fragile de Naëssé le réconforta et l'apaisa.
D'un coup, la tirade inespéré de la jeune fille le tira brusquement de sa transe, et lui arracha un petit sourire non forcé. Il comprit qu'elle avait fait le choix de le connaître, acceptant enfin l'idée qu'ils n'y avait rien à faire d'autre que de s'écouter, puis parler à son tour.. Quand elle eut fini, elle parut étonné d'avoir lancer tant de phrases d'une traite. Ce fut cependant lui le plus surpris des deux, et déja il s'interrogeait de sa réponse, ce qui l'amena à jouer comme elle carte sur table, et, que ça lui plaise ou non, de lui faire partager son point de vue.
" Pour tout te dire, je n'aime guère le feu, sa chaleur tendre et enveloppante m'horripile sérieusement. Evidemment, c'est l'ennemi naturelle de la Plante, et, même si les flammes sont parfois réconfortante, je préfère seulement la fraîcheur, l'ambiance froide me fait sentir mieux étrangement.. Cependant tu as raison, c'est bien moi qui l'ai allumé, mais je supporterais bien sa tiédeur plus longtemps. je l'ai allumé pour toi, et mon horreur à son égard n'est vraiment que moins importante que le fait que tu ai besoin de te réchauffer. Je t'assure que si je n'en avais pas eut envie, je ne l'aurais pas fait brûler. "
Ce furent ces premières paroles aux questions auxquelles il avait bénéficifier, car il en savait que répondre aux suivantes... Que dire ? De quoi lui faire part ou non ? Il n'en savait rien. Son regard finit par profondémment troubler celui de la jeune fille, cette fois sans analyse apparente, seulement la sincérité des moeurs. Sans détourner ses yeux, il reprit calmement :
" Ma présence dans une bibliothèque n'est pas rare, mais une fois de plus tu as vu juste, à cette heure tardive normalement j'ai déja succombé au sommeil.. Tu sais, je n'ai pas vécu dans un univers parallèle au votre, mais complètement différent. Je ne connais rien à la vie ici, je n'avais même jamias vu une voiture ni un immeuble avant de mettre les pieds au Japon. J'ai eut, jusqu'à mes 9ans, une enfance dont je ne me souviens plus, terrible surement, j'ai survécu à des expériences... plus ou moins.. atroces. Bref, j'imagine que, si je puis me permettre, ma vie passée ne t'interresse pas. Tout ça pour te dire que je suis un être... différent. J'ai ce qu'on pourrait appeler une sorte de maladie, bien qu'au fond ce n'en soit pas une.. J'ai.. un besoin, une envie de sang, si tu voies ce que je veux dire.. Je ne voudrais pas te terrifier, même si ce doit être déja fait. Ce n'est pas ma partie consciente qui agis. Voila, tu m'as surpris, tu as voulu savoir, je te réponds que je faisais des recherches sur ce genre d'aptitude sadique. Le pire c'est que je n'éprouve aucun remords de mes actes, c'est comme ça, je ne puis me torturé pour une chose que je ne contrôle pas.. Maintenant, si c'est possible, personne ne le sait, personne n'est au courant, et je ne tiens pas à ce que ça se sache. Ca aide parfois de se confier, je crois d'ailleurs que ca va mieux. Je ne comprends pas pourquoi je te dis tout ça.. "
Ce fut tout un flot de paroles annoncée d'une façon douce, il était sur de lui, et ne se sentait pas mal de l'avoir avoué. D'un ton enjoué, il ajouta :
" Et, ne t'inquiètes pas, tu en m'as pas dérangé, disons que.. tu as bénéficié de ce secret en t'attardant ici. Je ne puis savoir comment tu le prends d'ailleurs. La raison la plus attendu serait que tu sois effrayée.. J'espère cependant que tu ne l'est pas.. Bien. Tu dis que tu as beaucoup parlé ? Je crois que moi de même.. "
Lui qui était d'habitude discret aussi, il n'avait pas fait dans la contenance. Tant pis, elle saura à quoi s'en tenir avec lui maintenant, et il se demandait qu'elle pourrait être sa réaction. Ses yeux se déposèrent à nouveau lentement sur la lumière, et s'en allèrent vers son être intérieur. Il se doutait bien que son intervention jetterait surement un froid de glace, et décida donc de paraître plus joyeux. Il lui posa la même question qu'elle, interrogatif tout d'un coup sur ce qu'elle fesait elle aussi à une heure pareille dehors..
" Alors dis-moi, et toi, que faisais-tu dehors, sous la pluie, à cette heure ? Est-ce qeu tu aimes autant que moi les ballades nocturnes ? Enfin.. Peut-être as-tu des raisons que tu ne voudrais pas partager.. "
Il laissa sa phrase en suspens, se tut enfin, puis le calme reprit le dessus dans la vaste pièce bordée des étagères de livres.. Utopies...
[ Arf, j'ai hésité à mettre le feu ou non, peut-être au prochain post.. ] | |
| | | Ayshan
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| Sujet: Re: +° Le bain floue de l'Aube, ou le Commencement +° Lun 27 Aoû - 2:05 | |
| [IRL : Je n’ai pas lu l’histoire de ta fiche perso, délibérément. Je souhaite découvrir ton identité en même temps que mon personnage, mais je risque donc de nager en même temps qu’elle avant d’arriver à te cerner...]
Elle s’était détendue quelque peu, appréciant la chaleur de ce feu improvisé… Pourtant, elle restait sur ses gardes, comme elle l’avait toujours fait auparavant. Si elle avait jamais connu la signification du mot confiance, elle avait dû l’oublier. Sa relation avec Yun, bien entendu, aurait pu être qualifiée de confiante. Mais le terme n’était même plus approprié puisqu’elle aurait confié sa propre vie à cet ami, cette loyauté étant devenue une évidence. La tranquillité inébranlable de Naëssé la mettait mal à l’aise mais elle n’en montrait rien, faisant mine d’être dans son élément à l'intérieur de cette salle close. La tirade du jeune homme qui fit suite à la sienne lui parût néanmoins sincère et elle l’écouta avec attention, tentant d’en retirer le maximum d’informations possible.
*Chaleur tendre et enveloppante ? Lorsque l’on sait les dégâts qu’il peut faire… c’est mal juger cet élément… L’ennemi naturel de la plante… L’eau, la glace, le vent peuvent aussi être ses ennemis. Seule la Terre peut difficilement lui faire du tort. N’y a-t-il pas autre chose qui le dérange dans cet élément ? Quant à l’ambiance froide… J'apprécie la fraîcheur par moment, et la chaleur de temps à autres. Cela dépend du temps, de mon état d’esprit, de ce que me dicte mon corps, rien de plus. Il dit préférer mon bien être au sien. Qui est-il pour s’inquiéter tant des autres ? Un vrai gentleman ou un faux attentionné ?*
Bien qu’elle ait détourné les yeux, lui continuait de la fixer inlassablement. Un manque de tact ou de compréhension à sa gêne, peut-être…
*Errer tard dans les rayons de livres n’est donc pas une de ses coutumes… Il me raconte son passé, différent du mien, dans un univers soi-disant parallèle. Il ne semble pas si perdu qu’il le prétend ici… Son passé ? Je n’aime pas juger les gens sur les choses qui n’ont plus lieu d’être, bien que j’estime que ce qui nous précède peut être comparé aux fondations de ce que nous sommes à présent. J’aime savoir ce que les gens sont, comment ils le sont devenu m’importe moins, il semble l'avoir compris.*
La fin de son discours semblait proche. Si elle avait oublié le terme de confiance, lui semblait bien le connaître, à moins qu’il ne s’apprête à éliminer sur le champ toutes traces de ce qu’elle venait d’entendre. Avouer tant de choses à une personne que l’on ne connaissait que depuis quelques minutes relevait soit de la spontanéité bien prononcée, soit du besoin insoutenable de le faire, qui entraînerait sûrement maints remords par la suite. Dans les deux cas, elle se retrouvait dans une situation délicate : confidente d’un être en proie au sang frais ou proie tout court, s’il souhaitait qu’elle ne diffuse pas ce qu’il venait de lui avouer, peut-être malgré lui. La dernière possibilité était peu concevable, il lui aurait révélé cela en toute conscience, lui faisant confiance pour ne le répéter à personne. L’explication laissait à désirer…
*On peut toujours espérer…*
Il reprit la parole.
*Bénéficié de ce secret… il ne semble pas regretter de l’avoir partagé. Effrayée ?*
Oubliant toute gêne, elle plongea son regard dans celui du jeune homme. Il serait capable d’y lire une détermination forte, un courage important. La frayeur ? Elle n’aurait pas su la définir. Elle avait toujours pris les choses comme elles venaient et elle faisait avec, improvisant au fil du temps. Son instinct prenait bien souvent le relais de ses sentiments. Si elle se sentait bien, elle se comportait comme telle. Si quelque chose ne lui convenait pas, elle restait aux aguets, prête à bondir. Jusqu’ici rien de bien inquiétant, elle saurait sortir les crocs si besoin.
-Je ne ressens pas de frayeur si c’est ce que tu veux savoir.
*Je ressentirai sûrement autre chose si tu essayais de poser ne serait-ce qu’un doigt sur moi. Mon sang te paraîtrait fade si tu arrivais à en avoir une simple goutte sur tes papilles…*
Optant pour le choix de continuer la discussion simplement, elle ajouta...
-J’aime la nuit, et j’aime me retrouver face à moi-même. Comme tu as pu le constater j’ai beaucoup de mal à supporter le contact des autres, aussi bien physique qu’oral. Les promenades nocturnes m’apportent le calme et la solitude auxquels j’aspire. Quant à la forêt, tu a compris depuis que tu m’as vu pourquoi elle m’attirait.
Que recherchait-il ici ? La question lui effleura son esprit mais elle ne la formula pas. S’il avait besoin d’aide, il lui demanderait assistance de lui même. Elle, par contre, commençait sérieusement à étouffer, par le simple fait de se savoir enfermée…
-Je sais pas toi, mais je vais pas tenir dix plombes dans c’te pièce... | |
| | | Madreaper ° Surveillant °
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| Sujet: Re: +° Le bain floue de l'Aube, ou le Commencement +° Ven 31 Aoû - 5:57 | |
| Après un repas copieux et une bonne sieste, Kichi se sentait requinqué de la mésaventure dont Ayshan l'avait délivré. Peut-être aurait-il du la remercier ? Mais il n'aurait su trouver les mots pour lui dire de quoi il la remerciait... De toute façon, elle était partie dès qu'il lui en avait laissé l'occasion, inutile de lui courir après.
Le problème quand une sieste s'éternise, c'est qu'on se retrouve à faire sa nuit en milieu de journée. Et contrairement à Rebon, Kichi se sentait incapable de prendre un acompte sur sa prochaine nuit de sommeil pour se lever après le Soleil. Ainsi était-il parfaitement éveillé au beau milieu de la nuit. Il jeta un regard au-delà de la fenêtre, le temps était lugubre à souhait, le vent battait une forte pluie contre les carreaux. Peut-être qu'un éclair viendrait bientôt illuminer la scène, mettant en relief un paysage d'ombres fantomatiques... La pluie se calma un peu, annonçant la venue d'une tempête à la vigueur redoublée. Ou simplement la fin de la perturbation...
"C'est un temps idéal pour s'absorber dans la littérature fantastique, rien de tel qu'une bonne ambiance pour se plonger dans la lecture." murmura-t-il pour lui même. "Miaar~" fit Rebon, miaulant son assentiment.
Kichi tourna la tête vers son oreiller offrant un sourire affectueux au chaton qui s'étirait en baillant. Passant la main droite sous le flan du félin, il encadra ses pattes avant de son pouce et de son auriculaire, tandis que ses trois doigts restant soutenaient son poitrail. Il souleva le petit être et le déposa en douceur dans sa main gauche avant de le flatter derrière l'oreille.
Sur la table de chevet trônait une lampe torche, il s'en empara et en actionna l'interrupteur. *clic* Et soudain la pièce fut envahie... de ténèbres aussi opaques qu'un instant plus tôt. *clic**clic**clic**clic**clic**clic*...*clic*...*clic*? Faisant preuve d'une grande perspicacité, Kichi se dit que les piles étaient mortes. Haussant les épaules, il reposa la lampe et sorti de la pièce dans les couloirs obscurs.
Il connaissait suffisamment ces dédales pour s'y déplacer les yeux fermés, et si quelque chose ou quelqu'un devait se mettre en travers de sa route, Rebon saurait l'en prévenir. D'un pas calme, ils se dirigèrent vers l'antique bibliothèque en quête de nourriture spirituelle. Une fois devant la porte, Kichi pivota la clenche et poussa la porte, qui refusa d'obtempérer. Il y avait un trousseau de toutes les clés de l'école dans le bureau des surveillants, et la clé du bureau des surveillants était... dans sa chambre ? Kichi fit un rapide inventaire de ses poches, oui, elle était sûrement quelque part dans sa chambre...
Il haussa les épaules, puis jeta un regard à gauche, puis à droite, avant de passer un doigt sur la serrure. Après tout, il était autorisé à avoir accès à la bibliothèque à tout heure... Rebon sauta sur son épaule droite. De fins filaments palpèrent l'intérieur du mécanisme pour en révéler ses secrets au jeune homme. D'un mouvement de poignet digne d'un prestidigitateur, Kichi fit apparaître une clé en bois entre ses doigts(1) Il déverrouilla la porte, puis entra.
Refermant à clé derrière lui, il s'aventura entre les étagères plongées dans l'ombre tout en faisant tourner la clé autour de ses doigts. Les lieux étaient tout à lui, il était peu probable que quelqu'un vienne le déranger, surtout la porte fermée. Arrivé dans l'allée des auteurs de fantastique, il fit courir distraitement une griffe sur les lourdes couvertures. "nya." Sur la faible injonction de Rebon, sa griffe s'arrêta, et il fit basculer dans sa main l'ouvrage désigné. Il observa songeusement la couverture, dans sa main droite la clé s'était arrêtée et avait pris une teinte étrangement claire. Toujours absorbé par la couverture, il mordit dans la clé. Non, il faisait décidément trop noir pour lire le titre, il n'aurait qu'à faire confiance au choix du chaton. Avalant le reste de la clé qu'il avait transformé en chair de noix de coco, il s'apprêtait à se poser devant une table de lecture.
"nyo~"
Interloqué, Kichi huma attentivement l'air, effectivement, Rebon avait raison, il sentait une vague odeur de fumée par delà celle omniprésente des vieux livres. Escaladant rapidement l'étagère à l'aide de ses pieds nus et de sa main libre, il observa les alentours de ce point de vue dégagé. Au fond de la salle, l'éclat rougeâtre d'un feu dansait sur les murs, une chance qu'il soit passé là avant qu'il ne se propage. Projetant une liane vers l'un des murs, où une plaquette phosphorescente signalait la présence d'un extincteur, il s'en saisit en l'enroulant autour de l'objet avant de le ramener à lui d'un coup sec tandis que la liane s'enroulait autour de son bras avant de disparaître.
Sautant silencieusement d'étagère en étagère, il s'élança vers le foyer de ce début d'incendie. Arrivé à la dernière étagère, il bascula en avant pour atterrir accroupi, dans le dos d'une jeune fille en qui il reconnu sans pouvoir en douter une Ayshan trempée. Se redressant en même temps qu'il dégoupillait l'extincteur, il se retrouva en face d'un jeune homme dont la chevelure et les yeux semblaient absorber les chaudes couleurs diffusées par les flammes sans y laisser la moindre nuance personnelle. Après à peine un instant d'hésitation, comme sa tension se relâchait d'un coup, il aspergea copieusement le feu pour l'éteindre, arrosant par la même occasion de neige carbonique l'inconnu.
Il se retrouvèrent baignés de la seule clarté de la lune filtrant faiblement par la petite lucarne. Posant lourdement l'extincteur sur la tête d'Ayshan sans le lâcher, il soupira en essayant de faire disparaître toute trace de contrariété dans sa voix.
"Qu'est-ce que c'est que ce feu ? Non, je ne veux même pas le savoir. Ayshan, tu as vingt minutes pour remonter dans ta chambre, prendre une douche chaude, t'essuyer et mettre des vêtements secs. Passé ce délai, tu auras le droit à 1h de colle supplémentaire par tranche de cinq minutes. En revenant, tu prendras de quoi nettoyer vos saloperies dans le placard du couloir. Bien entendu, tes chaussures dégueulasses restent ici. Pendant ce temps, ton petit copain me racontera sa version de l'histoire et on recoupera vos dires à ton retour. Je suis curieux de savoir si vous êtes juste stupides ou carrément pyromanes..."
______________________________________________________________________________________________ (1)Utiliser la magie pour truquer un trucage de prestidigitation, si c'est pas beau ça.
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| | | Ayshan
Nombre de messages : 108 Age : 36 Age Virtuel : 18 Date d'inscription : 05/01/2007
°¤_ Infos _¤° Vie: (346/400) Elément: Plantes Magie: (223/300)
| Sujet: Re: +° Le bain floue de l'Aube, ou le Commencement +° Lun 8 Oct - 21:46 | |
| Silencieuse, immobile, elle attendait une réponse de de l’adolescent. Celui-ci semblait en proie à une réflexion soudaine et elle espérait qu’il ne fut pas en train de passer en revue les différentes pièces qui composaient son corps, comme autant de bons beefsteaks saignants possibles… Elle n’avait réellement aucune envie de se battre bien qu’elle sache au fond d’elle qu’elle remporterait sans difficultés le combat. Même affaiblie, ses ressources physiques étaient moins négligeables que celles du jeune homme, elle en avait l’intime conviction.
Le feu crépitait dans l’obscurité, lançant ça et là quelques étincelles scintillantes qui émerveillaient la jeune fille. Alors qu’elle allait reprendre la parole pour comprendre le pourquoi du silence de Naëssé, un bruit discret se fit entendre à quelques mètres de là. Cela provenait-il de la porte ? C’en était bien la direction. Mais qui viendrait donc là au beau milieu de la nuit ? Elle concentra à nouveau ses pensées sur les flammes dorées qui léchaient avidement les bûches, essayant d’oublier le grincement qu’elle avait entendu. Son imagination trop fertile lui jouait souvent des tours et avait pu sans peine métamorphoser un craquement de bois en un bruit de porte trop vieille dont le chambranle travaillerait avec l’humidité. Pourtant, imaginaire ou non, un autre bruit sortit bientôt du le silence, imposant aux yeux de la jeune fille une image maintenant familière. Un visage fin, un œil clos, de long cheveux, une cape noire. Sans réaliser que l’image qui s’imposait à elle ressemblait étrangement aux flashs qu’elle avait eu à subir dans la matinée, elle cligna des yeux pour faire disparaître le visage trop sérieux qui s’éclaircit et se dissipa doucement.
Naëssé, toujours absorbé dans ses pensées, ne semblait rien avoir remarqué. Un nouveau bruit, bien réel cette fois ci, retentit avec fracas dans la pièce calme. Elle eu juste le temps de tourner la tête pour voir un longue liane se saisir d’un extincteur accroché au mur de la vieille bibliothèque, non loin de là. Avant de réaliser quoi que ce soit, la vision d’un Naëssé recouvert de mousse lui empli les yeux, bien que la salle fut maintenant plongée dans une obscurité profonde. Seul la lune scintillait encore, donnant à la mousse blanche un aspect nacré qui fit sourire la jeune fille. Avant qu’elle ait pu se retourner pour confirmer ses pensées quant à l’identité de l’homme qui se tenait derrière elle, quelque chose percuta sa tête. Le choc se résonna dans son crâne quelques instants avant qu’elle ne reprenne ses esprits. Sa tête lui paraissait lourde et elle comprit vite que ce n’était pas qu’une simple impression. La voix du jeune surveillant vint briser le silence, sèche, n’appelant aucune réaction. Elle se releva lentement, ôta ses chaussures d’un mouvement de pied adroit et ajusta la lanière de son vieux sac sur son épaule. Tournant les talons, elle laissa échapper quelques mots sur un ton calme…
-Juste stupides. Stupide et trempée.
En avançant entre les rayons, son pantalon humide dégageant un bruit de frottement de tissus à chaque pas, elle laissa vagabonder quelques pensées pas réellement structurées.
*Pas envie de parler surtout. Pas justifier. M’en fou. Douche chaude. Chaleur… lit, calme…*
Arrivée à la porte, elle poussa le battant machinalement à deux reprises, surprise de voir que celui-ci n’obtempérait pas. Rêvait-elle ? Elle qui ne désirait à présent rien de plus qu’un bon bain chaud ressentait cet enfermement comme un obstacle énervant, frustrant, agaçant. Pourquoi donc cette porte lui résistait elle ? Lassée, éreintée, elle n’avait pas envie de retourner voir le surveillant, ni d’user de sa magie – et donc de ses forces – pour ouvrir la vieille porte. Elle ferma un instant les yeux, prête à craquer nerveusement. Elle détestait ce genre de situation dans lesquelles elle se sentait inutile, incapable de tout et énervée. Aïe. Une forte lumière atteint ses pupilles malgré la barrière de ses paupières encore closes. Eblouie sans en connaître la raison, elle porta les mains à son visage pour se couvrir les yeux et secoua doucement la tête de gauche à droite, comme pour chasser cette luminosité soudaine. Si la clarté diminua légèrement, une image bien nette apparut. Kichi se tenait devant cette même porte, une main collée à la serrure. De petits filaments argentés en palpaient l’intérieur, et elle ne put s’empêcher de repenser à ceux qui se dressaient encore en cercle autour d’elle, quelques heures auparavant, dans la cour de l’établissement. Quelques secondes plus tard, l’obscurité avait repris ses droits et la jeune fille ouvrait avec appréhension ses paupières engourdies. Approchant la paume de sa main de la serrure, elle y fit apparaître et croître une petite graine dont la pousse s’immisça avec grâce dans l’ouverture d’acier. La forme de celle-ci s’imposa rapidement à l’esprit de la jeune fille qui dégagea sa main délicatement pour y faire apparaître un petit morceau d’écorce dont la forme ressemblait à s’y méprendre à celle d’une clef. Elle inséra cette dernière dans la serrure avant de la faire pivoter avec délicatesse, de peur de la briser. Enfin, la porte grinça et s’entrouvrit. La jeune fille jeta un regard au petit instrument de bois qui tomba en poussière entre ses doigts. Enfin, elle passa la porte d’un pas décidé et se dirigea vers sa chambre. | |
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