Lucifer, sultan de l'Orgueil [PV]

*Wait until it fades to black
Ride into the sunset
Would I lie to you?
Well, I've got something to say
Grab your six-gun from your back
Throttle the ignition
Would I die for you?
Well here's your answer in spades *

Des ruines. Pourquoi pas? Il y avait un lac immense aux profondeurs peu rassurante, une forêt de je-ne-sais-pu-combien de kilomètres carrés remplis de créatures suspectes, même un monde parallèle; alors pourquoi pas de grandes ruines qui menaçaient de s'écraser sur l'innocent visiteur à tout moment de sa charmante promenade? C'est vrai quoi, ce sont des choses très courantes, qu'on trouve souvent proche des écoles, n'est ce pas?

* Shotgun sinners
Wild eyed jokers
Got you in my sights
Gun it while I'm holding on*

Les semelles élimées crissaient légèrement sur le gravier, et chaque pas soulevait un petit nuage de poussière. On devinait aisément qu'il n'avait pas plu depuis une semaine au moins: la terre était sèche, et sûrement pauvre puisque rien n'y poussait; l'air chaud et aride irritait les yeux et la gorge, tandis qu'un soleil de plomb trônait au milieu d'un ciel d'un bleu uniforme, qui semblait artificiel, même pas troublé par le plus maigrichon, minuscule nuage. Et aucune précipitation salvatrice en vue, bien évidemment.

* After all is said and done
Climb out from the pine box
Well I'm asking you
'Cause she's got nothing to say
The angels just cut out her tongue
Call her black Mariah
Would I lie to you?
That girl's not right in the brain *

Les décombres étaient des plus impressionnants : de grandes arches envahies par le lierre, portant les cicatrices du temps qui ne cessait de les assaillir; les restes de plusieurs bâtiments taillé dans une pierre couleur de sable, chacun presque aussi grands que l’école, disposés en cercles et reliés entre eux par des voûtes maintenant effondrées pour la plupart. Au centre se trouvait les reliquats d’un temple d’une architecture oscillant entre gothique et un style assez indéfini, ancien et tortueux, apparemment construit avec une roche ressemblant à de l’aigue-marine éclaboussé de façon irrégulière de cinabre. Le tout était flanqué d’une gigantesque tour dont il ne restait que les éclats éparpillé dans la poussière et quelques mètres d’édification, ombre qui ne rendait sûrement pas justice à la merveille architecturale qu’elle avait été autrefois.

* Mass convulsions
Strike the choir
By the grace of God
Gun it while I'm holding on*

À l’intérieur du sanctuaire, les murs, pourtant profondément lézardé, tenaient bon, toujours massifs, à part pour quelques gros bloc de pierre qui s’étaient détachés du plafond, formant des ouvertures par lesquelles s’introduisait des raies de lumière qui révélaient l’importante quantité de matière en suspension dans l’air. Quelques restes d’une statue aux yeux voilés placée au-devant d’un autel, une ou deux ouvertures qui pouvait avoir été un vitrail ou une fenêtre; le tout flottant dans une atmosphère feutrée, étouffante et poussiéreuse. Tout au fond, une épaisse draperie pourpre et noire. Quelques déchirures laissaient deviner la présence d’une autre tenture derrière, mais rien de plus. Curieux, Gwen traversa la salle et contourna l’autel. En s’attardant près de la statue, il remarqua que son socle semblait fait [ou du moins imitait très bien] une quantité de longs ossements [...des fémurs?], probablement enduit d’un verni, pour avoir tenu aussi longtemps sans se désagréger...Il sentit un frisson effleurer sa colonne vertébrale. En y repensant, il n'était plus aussi sûr de vouloir savoir ce qui se trouvait derrière le grand rideau.

* But don't stop if I fall
And don't look back
Oh please don't stop
Bury me and fade to black*

Derrière les sombres tissus, se trouvait une sorte de grande pièce. Le plafond était plus haut que le reste du temple de plusieurs mètres, formé par un entrecroisement complexe de plusieurs arches massives dont les points culminants se perdaient dans la noirceur, se dérobaient au regard. Étrangement, cette partie du sanctuaire était en bien meilleur état que tout le reste. Cela devait être une partie habituellement cachée, et on comprenait pourquoi : les murs de graphite était incrustés d’os et percé d’aucune ouverture, deux autels suspendus aux murs, couverts de draperies rouge sang, décoré de bougie noires et de coupoles remplies de cendres, de même que quelques encensoirs de métal. Mais l’élément qui attirait forcément l’attention, engendrant fascination et répulsion à la fois, le genre de chose qui vous donne des frissons et vous fais sourire [«du sourire particulier à la terreur »] en même temps; dominant au milieu de la pièce, intact : un trône finement ouvragé, ancien, massif, taillé dans une obsidienne vitreuse aux reflets gris. Les accoudoirs étaient ornés de crânes humains, tandis que la base abordait fièrement quatre têtes réduites de félins.
Le genre de chose qui vous donne envie de vomir vos tripes en éclatant de rire.

* She won't stop me put it down
She won't stop me put it down
She won't stop me put it down
So get your gun and meet me by the door *

C’était une chaude journée de printemps. Et pourtant, l’air était si froid qu’il faisait mal aux poumons, s’infiltrant sous les vêtements légers, et un petit nuage de condensation se formait à chaque expiration de Gwen. Absorbé dans une contemplation mâtinée d’effroi, il n’entendit pas la personne derrière lui approcher.

* Don't stop if I fall
And don't look back
Oh please don't stop
Bury me and fade to black *

[J’peux même pas commencer un RP avec toi sans mourir sous un texte divin o__o; …Voyons voir si j’suis à la hauteur xD]

À chacun de ses pas, sous le soleil brûlant lui donnant l’impression de cuire, Afinoguen essayait de créer une atmosphère plus fraîche. Même la magie n’était pas à la hauteur de la nature cruelle de cette journée. Il avait déjà retiré son veston, qu’il tenait par-dessus son épaule; la chaleur près des ruines déjà insoutenable, il n’allait pas en rajouter!
Durant les quelques jours précédents, depuis son entrée en tant que surveillant, il n’avait pas prit le temps d’aller explorer les alentours. Il ne planifiait pas le faire non plus, même en passant si près des décombres restant au milieu de ce désert infernal. Pourtant, il fit une pause, s’arrêtant au beau milieu du chemin sablonneux donnant près des bâtiments dévastés. Une lignée de pas, légers, mais facile à repérer, pointaient en direction des édifices anciens, situées à environ deux cent mètres de là.
L’ex-militaire expira, un de ses sourcils s’élevant pour donner à son visage un air sarcastique, alors que l’air passant entre ses dents faisait sonner un léger sifflement. Quel imbécile irait se balader seul dans un endroit aussi sec et dangereux? Les pas ne semblaient pas dater de plus de quelques heures, toujours aussi bien repérables entre les quelques roches dispersées ça et là entre les petites buttes de sable, quoi que, même là, pas un seul semblant de brise rafraîchissante n’avait osé venir défier cette chaleur meurtrière. Il serait probablement suicidaire de même penser à aller voir parmi ses ruines menaçantes par une journée aussi chaude que celle-ci.
L’homme eut un léger rictus et se remit sur son chemin. Il fit une dizaine de pas vers l’avant, riant intérieurement du sort probable du pauvre crétin se risquant d’aller y voir. Il soupira, un sourire sadique soulevant le coin de ses lèvres, alors que son pied se tendit, sans continuer de l’avant, comme bloqué entre deux couches d’air. Il le reposa à son côté, et pivota sur lui-même.
Sourcils froncés, grinçant des dents, il regarda l’ombre imposante des édifices pourtant presque réduit en poussière. De si grands bâtiments, il devait bien s’y cacher quelque chose… ça expliquerait pourquoi quelqu’un irait y voir. Et si, lui, y trouvait quelque chose de gros? Il pourrait toujours le ramener à l’école, peut-être que ça lui rapporterait quelque chose… du moins, surement un peu de bénéfice pour quoi que ce soit. L’homme laissa échapper un autre petit rire dans un souffle. Il laissa le haut de son corps basculer vers l’avant, et se remit en marche, cette fois d’un pas déterminé, en direction des ruines.

Après quelques minutes de marches, qui avaient pourtant l’air d’une éternité dû à la chaleur, il arriva dans ce qui semblait être l’entrée de ce genre de temple ancien. Il posa un pied « à l’intérieur » [s’il y avait bel et bien un intérieur] et se mit à suivre la lignée de pas, menant vers un point plus sombre au fond des décombres. Il observait du coin de l’œil certains murs et blocs de pierres qu’il suspectait de tomber plus rapidement que les autres, et prêtait l’oreille alors qu’il continuait d’avancer d’une démarche lente et silencieuse. À travers les trous d’un rideau sombre et délabré, au fond de la pièce principale, il put entrevoir une silhouette humaine, et décida d’avancer, avec une lenteur encore plus prononcée qu’avant. Sans un bruit, il passa entre les drapes de tissus, laissant sa veste derrière lui sur l’autel abandonné, et se redressa doucement, examinant les mouvements du jeune homme.
Il avait plutôt l’air de découvrir l’endroit que d’y aller comme habitude. Afinoguen recula et s’appuya contre un des murs à demi brisé, sans vraiment se soucier de sa solidité. Il se mit donc à parler d’une voix rauque, sur un ton pourtant peu élevé.

" Alors. On s’amuse? Avez-vous trouvez ce que vous cherchiez? Il doit bien y avoir une raison à votre promenade durant un tel jour, mais surtout, dans un tel lieu. "